Les à‰tats- Unis d'Afrique: par l'état ou par la gouvernance régionale( Télécharger le fichier original )par Godefroy MWANABWATO Université de Kisangani RDC - Licence droit public 2009 |
0. INTRODUCTION GENERALEParler des Etats-Unis d'Afrique d'un point de vue scientifique engage une écriture prospective qui prend le risque de l'erreur, abandonne l'ambition de tout dire et part de plusieurs références qui sont autant d'incertitudes. Une telle entreprise est très ardue. Aussi, le présent mémoire n'accumulera-t-il ni des prophéties, ni des vérités absolues. Il ne prétend pas tracer des lignes directrices ou des recettes à suivre à la lettre mais des attitudes et des systèmes de pensée susceptibles d'animer et d'éclairer les actions. I ETAT DE LA QUESTIONa. Le panafricanisme messianiqueNe en 1885, en Jamaïque avec Marcus Garvey, l'idée du panafricanisme se concrétisa lors du premier congres panafricain tenu Paris en 1919 avec la revendication du droit des noirs, énoncée par le noir américain Burghard Du Bois, en reconnaissance du sang versé par les noirs africains et américains au cours de la première guerre mondiale. De congres en congres, Du Bois parvint a la sensibiliser les intellectuels noirs des deux continents. A partir du Ve congres de Manchester en 1945, ils firent du panafricanisme le moteur de la lutte pour l'indépendance. Parallèlement au mouvement ci haut, un autre courant panafricaniste prônait l'idée de retour en Afrique (come back to Africa) afin d'y créer des Etats chargés de promouvoir la liberté. Cette idée s'est cristallisée par la création du Libéria et de la Sierra Léone. b. La cristallisation politique du panafricanismeC'est avec Nkrumah1(*) que le panafricanisme cesse d'être messianique pour devenir politique. C'est à cet effet qu'il réunit à Accra en mars 1958 la première conférence des Chefs d'Etats africains qui prône notamment l'unification des diplomaties. Il prêcha un panafricanisme maximaliste dont l'enjeu aurait été de réunir sous une seule autorité politique tous les Etats Africains. Il se heurta aux réticences de certains Etats qui ne se sentaient pas prêts à renoncer à leurs indépendances récemment acquises. Ces derniers, plus modérés, optaient pour un panafricanisme minimaliste qui ne devait pas bouleverser les frontières issues de la décolonisation. Remarquez donc qu'au moment où l'idée d'une Afrique Unie se lève, le continent est divisé en idées. Aussi, à Addis-Abeba, les participants à la conférence ayant abouti à la création de l'Organisation de l'Unité Africaine du 26 mai 1963, évoquent-ils, chacun l'Unité africaine selon l'idée qu'il s'en fait. C'est de ce charabia que surgira, pour un besoin de compromis, l'Organisation de l'Unité Africaine dont les africains se contenteront pendant un temps avant de la réformer ensuite.
* 1 Lire à ce sujet : KABA Lansiné : Kwame Nkrumah et le rêve de l'Unité Africaine, Chaka, Accra, 1991. |
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