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Analyse qualitative des systèmes de cacaoculture dans la région du centre Cameroun

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par Jacques Marcien KWESSEU PETGUEN
Universite de Dschang - Ingénieur agronome 2010
  

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ABSTRACT

In order to qualitatively analyze the systems of cocoa farming in the Center Region of Cameroon, an investigation was carried out from 35 producers having 50 cocoa-farms. The objective was to evaluate the importance of species associated in the agroforest containing cocoa, as well as the impact of cocoa price changes on management strategies of these agroforests. The data were collected using an inventory card, a questionnaire, and then analyzed with the software Microsoft Office Excel 2003, and SPSS (version12.0).

The inventory results reveal that 6982 trees are associated with the cocoa-tree: 4647 fruit trees and 2335 forest trees. In Bokito, we recorded 4519 trees belonging to 78 species, and 33 botanical families. In Ngomedzap, one recorded 1172 trees belonging to 110 botanical species and 35 families. In Zima, we recorded 1291 trees belonging to 110 botanical species and 35 families. This translated a probability of 29 % of chance to find the same species in the AFC of Bokito and Ngomedzap, 26 % of chance to find the same species in the AFC of Zima and Ngomedzap, and 20 % of chance to find the same species in the AFC of Bokito and Zima. Thanks to the Method of distribution of stones (MDC), 270 species associated with the cocoa-trees were distributed according to the preferences which the producers grant to the usage: sale (36 %), subsistence farming (21 %), heating and sawlog (13 %), shade (11 %), medicinal (11 %), fertiliser (5 %), and social (5 %). They prefer Dacryodes edulis (13,3 %), Persea americana (12,6 %), Citrus sp (12,5 %) and Elaies guineensis (12 %). The process of diversification by introduction of fruiterer species into the cocoa-plantations is more important in the transition forest-savannah zone than in forest zone.

Following the fluctuation of selling price of the commercial cocoa, the results show that the producers attach more importance to the fruiterer when the price of cocoa is low and in opposite situation, they grant more value to the sale of cocoa. For us to expect the results of this study to be useful, it recommends to the producers to organize and produce natural fruit juices, cocoa butter, oil and cocoa paste in group. It therefore belongs to Research organizations and development to train the cacao farmers in fruit conservation technics, production of natural fruit juices, and transformation of cocoa into chocolate, butter and paste. The Cameroonian Government should extend the highway network, the collection tracks of and sales outlets. It would be important to continue this study by seeking the type of association of trees economically profitable and with high food value which one could introduce into the AFC.

CHAPITRE 1: INTRODUCTION

Ce chapitre présente le contexte, la problématique, les objectifs, l'importance de l'étude et l'organisation du mémoire.

1.1. CONTEXTE

La production mondiale du cacao se concentre essentiellement à 10 degrés au Nord et 10 degrés au Sud de l'équateur. Trouvant ses origines en Amérique du Sud, le cacao apparaît d'abord en Espagne grâce à Hernan Cortes en 1528. Afin de satisfaire la demande des cours espagnoles, les premières tentatives de plantation du cacaoyer (Theobroma cacao) sont entreprises dans les Caraïbes, puis en Équateur vers 1635 par les frères Capucins. La fin du XVIIe siècle voit les autres nations européennes à l'affût des territoires favorables à la culture du cacaoyer, toujours dans les Caraïbes et en Amérique du Sud: Curaçao (Pays-Bas), Jamaïque (Grande-Bretagne), Martinique et Ste Lucie, République Dominicaine, Brésil, Guyane, et Grenade (France).

Au XIXe siècle, face à la demande de plus en plus importante en cacao, cette nouvelle culture est introduite sur le continent africain. Introduite en Afrique de l'Ouest et Centrale depuis plus d'un siècle (Champaud, 1973 et Massein, 2000), la culture du cacaoyer occupe aujourd'hui d'importantes surfaces de terres forestières. Dans les principaux pays producteurs de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique Centrale, la superficie cacaoyère est passée d'environ 3 à 5 millions d'hectares de 1961 à 2000 (Leakey, 2001). Si en Afrique de l'Ouest, les cacaoyères sont installées après abattage de la forêt, en Afrique Centrale, elles se gèrent en harmonie avec les arbres par aménagement du couvert forestier pour procurer de l'ombre aux cacaoyers. Cette multitude de composantes (cacaoyers et espèces associées) confère à ces systèmes une certaine flexibilité de gestion et d'amortissement. C'est ainsi que face aux mutations socioéconomiques (baisse des prix, dévaluation du Franc CFA, libéralisation du secteur agricole), les agriculteurs vont s'appuyer sur les arbres associés au cacaoyer en diversifiant leurs systèmes de cacaoculture. A la faveur de la volonté internationale de conservation des ressources forestières in et ex situ et de lutte contre la pauvreté, le mode de gestion sous ombrage de l'Afrique Centrale est aujourd'hui perçu comme durable (Leakey, 2001 ; Sonwa et al., 2001).

L'économie du Cameroun repose principalement sur l'agriculture et le secteur agricole. Ce dernier occupe plus de 70 % de la population active et contribue pour au moins 44,8 % du produit intérieur brut (PIB). Le cacao procure 28 % des exportations non pétrolières et 40 % des exportations du secteur primaire et occupe une place de choix parmi les produits agricoles d'importance (Abena, 2006 ; ONCC, 2007 ; et Wikipedia, 2009). Il est en effet la troisième culture pérenne d'exportation dans les zones forestières humides (Donald, 2004). Au Cameroun en particulier, il s'agit d'une ressource agricole essentielle pour environ 400.000 agriculteurs qui pratiquent la cacaoculture sur des exploitations agricoles de petite taille (Jagoret et Nyasse, 2003) et dont la surface est estimée à environ 400.000 ha. Le secteur cacao représente environ 2 % du PIB national et 6 % du PIB primaire et à peu près 30 % du PIB du sous-secteur des produits agricoles destinés à l'exportation et à la transformation.

La culture du cacaoyer a été introduite au Cameroun en 1892 par les Allemands via Sao Tomé et Principé (Assoumou, 1977). D'abord localisée autour du Mont Cameroun sous forme de grandes plantations industrielles, la culture du cacaoyer a été ensuite diffusée des plaines côtières de l'ouest vers les plateaux forestiers du Sud et du Centre par l'Administration Française (Champaud, 1966). Temple (1995) énonce les raisons d'introduction de la cacaoculture dans le Centre Cameroun :

· Elle est bien adaptée à l'écosystème forestier ;

· Le système d'imposition de l'administration coloniale a obligé les agriculteurs du Centre Cameroun à recourir à une source de revenu monétaire afin de pouvoir s'acquitter des sommes qui leur étaient réclamées comme taxe (impôt de capitation) ;

· Le développement de la cacaoculture a été facilité par le fait que les agriculteurs ont trouvé un intérêt majeur au cacaoyer, comme marqueur du sol. Avec une durée végétative de plus de quarante ans, créer une plantation de cacaoyers revient en effet à s'approprier définitivement le terrain sur lequel elle est installée.

Le Centre Sud du Cameroun est le principal bassin de production du cacao. Le système de cacaoculture adopté par les exploitants se transforme au cours du temps en un système où le cacaoyer est associé à une multitude d'espèces forestières et fruitières. Le cacao constitue la principale source de revenus monétaires des masses rurales des régions du Centre, du Sud, du Sud-ouest, de l'Est et du Littoral. Dans le Centre, la cacaoculture est pratiquée sur des systèmes agroforestiers à base de cacaoyers (SAFC). Ce type de cacaoculture correspond à un système traditionnel (Morgane, 2008). Le même auteur souligne que les systèmes

agroforestiers sont complexes car ils réunissent des associations temporelles d'espèces avec la présence simultanée d'espèces annuelles et pérennes, des associations spatiales avec des structures complexes, la diversité spécifique et des productions variées.

La cacaoyère constitue le lieu privilégié des fruitiers locaux améliorés (Obiang, 1998). Les agriculteurs préfèrent en effet des systèmes de cultures qui présentent un meilleur potentiel de marché afin d'augmenter leurs revenus en accroissant la rentabilité de la terre. Selon le même auteur, cette tendance se retrouve dans de nombreux autres pays ou l'expérience des plantations mixtes de cacaoyers, de fruitiers ou d'arbres à usage multiple est enrichissante. La culture du cacaoyer représente une source de revenus importante pour un grand nombre de producteurs. Les plantations sont encore des exploitations familiales de 2 à 10 hectares. Cette culture est autant plus signifiante qu'elle est réservée essentiellement à l'exportation, la demande en consommation étant faible chez les populations productrices. (http : //www.zchocolat.com/ z33/ chocolat/chocolat/production-cacao.asp)

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