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L'Amérique latine et la mondialisation

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par Elie LABORIEUX
Université des Antilles et de la Guyane - Master1 2010
  

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II Le développement économique de l'Amérique latine sur la scène mondiale

L'Amérique latine vit en ce début de XXI° siècle des dynamiques de changements rapides et profonds avec une nouvelle donne politique. Les gouvernements actuels sont davantage à l'image et à l'écoute des peuples. Le développement économique est mâtiné d'une plus grande autonomie en termes d'objectifs sociaux et de revendications, participation, etc.

Ainsi, les territoires et les sociétés sont pris dans un mouvement de renouvellement de problématiques aiguës telles celles du creusement des inégalités et de la récurrence de la pauvreté. Par ailleurs, le continent américain représente cette région du monde qui fut et est encore aujourd'hui, objet et sujet de la mondialisation.

Cinq siècles d'insertion au système-monde, de dominations successives et d'approvisionnement en matières premières des puissances occidentales, ont parfait l'image d'une finitude du monde.

La phase actuelle de la mondialisation exerce une formidable pression en termes d'accélération et d'intensification des échanges, de diffusion du modèle capitaliste, et d'accentuation des différenciations tant territoriales que socioculturelles. Or, le lien est ténu entre mondialisation économique et financière, et les processus de rapprochements économiques régionaux.

En effet, ces derniers peuvent être considérés comme des processus de mondialisation en miniature. Sur la base d'un rapprochement politique préalable indispensable, il s'agit de pratiquer le "régionalisme ouvert" afin de bénéficier des avantages liés à la spécialisation et à la complémentarité productive, de jouer sur la proximité géographique et d'augmenter les échanges commerciaux pour atteindre la croissance recherchée et synonyme a priori de développement pour tous.

La régionalisation suppose donc d'attirer des capitaux étrangers et de développer des pôles d'activité innovants. Elle répond au multilatéralisme prôné par l'OMC.

La plupart des pays de l'Amérique latine traversent actuellement une période de stagnation économique. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) n'augmente pas, voire diminue. Ce taux dans la région est passé de 5,5% en 2006 à 5% en 2007.

Au cours des dix dernières années l'Amérique latine (AL) rattrape un considérable retard par rapport à l'Asie avec le brésil et le Mexique qui affichent des taux de croissance respectifs de 3,5% et 2,5% bien inférieur à ceux de la chine 9% et de l'Inde 7%.

2-1 Les BRIC

Inauguré avec un jour d'avance pour cause de séisme en Chine, le deuxième sommet de BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) à Brasilia démontre encore une fois l'hégémonie de la Chine parmi les grands pays émergents. De plus, le géant de l'Asie est en train de renforcer ses positions en Amérique latine, terre d'accueil du sommet.

La Chine est devenue un acteur économique majeur en Amérique latine. Troisième partenaire commercial du sous-continent, elle pourrait, à l'horizon 2014-2015, ravir la deuxième place à l'Union européenne, selon un rapport de la Commission économique pour l'Amérique latine (Cepal).

Fort de la montée en puissance de son pays dans le monde "latino", le président chinois, Hu Jintao, a été la vedette du 2e sommet des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), le groupe des quatre grands pays émergents.

Les BRIC représentent 26 % de la superficie de la planète et 32 % de ses terres agricoles, regroupent 42 % de la population et pèsent 15 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.

En termes de commerce mondial leur part était de 7,2 % en 2000 et de 15 % en 2009. Cette croissance est due pour l'essentiel à la Chine (3,9 % des exportations mondiales en 2000 ; 10 % aujourd'hui).

Leader économique et politique régional, le Brésil demande à la Chine de corriger cette relation en devenant son premier partenaire commercial, détrônant les Etats-Unis.

Les exportations du Brésil vers la Chine ont, en valeur, été multipliées par quinze depuis 2000. Mais en 2009, 73 % d'entre elles correspondaient seulement à trois produits : le minerai de fer, le pétrole et le soja.

La Chine est le seul pays des BRIC qui, malgré la crise, continue à afficher une croissance très solide. C'est un partenaire de plus en plus indispensable pour l'Amérique latine qui lui fournit minerais et matières premières agricoles.

En échange, Pékin compte sur les 500 millions de consommateurs latino-américains. Cette complémentarité s'est traduite depuis le début des années 2000 par une hausse des exportations latino-américaines vers la Chine de 26%, tandis que les importations augmentaient de près de 27%.

Depuis 2008, la Chine est le troisième partenaire de l'Amérique latine, avec des échanges de 140 millions de dollars. Elle compte bien supplanter l'Union européenne pour atteindre la deuxième place dans la région d'ici 2015.

Les BRIC: 4 géants émergents économiques

Brésil : 191 millions d'habitants ; 8,5 millions de km2 et un PIB : 1 500 milliards de dollars

Chine : 1,350 milliard d'habitants ; 9,6 millions de km2 et un PIB : 4 758 milliards de dollars

Inde : 1,156 milliard d'habitants 3,2 millions de km2 et PIB : 1209 milliards de dollars

Russie : 141 millions d'habitants ; 17 millions de km2 et PIB : 1 254 milliards de dollars

Les principales classes dominantes locales ne peuvent être considérées comme les marionnettes d'un empire. Elles agissent en tant que groupes ayant leurs intérêts et leurs stratégies propres, sur une scène qui diffère substantiellement du cadre semi-colonial.

On perd ainsi de vue non seulement le recul de la domination nord-américaine, mais aussi le nouveau poids du Brésil. On ne tient ainsi pas compte du fait que ce pays est le candidat au rôle de dirigeant d'une oppression multipolaire en Amérique du Sud

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand