3-5 Pour un meilleur respect de la pudeur :
J'ai souhaité introduire dans ce travail la notion
d'intimité12, qui, je pense,
complète la notion de pudeur.
L'intimité comporte une dimension spatiale. C'est un
espace limité, non matérialisé dont les frontières
sont invisibles.
Dans notre situation, Mme G a profité de la distance de
son époux pour se centrer sur elle-même, d'être plus libre
d'être elle-même et bénéficier d'un sentiment de
sécurité : elle nous demande le bassin.
L'élimination fait partie du domaine du privé, et par
conséquent de l'intimité. Tout le monde élimine, c'est un
phénomène physiologique naturel.
En Occident, on le fait caché d'autrui. On apprend tout
bébé à vivre en société. Cet apprentissage
passe par la propreté :des lieux pour éliminer (toilettes ou
isolé) et rituels (accroupis, assis, le soir avant de se coucher...)
nous sont inculqués en grandissant.
Du fait de son alitement, Mme G est obligée
d'éliminer dans sa chambre, en présence de sa voisine de chambre
et de plus : allongée.
Cette situation délicate se rencontre
fréquemment lors de l'hospitalisation. Le soignant ne doit pas
s'immiscer dans l'intimité du patient. Il ne peut aller au-delà
de ce qui est autorisé. Nous connaissons les interdits selon notre
culture.
Il est important de pouvoir les identifier selon des codes
sociaux, et de prendre en compte le ressenti de Mme G. Pour cela, il faut
être à son écoute et observer une communication non verbale
(les distances qu'elle instaure avec son entourage, les soignants, mais aussi
ses expressions du visage), et tenir compte de sa personnalité
plutôt introvertie.
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