2.2. Finalité de la
tentative de révision constitutionnelle avortée
A première vue, les trois axes ci-haut
dégagés indiquent qu'ils ont des objets différents. Mais
une analyse souterraine de ces objets nous permet de dégager trois
objets différents qui se résument in fine en un seul.
En effet, la révision de l'article 110 avait pour
motivation obscure d'offrir aux parlementaires l'opportunité de manger
à tous les râteliers et plus exactement tantôt au Parlement
tantôt au Gouvernement dans une logique de patrimonialisation du pouvoir
politique et de la politique du ventre.
La révision de l'article 152 visait réellement
le renforcement des pouvoirs du Chef de l'Etat qui aurait
corrélativement causé l'effritement de jure de
l'indépendance du pouvoir judiciaire par ailleurs consacrée par
l'article 149 de la constitution.
La révision de l'article 197, exceptionnellement, avait
un but noble mais la question aurait dû être réglée
par la voie législative en l'absence d'une consécration
constitutionnelle en matière l'immunité des députés
provinciaux.
Au demeurant, nous estimons que cette tentative de
révision constitutionnelle était très
révélatrice dans la mesure où elle s'était inscrite
dans la droite ligne des révisions constitutionnelles antérieures
qui consacraient les intérêts d'un individu ou d'un groupe
d'individu au détriment de certains paramètres d'équilibre
démocratique.
|