Contribution à la réduction de la stigmatisation et de la discrimination associée au VIH. Cas du projet Fonds Mondial de renforcement de lutte contre le VIH/ sida conduit par l'ANCS et mis en Ĺ“uvre par les ONG Enda- Santé et HACI du Sénégal( Télécharger le fichier original )par Akossi Yves EHOUO Centre africain d'études supérieures en gestion Dakar (Sénégal ) - DESS gestion des programmes de santé 17 ème promotion 2008 |
Partie IVRECOMMANDATIONSRECOMMANDATIONS
1 - Dans le Cadre médical et juridique :Des pratiques douteuses doivent être dénoncées et supprimées (par exemple l'utilisation abusive des questionnaires médicaux pour les assurances maladie de base), d'autres pratiques inadéquates devront être améliorées (par exemple l'utilisation du test VIH sans véritable counselling, les ruptures de confidentialité, etc.).
Dans les domaines qui sont exempts de discrimination ou de stigmatisation, la vigilance reste de mise et les associations, comme les pouvoirs publics, devraient encourager les usagers à faire état des discriminations qu'ils auraient observées ou vécues de façon à être en mesure d'y remédier :
Les institutions publiques et privées doivent être encouragées à en formuler une. Les programmes de prévention du VIH et promotion de la santé. - Mettre en place des programmes d'éducation par les pairs -Diffuser les informations récentes sur le VIH dans des formats faciles à utiliser par les mass- médias Radiodiffusion-Télévision Sénégalaise (RTS),Wal Fadjri /FM ,Radio Oxy- Jeunes et Sud FM. Il convient de créer un cadre juridique favorable à tout échange et à la connaissance des principes et lois luttant contre la stigmatisation et la discrimination chez les PVVIH tant dans le domaine financier que socio - culturel. 2- Dans le cadre professionnel, financier et communautaire : Dans plusieurs domaines (santé, emploi, assurance, etc.), des problèmes non spécifiques au sida mais qui concernent toutes les personnes malades ont été mis en évidence ou « révélés » à l'occasion de l'épidémie de VIH / sida. Ces problèmes réclament des interventions qui doivent être menées bien au-delà du travail souvent pionnier et exemplaire effectué par les associations de lutte contre le sida et les associations de personnes concernées par le VIH / sida. Ces questions, qui touchent à la protection sociale en général, exigent une réponse sociale large, associant les pouvoirs publics et politiques, les associations et le secteur privé (assurances, employeurs, etc.).
-Mener une enquête nationale pour évaluer l'impact et la portée des radios nationales et internationales et de la télévision nationale pour programmer efficacement des magazines et émissions sur les IST /VIH/sida. -Proposer un code de conduite des valeurs positives individuelles et familiales à promouvoir dans le cadre de la lutte contre les MST /VIH/sida. -Planifier et exécuter un plan de CCC à partir de la recherche participative communautaire et impliquer les groupes cibles visés dont des PVVS dans le processus de conception, de planification, d'exécution et d'évaluation des plans de CCC et des messages de rendre disponible des ressources humaines qualifiées en nombre suffisant -Identifier les croyances, les attitudes, les pratiques actuelles, les lois ou les politiques qui renforcent le problème ou contribuent à le résoudre. - promulguer, renforcer ou appliquer, selon qu'il conviendra, des lois, règlements et autres mesures afin d'éliminer toute forme de discrimination contre les personnes atteintes du VIH/sida et les membres des groupes vulnérables, et de veiller à ce qu'ils jouissent pleinement de tous leurs droits et libertés fondamentaux En ce qui concerne le protocole ONUSIDA, il devrait intégrer les questions supplémentaires introduites dans l'enquête en tout cas dans les pays en développement émergents où ces questions sont d'actualité - domaines de la famille, de la justice, des crédits bancaires, pénalisation de la transmission du VIH. Il semble urgent de concevoir dans tous les secteurs ou les PVVIH se trouvent impliqués, des programmes spécifiques pour la réduction de la stigmatisation et la discrimination dans la prévention, la prise en charge et le traitement du VIH et la mitigation des impacts sur les PVVIH. 3- Aux responsables de l'ANCS et les ONG sous-récipiendaires de l' ANCS :
Pour une stratégie de lutte efficace, a) Il faut adopter et mettre en oeuvre à l'échelon national et local des politiques concernant le VIH/sida, et notamment des plans d'action, des stratégies et des programmes efficaces, axés sur les PVVIH et leurs droits tels qu'ils sont énoncés dans la Convention, en prenant en considération les recommandations formulées dans les paragraphes précédents de la présente Observation générale et celles qui ont été adoptées à la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux PVVIH (2002); b) Allouer des ressources financières, techniques et humaines, dans toutes les limites des ressources dont ils disposent, pour soutenir l'action entreprise aux niveaux national et communautaire (art. 4) et, s'il y a lieu, dans le cadre de la coopération internationale ; c) Passer en revue la législation en vigueur ou adopter de nouvelles mesures législatives en vue d'assurer la pleine mise en oeuvre de l'article 2 de la Convention et, notamment, interdire expressément la discrimination motivée par une infection réelle ou supposée par le VIH/sida afin de garantir à tous les enfants l'égalité d'accès à tous les services pertinents, en prêtant particulièrement attention au droit de l'enfant au respect de sa vie privée, et à la confidentialité des renseignements le concernant, ainsi qu'à d'autres recommandations formulées par le Comité dans les paragraphes précédents qui ont trait à la législation; d) Inclure des plans d'action, des stratégies, des politiques et des programmes se rapportant au VIH/sida dans les activités des organismes nationaux chargés de surveiller et de coordonner la mise en oeuvre des droits de l'enfant et envisager de mettre en place un mécanisme d'examen des plaintes relatives au non-respect ou à la violation des droits de l'enfant dans le contexte du VIH/sida, en créant à cet effet un nouvel organe législatif ou administratif ou en confiant ce mandat à une institution nationale existante; Il faut une implication en vue de la participation des PVVIH dans la définition et la mise en place des plans de communications et de plaidoyer. « Si un programme destiné à une population est conçue sans cette population, il est fait contre cette population » a-t-on l'habitude de dire. C'est-à-dire que les PVVIH doivent toujours être associés à l'élaboration des programmes et projets qui les sont destinés afin qu'ils soient imprégnés et y jouer leur rôle d'acteurs. e) Réexaminer leur système de collecte et d'évaluation des données concernant le VIH afin de s'assurer que celles-ci couvrent bien les enfants tels qu'ils sont définis dans la Convention, qu'elles sont ventilées par âge et par sexe et si possible réparties en cinq groupes d'âge, et qu'elles englobent, dans la mesure du possible, les PVVIH et enfants appartenant à des groupes vulnérables et ceux qui nécessitent une protection spéciale; f) Inclure dans les rapports qu'ils soumettent en application de l'article 44 de la Convention des informations sur les politiques et les programmes nationaux de lutte contre le VIH/sida et, dans la mesure du possible, sur l'établissement des budgets et l'allocation de ressources aux niveaux national, régional et local, en précisant la part respective de ces crédits allouées aux activités de prévention, de soins, de recherche et de réduction de l'impact. Ils devront préciser en particulier dans quelle mesure ces programmes et politiques se réfèrent explicitement aux PVVIH (en tenant compte du développement de leurs capacités) et à leurs droits, et dans quelle mesure les droits des PVVIH dans le contexte du VIH sont visés dans les textes législatifs et pris en considération dans les politiques et les pratiques, en accordant une attention particulière à la discrimination exercée à l'encontre des enfants en raison de leur situation face au VIH ou du fait que leurs parents sont morts du sida ou vivent avec le VIH/sida. g) Toucher en particulier les religieux dans les programmes d'activités de communication et de plaidoyer. Au Sénégal, le leader religieux est une personnalité influente et joue un rôle important dans la communauté, en qualité de guide éclairé