CONCLUSION GENERALE
1. Un cadre attractif en faveur du
développement
Les théories modernes du développement
insistent sur la notion de pôle de compétence géographique
et de savoir-faire, source d'avantage comparatif. L'économie du
développement est un ensemble de pratiques publiques et privées
favorisant la propension à investir, innover, entreprendre, se former et
travailler, avec pour principal objectif de réunir une masse
adéquate de facteurs de production pour atteindre une croissance
économique suffisante, apportant notamment une amélioration
sensible du niveau de vie des populations. En ce sens, la croissance est une
fin et non un moyen : il s'agit d'un objectif à réaliser dans une
optique de développement économique.
Concrètement, les pratiques favorisant le
développement se situent au niveau de l'adéquation des
infrastructures, des systèmes d'éducation et de santé, des
dispositions légales, voire de certaines incitations financières.
La transition d'une économie vers un stade plus évolué de
développement requiert un nombre suffisant d'initiatives
dépassant un seuil critique d'adaptation culturelle, éducative et
législative, soutenue par des moyens matériels. Supposer que la
croissance équivaut au développement renforce le lien entre
critères quantitatifs (propres à la croissance) et
critères qualitatifs (propres au développement). On y retrouve
aussi bien les taux de croissance du revenu et de la productivité que
les taux de transformation structurelle, sociale et idéologique. Ceci
sous-entend que la croissance économique ne mesure pas le
développement mais y contribue car elle permet de créer de
l'emploi et d'accroître le revenu des populations. En outre, elle permet
à l'Etat, grâce au système fiscal, de disposer de plus de
ressources pour faire fonctionner les mécanismes de redistribution et
financer les politiques économiques et sociales. Cependant, sur ce
dernier point, un problème se pose étant donné que le taux
de croissance ne reflète en aucun cas la façon dont
s'opère la redistribution du revenu, et permet encore moins de tenir
compte du secteur informel. Or, l'une des caractéristiques essentielles
du développement est de minimiser le biais
inégalitaire.
Le cadre légal est l'autre chaînon
manquant dans le schéma d'attractivité économique, en
particulier dans les pays en développement, vu la persistance des
rigidités bureaucratiques et des inégalités
socio-économiques. Sur ce plan, les gouvernements ont tout
intérêt à assurer l'accompagnement institutionnel des
mécanismes de redistribution, les marchés n'ayant pas toujours
permis une allocation optimale des ressources. En Méditerranée
par exemple, dix ans après le lancement du processus de Barcelone, le
mot d'ordre n'est plus à l'ouverture effective ou à la
libéralisation pure, mais plutôt à l'amélioration du
cadre légal et de la qualité institutionnelle ainsi qu'à
la réduction des inégalités. En effet, la
nécessité d'entamer un processus de réforme émane
toujours d'un retournement de situation politique ou d'une scission sur le plan
idéologique alimenté par une prise de conscience
généralisée quant à l'obsolescence ou
l'inefficience du système en place. Les pays impliqués dans une
dynamique de transition doivent avoir des niveaux de développement et
des modèles sociaux relativement proches. Il est utile qu'ils puissent
disposer de fonds communs gérés collectivement, à la
lumière du système de la BERD estimant l'impact de la transition
des PECO, dans l'optique de leur octroyer une aide financière
adaptée (investissements efficaces et rentables).
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