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Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire

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par Trazié Gabriel LOROUX BI
Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006
  

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B : Les entraves au fonctionnement de la commission

La Commission Interministérielle Nationale pour la mise en oeuvre du Droit International Humanitaire (CINMODIH) connaît de réelles difficultés de fonctionnement qui l'ont contraint à une prestation à demi teinte. Ces difficultés trouvent en réalité leur source dans le décret portant sa création. Elles sont de deux ordres : textuel et structurel.

Le décret n°96-853 du 25 Octobre 1996 créateur de la commission est son premier handicap en ce que son imprécision a posé de réels problèmes de fonctionnement. Le décret a certainement omis des précisions qui n'ont manqué de ralentir et même de compliquer ses activités. La pratique a contraint la Commission à admettre en qualité de membres des structures qui n'avaient pas été prévues par le décret dès sa prise mais qui se sont révélées incontournables après fonctionnement. Il s'agit du Ministère des Droits de l'Homme et de l'Assemblée Nationale. C'est une grande erreur de la part de l'Exécutif parce que le but premier de la Commission est d'harmoniser les textes de lois aux conventions et traités en matière humanitaire. Cela dit, son premier partenaire en la matière est le pouvoir législatif, partenariat qui permettrait en amont d'accorder les violons entre les deux structures afin d'éviter les contrariétés qui entravent la bonne marche de la structure. Bien au delà, existe la plus grande difficulté liée à ce que le décret n'a pas pu doter la Commission d'un budget propre, chose qui va être corrigée. Toute la difficulté de la Commission résulte du manque de moyens financiers ; ce d'autant plus que la mise en oeuvre du droit humanitaire suppose la tenue périodique de rencontres conférences et autres auxquelles il faut ajouter la confection de brochures destinées à la diffusion et la participation aux réunions internationales pour s'inspirer des expériences des autres. L'apport du CICR ne saurait à lui seul faire fonctionner la Commission quand on sait qu'à ces difficultés s'ajoutent celles d'ordre structurel.

La Commission connaît des problèmes d'ordre humain dans la mesure où le décret n'a pas pris le soin de préciser les modalités de nomination des membres qui la composeraient et la durée de leur mandat. Généralement les différents ministres désignent leurs conseillers techniques à ce poste et quand on sait que les remaniements ministériels abondent dans ce pays, on imagine aisément la suite. A cela il faut ajouter la disponibilité des membres, parce qu'occupant déjà d'autres fonctions ils sont détachés auprès de la commission ce qui les contraint à jongler les deux fonctions et la plupart du temps au détriment de la Commission. Cela s'explique par le fait que la Commission n'a pas de locaux propres, elle « erre »  à tout point de vue. Comment pouvait-elle travailler à la mise sur pied d'une cellule de coordination humanitaire ?

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery