B. LA NAPPE LIBRE DE THIAROYE
La géométrie : Cette
nappe se localise entre Dakar et Kayar sur une superficie d'environ 300
km2. Elle est globalement libre. L'aquifère de Thiaroye est
en contact avec l'océan atlantique à l'Est, dans toute sa partie
Nord et au Sud. Il est limité par les bas plateaux marno-calcaires de
Mbao, Rufisque et Bargny et en partie par l'océan.
Dans la zone des Niayes le toit de la nappe se trouve à
moins de 2 m sous le sol. Cette nappe s'épuise par évaporation
dans la zone (HEBRARD ,1966 ; MARTIN, 1970 in D.G.P.R.E, 2009). Sa profondeur
est maximale dans la zone de Diender à l'Est et au niveau de
Cambéréne (12 à 16m). Dans le bassin de Thiaroye, la nappe
a une profondeur maximale de 6 m et 3 m au niveau de Thiaroye sur mer.
Le mur est essentiellement formé des marnes de
l'Eocène accidentés. La morphologie du substratum est
inclinée vers le Nord partant + 10 m à Mbao à la cote --
90 m au niveau de la patte d'oie et dans la zone de Kayar à l'Est. Sa
surface présente des dépressions qui sont comblées par les
dépôts de sables aquifères. La cuvette de Thiaroye
possède une épaisseur de plus de 50 m. Au Sud du lac Mbeubeuss,
l'épaisseur des sables varient entre 20 et 40 m alors qu'elle peut
atteindre 50 m à Sangalkam et 60 m au lac Retba.
L'hydrodynamisme : cette nappe
présente des paramètres hydrodynamiques très variables du
fait de la différence de porosité entre les cordons dunaires et
à la présence des bancs argileux d'épaisseur variant de 1
à 2 m qui séparent la nappe en deux ou trois couches dans
certains secteurs. Les études du Projet Eau à Long Terme de la
D.G.P.R.E, 2009 ont montré que les données de
perméabilité dans la zone de Thiaroye sont inférieur 1 x
10-4m/s et les plus fortes
valeurs sont localisées dans la zone du lac Retba. Sur une
grande partie de l'aquifère, les valeurs sont comprises entre 1 et 5 x
10-4m/s.
Les valeurs de transmissivité varient entre 1 et 10 x
10-3m2/s avec les plus fortes valeurs dans la zone du lac
Retba, Mbaouane. Dans le Sud de l'aquifère les valeurs sont comprises
entre 1 et 3 x 10-3m2/s.
Fonctionnement hydraulique :
L'exploitation de cette nappe contribue à environ 2% pour l'alimentation
en eau potable de Dakar. Il est produit essentiellement à travers les
centres de captages de Thiaroye avec les forages de Thiaroye F1, F15, F17 bis,
F18, F19 bis, F21 bis et F 22.
Du fait de la vulnérabilité du système
aquifère de Thiaroye avec sa contamination par les nitrates, les volumes
prélevés ont chuté passant de 17000 m3/jour
entre 1960 et 1977 réduits à 10000 m3/ jour entre 1978
et 1988 pour arriver à 5000 m3/ jour en 2007.
Figure 12: Evolution des débits moyens
journaliers en m3/jour prélevés dans la nappe
de Thiaroye de 1990 à 2007.
La valeur de recharge fixée à 85 mm / an
(BRGM-Géohydraulique ,1986) sur une période de 30 ans dans la
zone de Thiaroye est proche de la valeur obtenue par CISSE ,2001 après
calibration et est de 73 mm/an. Sur le reste de l'aquifère et selon les
secteurs considérés, le taux est très variable et on
obtient 55 mm/ an dans le Sud-est du système, 36 mm/an dans le secteur
Ouest de Thiaroye et 0 à 12 m /an sur le reste de l'aquifère.
L'évolution de la minéralisation des eaux qui est
effectuée à partir des données de la campagne de mesure de
la D.G.P.R.E, 2009 montre :
- Une minéralisation qui reste importante à Mbao,
mais diminue en revanche dans la zone de Hann;
- Une augmentation de la minéralisation dans la zone de
Thiaroye et Pikine - Dagoudane qui atteint 500 mg / litre environ ;
- Une forte évolution entre Déni Niayes et Beer
Thialane et dans la zone de Keur Massar où la minéralisation
atteint 1000 mg / litre ;
- Mais l'invasion de cette minéralisation dans la zone de
Thiaroye n'est pas liée à une
invasion saline mais plutôt par une pollution due aux
fortes teneurs en nitrates.
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