3. La sphère financière :
Afin de mieux appréhender l'évolution du
système de financement, il convient de Présenter les principales
contraintes auxquelles sont confrontée l'agriculture marocaine et leurs
répercussions.
A. Contraintes climatiques forte dépendance à
la pluviométrie :
Sur une SAU de 8,7 millions ha, seuls 1, 25 millions ha sont
irrigués. On constate aussi une forte corrélation entre
l'évolution du PIB agricole et les précipitations. Ces
contraintes impliquent sur le système financier de promouvoir un
système viable de gestion de risques climatiques dans les zones Bour, de
mettre en place une politique de crédit et de subvention qui prend en
considération le potentiel agro climatique des régions à
agriculture pluviale.
B. Contraintes foncières exigüité des
exploitations et absence de garanties. Les statistiques montrent que 70%
des exploitations agricoles ont une superficie de moins de 5 ha. La SAU
extrêmement morcelée (6,4 parcelle / exploitation et 0,92 ha /
parcelle). Il ya aussi l'absence de garanties réelles (insuffisance des
statuts juridiques : Melk adulaire, collectif, Guich, Habous . . .).Ces
contraintes imposent sur le système de financement de segmenter de
manière fine les exploitations agricoles en fonction de critères
permettant d'appréhender le risque et la rentabilité de la
relation.
Elles nécessitent aussi la mise en oeuvre d'une
démarche Marketing et une approche du risque adaptée à
chaque segment. Et finalement de traiter en profondeur la problématique
foncière.
C. Contraintes socioculturelles liées aux
caractéristiques de la population rurale :
A ce niveau, on cite :
v' Niveau d'instruction insuffisant (3,5% = 6 ans
scolarité)
v' Vieillissement des agriculteurs (âge moyenne = 52
ans)
v' Faible niveau d'utilisation des intrants. Rôle de
l'élevage comme moyen de gestion de la trésorerie.
Pour lutter contre ces risques l'Etat a prévu une
politique d'encouragement du regroupement des agriculteurs et d'accès
des jeunes, notamment les plus instruits, à la propriété
agricole. Elle a encouragé également l'utilisation des
technologies adaptées et l'a renfoncé l'encadrement technique des
exploitations.
Mais autre procédures adoptée c'est celle de la
bancarisation progressive du monde moral.
D. Contraintes financière : le surendettement des
agriculteurs :
Le surendettement est dû à plusieurs causes, en
effet la succession des années de sécheresse, la faiblesse
structurelle des rendements (zones Bour) et l'inadéquation des mesures
prises pour le traitement du surendettement (incompatibilité
échéance / revenu) sont les principaux causes de ce
surendettement.
Des mesures ont été mises en place pour faire face
à ces menaces, à savoir v' L'adaptation des mesures
ciblées (non systématique).
v' Adaptation des échéances aux revenus
dégagés par les exploitations agricoles.
v' La restructuration de la culture de remboursement.
Dans le même contexte de résolution des
problèmes de financement dans le secteur agricole, l'Etat a crée
un nouvel établissement financière dont la mission essentielle
est de financer les activités agricoles. On parle du système de
crédit agricole.
Depuis sa création en 1961, le crédit agricole
réalise progressivement l'ensemble des opérations bancaires :
v' Collecter des dépôts.
v' Octroi de crédits de fonctionnement et
d'investissement.
v' Financement du commerce extérieur de la
clientèle agricole. v' Gestion des moyens de paiement.
v' Bancassurance.
Il a accompagné l'évolution du système
bancaire. Deux grandes étapes à retenir : v' 1987 :
assujettissement à l'IS
v' 1993 : soumission à la loi bancaire (règles
prudentielle, normes comptables, modalité de contrôle...)
Des inconvénients ont été marqués
la vie de cet établissement, en effet, on est devant la
généralisation d'une approche occultant les
spécificités régionales et la capacité
d'endettement des clients, on trouve également la distribution de
crédits dans un contexte agro climatique défavorable (abondance
de lignes d'emprunts extérieurs), on cite aussi le recours au
rééchelonnement successif des créances comme seule
réponse à la problématique du surendettement.
Le crédit agricole a entamé, 1998, une
restructuration fondée principalement sur le repositionnement
stratégique, la segmentation de la clientèle, l'adoption de
l'offre globale à chaque segment.
Il a procédé également à un
traitement adapté et en profondeur du surendettement des agriculteurs,
en outre, une approche de financement plus efficiente a été mise
en place.
En 31 décembre 2002, le crédit agricole
représente la 1ère implantation bancaire en milieu
rural avec 344 points de vente, 80% de ses crédits sont octroyés
aux agriculteurs, 19,3 milliards dirhams au secteur agricole (415000 dossiers),
19,7 milliards dirhams de ressources dont 12,1 milliards dirhams de
dépôt de la clientèle.
Le crédit agricole dispose aujourd'hui d'une offre
bancaire complète et compétitive, toutefois, l'accès au
crédit d'un nombre important de PMEA constitue le défi futur
à relever.
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