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la pression fiscale: quels impacts sur les entreprises marocaines? Cas des entreprises de la région de Souss Massa Drà¢a au Maroc

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par Marouan RADOUI
Faculté des sciences juridiques économiques et sociales d'Agadir - Licence 2008
  

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Section 3 : système fiscal marocain par rapport aux autres pays

du Maghreb :

1/comparaison entre système fiscal marocain à celui des autres pays du Maghreb

Depuis 1969, le Maroc ; la Tunisie et l'Algérie étaient liés avec la CEE par des accords commerciaux préférentiels qui ont fait l'objet d'une rénovation en 1976. Les accords signés en 1976 sont restés en vigueur jusqu'à la conclusion des accords d'association avec le Maroc en 1996, la Tunisie en 1995, et avec l'Algérie en 2002, ces accords ont obligé les trois pays à subir la concurrence fiscale extérieure, et aussi à faire face aux effets contrastés de la concurrence fiscale.

Indépendants depuis un demi-siècle environ, les pays du Maghreb ont utilisé l'instrument fiscal à des degrés divers. Le Maroc et la Tunisie, contrairement à l'Algérie, ont, très tôt, opté pour l'utilisation de l'incitation fiscale comme levier de leur politique de développement. Au lendemain de la crise financière et politique qu'elle avait vécue, l'Algérie a fini, elle aussi, par se convertir à la libéralisation de son économie et à l'utilisation de la fiscalité pour attirer les investissements et promouvoir l'activité économique. C'est dire qu'en dépit de la diversité des expériences politiques et économiques des trois pays, leur politique fiscale incitative a fini par converger. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette convergence a produit une concurrence fiscale entre les trois pays. En même temps, le Maghreb a dû, non seulement subir la concurrence fiscale extérieure, mais aussi il faire face aux effets contrastés de la concurrence fiscale.

Les Etats maghrébins ont des économies similaires. Sur bien de secteurs, ce sont des économies concurrentes qui se disputent le marché européen pour écouler des produits comparables tels que le textile ou le produit touristique. En même temps, les Etats maghrébins sont confrontés à une concurrence fiscale entre eux dans la mesure où ils s'emploient à inciter des investissements extérieurs, plutôt rares et de taille modeste.

Sur le plan institutionnel, les trois Etats ont mis en place des structures d'accueil et d'appui des investissements : Un organe administratif et un fonds de promotion des investissements sont respectivement prévus par les articles 21 et 18 de la charte marocaine, « l'Agence » en Algérie, l'API et autres structures jouant le même rôle ainsi que des fonds de promotion des investissements et de la compétitivité des entreprises en Tunisie.

Concernant les garanties offertes à l'investisseur, les trois législations ont proclamé les garanties de transfert, et de la sécurité juridique. L'investisseur bénéficie de la faculté du recours à l'arbitrage, mais la concurrence intermaghrébine peut être perçue à travers la tendance à accorder des avantages fiscaux similaires et qui, pour l'essentiel, consistent en :

- l'exonération totale ou partielle des bénéfices, de certaines transactions ou opérations au titre des impôts les plus divers (droits de douanes, droit de consommation, TVA, droits d'enregistrement, taxes locales, etc.) ;

- la mise en place d'un régime favorable de déduction des provisions, amortissements et abattements divers ;

- l'application de taux de faveur ou préférentiels par rapport à ceux de droit commun ;

- la prise en charge par l'Etat des travaux d'infrastructure, de contributions patronales et des frais de formation professionnelle ;

- l'octroi de terrains ou de primes d'investissements ou encore de bonification d'intérêts.

Les trois pays maghrébins ont été acculés à accorder ces concessions pour attirer les investisseurs compte tenu de la généralisation des avantages fiscaux concédés. Ils doivent, en plus, faire face à une concurrence fiscale extérieure à la zone maghrébine. Outre l'Europe de l'Est vers laquelle les investisseurs se sont massivement orientés pour des raisons multiples et complexes, l'Egypte, forte de son marché de 75 millions d'habitants et de sa main-d'oeuvre moins coûteuse que celle du Maghreb, s'est lancée dans l'attraction des investisseurs en offrant des incitations extrêmement généreuses d'autant plus que la position stratégique du pays au Moyen-Orient pourrait lui donner un avantage comparatif.

Mais la concurrence fiscale ne se limite plus aux seules incitations fiscales dérogatoires. En effet, depuis une dizaine d'années, les Etats se lancent dans une sorte de guerre des taux des impôts de droit commun. Le continent européen a été et continue d'être le théâtre de cette compétition à la baisse des taux. Le Maghreb ne pouvait pas échapper à cet irrésistible courant. Le Maroc a réduit, quoique de manière modeste, le taux de l'IS à 35%en 2007 ; La Tunisie a adopté, en 2006, une loi portant réduction des taux de l'impôt et allégement de la pression fiscale sur les entreprises. Alors que l'Algérie l'ait fixé, depuis 1999, à 30%. Le bénéfice réinvesti est par ailleurs largement défiscalisé soit totalement (article 23 du code tunisien des investissements) soit partiellement (article 150 du code algérien des impôts directs). Le législateur a également entrepris l'ajustement du régime fiscal de droit commun en améliorant les règles d'assiette car il ne suffit pas de réduire les taux pour rendre le système fiscal compétitif.

Par ailleurs, les pays maghrébins ont conclu des conventions fiscales de non double imposition dont le but essentiel, pour ces Etats, est d'éviter que les avantages fiscaux concédés au profit des investisseurs ne soient neutralisés par l'imposition des bénéfices dans le pays de l'investisseur. L'application de l'article 209B du code général des impôts français a donné lieu à des divergences dont l'enjeu est lié à la fiscalité incitative. Au Maghreb, comme ailleurs, le réseau conventionnel est devenu un élément pour mesurer la compétitivité d'un système fiscal. Les Etats maghrébins s'emploient à renforcer leur compétitivité fiscale par des conventions de protection des investissements. La conclusion de ces instruments est recommandée par le droit de l'association avec les pays de l'Union Européenne.

Cette tendance réformatrice qui se confirme au fil des années est une réponse dictée par l'exigence d'être compétitif dans un monde où les frontières économiques tendent à disparaître même si un seul espace de compétition économique au monde est encore une ambition qui doit surmonter beaucoup d'obstacles et de contradictions. Toutefois, la compétition entre Etats en vue de réduire la charge fiscale est problématique pour les pays maghrébins.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus