3-4 Besoin d'estime et de considération:
C'est dans ce dernier besoin perturbé qu'intervient la
nécessité du respect à l'intimité.
Son besoin d'estime et de
considération est momentanément altéré, il
est lié à sa dépendance et à son corps cicatriciel
infonctionnel. Cela se manifeste par un manque de confiance en elle. En
saisissant l'occasion pour demander à son époux de lui faire des
courses, elle met de la distance entre eux pour son intimité.
En effet, le temps, pour M G de descendre au
rez-de-chaussée, de choisir ses revues, de remonter, Mme G prolonge
ainsi son absence. Peut-être pour lui permettre de s'oxygéner un
peu lui aussi. Dans ce message, je pense avoir saisi qu'elle m'approuvait dans
ma requête d'autant plus qu'elle en profite pour nous réclamer le
bassin.
10 Calista Roy USA.
De plus, M. G a compris que sa femme, pouvait se retrouver en
situation délicate, dénudée, en présence de quatre
personnes (les deux élèves infirmières qui effectueront le
soin, et la voisine de chambre).
Dans le respect de ce couple, il m'a semblé
nécessaire d'avoir leur accord implicite. Il en est de même pour
tous les soins comme le stipule la Charte du patient
hospitalisé.11
J'ai senti Mme G très sensible à son
état, à sa situation. Je ne peux affirmer qu'elle souffrait d'un
manque d'intimité : elle ne s'est jamais plainte de quoi que ce soit.
Cependant, c'est une femme réservée,
intériorisant ses émotions et discrète. Elle parle
calmement, d'une une voix douce. Ses gestes sont lents. Pour ces raisons, il
était utile de lui octroyer un milieu propice pour le respect de sa
pudeur, de manière à ce qu'elle éprouve le moins de
gêne possible.
Pour être considérée, Mme G ne doit pas
sentir qu'elle est l'objet de regards indiscrets. Nous devons réaliser
nos soins avec délicatesse dans un souci de la personne. L'estime et la
considération de Mme G sont primordiaux pour son rétablissement
et pour retrouver ses repères.
De tout temps, l'homme a éprouvé le besoin de
plaire, par l'intermédiaire de modèles par souci d'apparence.
Afin de préserver l'intimité du couple et de ne
pas induire la dépréciation de Mme G. atteinte dans sa chair, il
est donc important de mettre en oeuvre des actions, des codes hospitaliers dans
le but de la préserver (des regards d'autrui) lors de l'aide à
l'habillage, de la toilette, du confort.
De plus, nous ne devons pas entrer dans leur intimité :
peut-être est-ce un couple pudique l'un envers l'autre.
La première action réalisée dans cette
situation fût de : faire sortir son époux. Puis, en second lieu,
de considérer que Mme G . n'est pas seule dans la chambre. Un drap de
protection est laissé sur elle, ceci relevant d'une pratique
professionnelle pour préserver sa pudeur. C'est un code, un langage non
verbal enseigné dans les écoles. En troisième intention,
un des soignants se positionne entre les deux lits, pour appliquer
techniquement les règles ergonomiques et professionnelles de
discrétion inculquées lors des formations et des pratiques aux
soignants.
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