1-2 L'Amérique latine et certaines
caractéristiques politico-économiques
Une meilleure coordination des politiques migratoires et du
marché du travail dans les pays latino-américains pourrait aussi
contribuer à faire baisser le chômage, qui constitue l'un des
problèmes les plus ardus résultant de la récession
mondiale.
La mondialisation économique a provoqué la
déshumanisation des sociétés en cette fin de
siècle. Elle a généralisé et aggravé la
pauvreté, l'inégalité des chances, l'injustice sociale au
niveau planétaire.
Pour les populations pauvres du Tiers-monde, le désespoir
est grand. Les grosses entreprises qui exploitent et pillent depuis des
décennies les matières premières des pays
vulnérables du Tiers-monde en sont responsables.
En effet, la chute des régimes communistes en Europe de
l'Est, en Afrique noire et au Nicaragua, a entraîné un courant de
« pensée magique » très alimenté par
les médias mondiaux: « Le capitalisme est la
vérité, on ne peut le remplacer par rien, le socialisme et
même l'intervention du gouvernement dans l'économie ne marchent
pas; seul le laissez-faire marche, c'est l'entreprise privée qui produit
la richesse ». Perspectives de l'économique
mondiale ; 1997.
En effet, les institutions médiatiques du monde entier
sont devenues la propriété des multinationales et forgent donc la
pensée de la masse de l'humanité. Au cours du XXe
siècle, le revenu moyen mondial par habitant s'est fortement accru, mais
de façon très irrégulière selon les pays.
À l'évidence, l'écart de revenu entre les
pays riches et les pays pauvres se creuse depuis des dizaines d'années.
Les dernières Perspectives de l'économie mondiale
contiennent une étude de 42 pays riches représentant près
de 90 % de la population mondiale.
La conclusion est que la production par habitant a
augmenté sensiblement, mais que la répartition du revenu entre
les pays est plus inégale qu'au début du siècle.
Cependant, le revenu n'explique pas tout; une mesure plus large
du bien-être économique prenant notamment en considération
la dimension sociale qui montre que les pays pauvres ont accompli des
progrès considérables.
Les crises financières des années 90 au Mexique,
Thaïlande, Indonésie, Corée, Russie et Brésil donnent
à penser que certaines d'entre elles sont la conséquence directe
et inévitable de la mondialisation. En réalité, il faut se
demander si, aussi bien dans les économies avancées que dans les
économies de marché émergentes, la mondialisation rend la
gestion de l'économie plus difficile ?
Afin d'éviter des inégalités constatant que
90% des richesses mondiales sont concentrées entre les mains de quelques
pays. Il convient cependant de nuancer quelque peu leur ampleur et
d'apprécier leurs tendances.
Une première manière d'aborder la question
s'agissant de comparer les PIB par habitant. En 1960, le PIB par habitant des
20 pays les plus riches était 17 fois supérieur à celui
des 20 pays les plus pauvres. En 1996, il était 37 fois
supérieur. Si après la décennie noire 1980, l'AL a
renoué avec une croissance du PIB par habitant, celle-ci n'a
été que 1,7%. On peut dire que lorsque les richesses augmentent
rapidement les inégalités croissent proportionnellement.
De nombreuses régions ont connu, ces dernières
années, une croissance économique sans précédent.
Elle s'est accompagnée d'une amélioration des conditions de vie,
mais les inégalités dans le monde s'aggravent.
Ainsi, en 2005, les 500 personnes les plus riches du monde
avaient un revenu cumulé plus important que celui des 416 millions les
plus pauvres. À côté de ces extrêmes, les
2,5 milliards d'individus vivant avec moins de 2 dollars par
jour. En effet 40 % de la population mondiale représente à peine
5 % du revenu mondial.
Le Rapport sur la situation sociale dans le monde en 2005 :
la crise de l'inégalité, publiée par l'ONU en 2005,
fait le constat suivant : les salaires les plus faibles baissent alors que les
revenus les plus élevés augmentent fortement.
L'écart ne cesse de se creuser entre économie
structurée et informelle, entre travailleurs qualifiés et non
qualifiés. L'accès aux services tels que la santé,
l'éducation ou l'eau potable connaît les mêmes
disparités croissantes.
Ainsi, plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès
à une eau salubre et 2,6 milliards n'ont pas accès à des
installations sanitaires.
La pénurie, au centre d'une crise mondiale de l'eau, pose
avant tout la question d'une juste répartition d'un bien naturel et
fondamental pour l'existence humaine.
En dépit des efforts du Brésil, de l'Argentine,
Mexique etc. l'Amérique Latine affiche malgré tout des
difficultés de rattrapage économiques et ses
inégalités sont loin d'être résolues.
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