II. PARAMETRES TECHNIQUES MISE EN PLACE DE L'OUTIL
D'EVALUATION
Le benchmarking est utilisé pour comparer un
échantillon de pays à des normes préétablies. Ce
sont des profils de référence inspirés de situations
concrètes et définis comme « bonnes pratiques ». Le
rating est aussi utilisé dans une optique comparative mais à
l'intérieur des catégories issues du tri...
1. Construction du surclassement : Proposition d'une
démarche facultative
Dans le cadre de nos évaluations, le
benchmarking (modélisé par le tri) cible un ensemble de pays qui
peut être hétérogène et contenir des
éléments atypiques (outsiders). Le rating
(modélisé par le classement) concerne les sous-ensembles issus du
tri qui sont plus homogènes que l'échantillon initial. Les
algorithmes proposés permettent, le cas échéant,
d'utiliser des seuils d'indifférence et de préférence
variables. Rappelons que le modèle à seuils variables trouve sa
place dans des applications où les éléments
évalués présentent des caractéristiques
hétérogènes sur certains critères. Dans ce sens, le
seuil doit varier le long de l'échelle considérée : une
différence faible entre les performances de deux éléments
n'est pas significative si ces performances divergent trop. De même,
l'utilisation de seuils trop élevés pour comparer des
éléments dont les performances sont proches n'a pas de sens. A
titre d'exemple, si l'un des critères d'évaluation est le PIB par
tête, il n'est pas pertinent de fixer le seuil de
préférence à 100 euros. En effet, les performances sur ce
critère peuvent être exprimées en milliers d'euros, auquel
cas une différence de 100 euros entre deux individus est très
significative et peut être décisive. En revanche, si le PIB par
tête est exprimé en dizaines de milliers d'euros, cette même
différence de 100 euros est dérisoire et n'est plus significative
pour départager deux individus.
Par ailleurs, aucun seuil de veto n'est introduit. Ce
choix est justifié, dans le cadre de nos applications, par le nombre
considérable de critères utilisés. Dans un souci
d'objectivité, la priorité ne doit pas être
attribuée à un pays dont seule une performance sur un
critère unique domine le reste de l'échantillon, alors qu'elle
réalise des performances peu concluantes sur les autres critères.
Rappelons enfin que le seuil de veto est par définition un
paramètre qui « ...permet d'appréhender la notion
d'importance sous une autre facette que celle concernée par les
poids...Cette facette de l'importance n'apparaît pas avec la même
évidence, aux yeux des intervenants d'un processus de décision,
que celle appréhendée par les poids » (Roy et Bouyssou
[1993], p. 309).
Autrement dit, il est plus évident pour l'analyste
d'attribuer des valeurs aux poids qu'aux seuils de veto qui font intervenir une
grande part d'arbitraire.
a. Calcul des seuils en amont
Les procédures d'agrégation reposant sur
le modèle de pseudo-critères admettent une représentation
numérique des préférences grâce au système de
seuils. Ceux-ci peuvent être déterminés de façon
consultative par un panel d'experts ou méthodiquement par des
équations linéaires. Cette dernière possibilité
peut s'avérer très utile car elle permet à l'analyste de
fixer les seuils à partir de la base de données à laquelle
il a accès. Dans notre cas, le tableau d'entrées dont nous
disposerons au début de chaque nouvelle étude, sera
composé des performances gj(ai) = eij sous
forme d'une matrice m par n, identifiée par les noms
des actions ai (en première colonne) et ceux des
critères cj (en première ligne).
Nous introduirons aussi les profils ainsi que leur
performances gj(bh) = bhj dans une autre
matrice l par n, avec les noms des profils
bh (en première colonne). Enfin les pondérations
7rj et les seuils
d'indifférence qj et de préférence pj
seront éventuellement définis sur les lignes suivantes. Ces
seuils peuvent être soit fixés par le décideur ou
l'analyste, soit calculés à partir de la base de données
disponible. Il s'agit d'une option facultative définie en amont du
programme.
cj
c1 c2
cn
7rj
7r2
qj pj
q1 q2 . qn
p1 p2 .
pn
b1
b2
. . .
.
bl
b11 b12
b1n
b21 b22
b2n
. . .
. . .
. . .
. . .
bl1 bl2 bln
a1
a2
.
.
.
.
am
e11 e12
e1n
e21 e22
e2n
. . .
