b. Contexte économique et financier
Le secteur privé s'est développé
assez rapidement dans la plupart des pays en transition. La privatisation
d'entreprises publiques ou la création de nouvelles entreprises a
constitué un élément-clé des réformes. D'une
manière générale, la mise en place de contraintes
budgétaires rigoureuses sur les entreprises publiques ou privées
a été un facteur de réussite important. Les privatisations
à petite échelle (émission de bons ou vente de
participations) ont, dans le cas des PECO, mené à une plus forte
productivité des entreprises privées comparativement aux
entreprises publiques. De même, les nouvelles entreprises se sont
avérées plus productives que les entreprises publiques
privatisées.
Par ailleurs, l'expérience des PECO a
montré que les entreprises sous contrôle étranger ont
donné de meilleurs résultats que les entreprises nationales
privatisées. L'attraction d'investisseurs étrangers est donc un
facteur-clé. Pour ce qui est des flux de capitaux, ils ont
été inégaux en termes de composition et de
répartition, à savoir que les apports à long terme ont
été beaucoup plus élevés que ceux à court
terme. Une attention particulière a été accordée
à la réduction et la restructuration de la dette publique au
début de la période de transition ainsi qu'à
l'accroissement des IDE et autres investissements privés. Au final, les
apports en capitaux privés se sont rapidement substitués à
l'aide publique à partir du moment où les réformes ont
commencé à donner des résultats.
Pour ce qui est de la qualité de
l'administration, les problèmes de corruption et de gouvernance ont
entravé le bon déroulement des affaires dans une bonne partie des
PVD. Dans certains pays, les réformes de la fiscalité, de
l'administration des impôts et de la réglementation de la fonction
publique ont permis de réduire considérablement la corruption. A
partir de l'année 2002, la BM et la SFI ont tracé les lignes
d'une nouvelle stratégie visant à exploiter l'initiative
privée. Dans ce sens, le projet « Pratique des affaires » vise
à promouvoir le développement d'un cadre favorable aux affaires
et au bon déroulement des activités des entreprises (Banque
Mondiale [2004], p. 9).
Le dernier rapport en date (Banque Mondiale [2006])
concerne l'emploi et montre qu'il existe une relation positive entre un
environnement propice aux affaires et un faible niveau de chômage. En
d'autres termes, la bonne pratique des affaires est corrélée de
façon significative avec la création d'emplois (cf.
encadré 39, graphique 1). A titre d'exemple, si un pays comme la
Croatie venait à adopter l'environnement des affaires du Danemark, son
taux de chômage serait susceptible de baisser de 4%. Toujours selon le
même rapport, une réglementation coûteuse et contraignante
inciterait dans bien des cas, les entreprises à opérer dans le
secteur informel (cf. encadré 39, graphique 2). Elles ne se
développent pas et créent peu d'emplois.
Encadré 39 : Corrélation entre
pratique des affaires, chômage et secteur informel
Graphique 1 : Impact de la qualité du cadre
des affaires sur le chômage
Graphique 2 : de la qualité du cadre des
affaires sur le secteur informel
Source : Banque Mondiale [2006], pp.
5-6.
Si la solution aux problèmes de gouvernance
réside principalement dans les politiques intérieures,
l'assistance extérieure peut encourager la transparence et renforcer les
institutions. Elle serait nécessaire aux premiers stades de la
transition pour encourager les réformes et soutenir les autorités
domestiques, ainsi que pour compenser le manque d'expérience des pays
dans la gestion de l'économie de marché. Cependant, les bienfaits
de l'assistance extérieure ont été entravés en
raison de contraintes politiques intérieures. La croissance a subi le
préjudice de cette situation, entraînant la contraction des
investissements étrangers ou la fuite des capitaux.
Au-delà des critères relevant de
l'ouverture commerciale, des fondamentaux macroéconomiques et de la
situation du marché des capitaux, l'évaluation du cadre
économique et financier des PM issue de notre application empirique
prend en compte la diffusion de l'information et des technologies. Il s'agit
d'un facteur-clé garant d'un environnement propice aux affaires,
essentiel au bon déroulement des activités des entreprises et
favorisant le lancement de nouveaux projets.
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