par rapport à tout problème qui touche à la société. Il doit s'informer sur la manière objective et complète sur les problèmes des PVVIH et du VIH/Sida en général, pour contribuer efficacement à l'information appropriée des fidèles et susciter leur engagement. Le leader musulman a l'opportunité de rencontrer cinq (05) fois par jour (au moment des prières) un échantillon de la communauté ; il doit par conséquent être bien informé pour faire passer les messages. C'est pour cela qu'il doit recevoir une formation appropriée pour maîtriser le sujet et donner les conseils à ceux dont il est le guide. Impliquer les leaders religieux dans les activités de plaidoyer et de communication en faveur des PVVIH. Un leader religieux bien formé sur la question des PVVIH peut contribuer à prévenir les phénomènes de rejet, d'isolement, de discrimination et de stigmatisation que la population pourrait développer. Un leader religieux qui est impliqué dans les activités de plaidoyer ne dira jamais que les victimes sont des pestiférés qui seraient l'objet de la punition divine. S'il est impliqué, il va faire valoir les arguments religieux du genre « le soutien, la compassion, l'amour, à ceux qui soufflent sont des actes de piété ». Le leader religieux doit véritablement être informé et impliqué pour informer la communauté car « faute de connaissances, le peuple périt » (la bible). Les leaders religieux sénégalais (musulmans et chrétiens), partagent et animent un cadre national de concertation et de contribution sur les questions de la population en général et celle de prise en charge du Sida en particulier. Ce cadre dénommé Alliance Nationale des religieux est tout à fait approprié pour l'implication sur une large échelle des religieux dans la PEC du défit posé par les PVVIH. Faire un appui sur certaines pratiques socioculturelles pour définir et élaborer un plan de communication et de plaidoyer. La concertation, l'arbre à palabres ont toujours leur sens dans la société africaine. Le fait d'impliquer les populations dans l'élaboration et la conception d'un plan de communication et de plaidoyer peut motiver ces dernières à apporter un plus dans le travail à faire. Traditionnellement, toute décision qui engagerait les populations était d'abord discutée dans une assemblée où tout le monde avait droit à la parole. De telles décisions consensuelles avaient de plus grandes chances de déboucher sur des actions réussies. 4- Aux pouvoirs publics et autorités gouvernementales : Les organisations non gouvernementales, de même que les groupes communautaires et d'autres de la société acteurs civile comme les mouvements de jeunes, les organisations d'inspiration religieuse, les associations de femmes et les chefs traditionnels, y compris les dignitaires religieux et culturels, ont tous un rôle crucial à jouer dans la lutte contre la pandémie de VIH/ Sida. Les Etats parties sont invités à favoriser la participation d'entités de la société civile en encourageant la collaboration et la coordination entre les différents acteurs, et à apporter à ces entités le soutien nécessaire pour leur permettre de travailler de façon efficace et sans entrave. A cet effet, les Etats parties sont particulièrement encouragés à associer pleinement les personnes vivant avec le VIH/Sida, et tout spécialement les enfants, aux associations de prévention, de soins, de traitement et de soutien dans le domaine du VIH/Sida. La reconnaissance des droits des enfants devrait être considérée comme une prise de position devant aboutir à la mise en place de mécanismes de lutte contre toute sorte de stigmatisation, de discrimination et d'exclusion des enfants vulnérables. La reconnaissance du principe de l'accès aux droits des PVVIH devrait conduire à des études et des interventions sur les facteurs de blocage de cet accès. Des changements structurels et environnementaux sont importants pour améliorer les conditions de vie dans lesquelles se trouvent les PVVIH et leurs parents ou des membres de leur entourage. Cette recommandation devrait se traduire notamment par une grande intégration de la question dans les stratégies de recherches de réduction de la stigmatisation. |
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