. . .
. . .
. . .
em1 em2
emn
Au niveau d'Electre III, le calcul des seuils s'appuie
sur une serie d'equations que nous avons determine de manière à
ce que la condition de coherence (qj < pj) soit
preservee.
1
m
)
{I - ekj
åj
si e.=1
qj =
{I - ekj
Min eij
i,k?
(1 +
si 1
å <
j
Min eij
k ?
~
1 +
Min eij
{ 1. . . m}
si 1
å >
j
i,k?
{I - ekj
pj =
- ekj
si 5.=1
Max
i,k?
[e ij- Moy
(eij )]
{ 1. . . m}
z
2
åj =
| e - ek'
e ij -
ekj
Moy
?
k,k
{ 1 . . .m}
{ 1 . . . m}
dj
| e - ekj
(1
)
{I - ekj
åj
si 1
å <
j
Max eij
{ 1. . .m} k
?
{I - ekj
|}
i,k?
Moy eij
{ 1. . . m}
1
i,k?
Max eij
{ 1. . . m}
{I - e|},
kj
si 1
å >
j
m ? 1, i
? k, i' ? k',
i ? i', k ?
k', eij ? ekj
Ainsi defini, le seuil d'indifference qj est
represente par le plus petit ecart entre les performances des actions
Min{|eij - ekj|}, moyennant une valeur
elevee afin d'eviter que qj soit trop faible. De la même
manière, le seuil de preference pj est represente par le plus
grand ecart entre les performances des actions Max{|eij
- ekj|}, moyennant une valeur faible afin
d'eviter que pj soit trop eleve.
Le paramètre åj
utilise pour ce faire permet de synthetiser toute
l'information relative aux ecarts de performances. Il peut s'agir de
l'ecart-type entre les performances des actions et leur moyenne, de la moyenne
des ecarts de performances entre les actions, ou encore du taux de variation
moyen entre les ecarts de performances. L'un de ces trois scenarios est retenu
pour que l'utilisateur dispose de seuils predetermines (à moins qu'il ne
choisisse de les fixer lui-même). Concernant les seuils d'Electre Tri,
nous avons employe la même logique que precedemment. Toutefois, au niveau
de chaque critère cj
et de chaque profil bh, il a fallu
calculer pour tous les couples (ai , bh) les
seuils h
qj et
p j h . Il y a donc autant de seuils
d'indifference et de preference que de profils.
h
q
p j =
h
2
z
(e
ij-bhj
)
i,?
{ 1 . . . m}
| e bhj |- | e
ij-bhj |
{| e ij-bhj |}
,
{ }
1 . . . m
Min {| e
ij-bhj
|},
i ? { }
1 . . . m
si 1
å h <
j
(1 +
å h )
Min
j
i ?
si
1
å h =
j
~1
1 + h)
åj
{| e
ar-bhj |},
{ }
1 . . . m
i?
Min
{| e
ij-bhj
|},
{ }
1 . . . m
Max {| e
ij-bhj
i ? { }
1 . . . m
si 1
å h <
j
(1
-
åj)Max
i?
si 1
å h =
j
~ - 1h)
1
åj
{| e ij-bhj |}
,
{ }
1 . . . m
Max
i?
si 1
å h >
j
m
{|-bhj
|}
{ 1. . . m}
| e ij
bhj |
m ? 1, i
? i', eij ?
bhj
åj
= h
i?
i i ,
' ?
Moy
Moy
{ }
1 . . . m
si 1
å h >
j
Les seuils d'indifférence et de
préférence sont calculés respectivement sur la base du
plus petit écart Min{|eij -
bhj|} et du plus grand écart Max{|eij
- bhj|} entre les performances des actions ai et du
profil bh sur un critère cj. Là
encore, le paramètre h
åj
suit la même logique que
précédemment, à savoir qu'il est utilisé pour tirer
les valeurs de h
qj vers le haut et celles de
h
p j vers le bas. Une fois que les
performances et les seuils
ont été insérés dans la
base de donnés, une série de procédures est
exécutée, à commencer par la détermination des
indices de concordance et les degrés de surclassement. C'est alors
seulement que les procédures de tri et de classement peuvent prendre
effet. Elles passent par les affectations optimiste et pessimiste dans le cas
d'Electre Tri, et par les distillations descendante et ascendante pour Electre
III.
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