II. LES EAUX SOUTERRAINES
Le ministère de l'hydraulique et du réseau
hydrographique national à travers la DGPRE a mené une
étude en 2009 des aquifères de Dakar et du littoral Nord pour le
renforcement en eau potable de la ville de Dakar et ses environs. Cette
étude nous a permis de mieux connaitre les aquifères de la zone
du littoral.
Les eaux souterraines du littoral Nord sont localisées
dans la formation des sables quaternaires et aussi dans la nappe
maastrichtienne et la nappe paléocène.
1. LE SYSTEME HYDROGEOLOGIQUE DES SABLES QUATERNAIRES
C'est un réservoir unique qui repose sur un substratum
marneux tertiaire. L'aquifère est constitué à l'Est (le
long du littoral Nord) par des alluvions graveleuses et sables dunaires
(formations continentales) alors qu'à l'Ouest il est constitué
par des sables marins emprisonnés sous les coulées volcaniques
issues du volcan des mamelles.
Cet aquifère peut se subdiviser latéralement en
trois bassins hydrogéologiques : -la nappe captive à semi captive
des sables infrabasaltiques de Dakar ;
- la nappe libre des sables quaternaires de Thiaroye ;
- la nappe libre des sables dunaires du littoral Nord.
A. LA NAPPE CAPTIVE DES SABLES INFRABASALTIQUES DE
DAKAR
La géométrie : Cette
nappe est contenue dans des sables (à l'Ouest) multicouches marins
recouverte par une coulée volcanique basaltique. Elle est captive et
elle est en contact avec l'océan sur ces trois flancs (Ouest, Nord et
Sud-ouest).
Son toit est formé par les coulées volcaniques
issues de l'ancien volcan des mamelles et recouvre la quasi totalité de
la tête de la presqu'ile du cap vert. Cette couverture basaltique
disparait progressivement vers l'Est en direction du col de la presqu'ile et la
limite orientale du recouvrement correspond à une ligne NW passant par
la patte d'oie. Au delà l'aquifère devient libre et se confond
à celui dunaire de Thiaroye.
Le mur est constitué de marnes et d'argiles de
l'Eocène. Il affecte la forme d'un plan incliné vers le Nord
Quest, passant par une profondeur de 20 m au Sud (au pied du plateau de Dakar)
à plus de 75 m dans la zone Yoff Camberene au Nord.
L'aquifère présente une épaisseur moyenne
de 50 m (Gaye, 1983). Des cordons dunaires et la présence de bancs
argileux d'épaisseur variant de 1 à 2 m séparent la nappe
de 2 à 3 couches dans certains secteurs.
L'hydrodynamisme : les valeurs de
transmissivité sont comprises entre 1,05 x 10-2
m2/ s et 9,4 x10-3m2/s. les valeurs de
perméabilité suivent les variations de la nature des sables. La
perméabilité moyenne est estimée à 1,2 x
10-4m/s. Le coefficient d'emmagasinement moyen est compris entre 10
et 15% (GAYE ,1980).
Fonctionnement hydraulique : la nappe
infrabasaltique est actuellement exploitée par 8 forages dont :
- 5 situés au champ de captage des mamelles,
- 3 situés au champ de captage du point B (front de terre,
point N, autoroute).
Les prélèvements étaient de l'ordre 18000
m3 entre 1960 et 1987. Ils ont été réduits
à 17000 m3 entre 1989 et 1995 et ils sont passés
à 12000 m3 depuis 2000 à cause de l'avancée du
biseau salée du coté Nord. La figure suivante montre
l'évolution des débits prélevés dans cette nappe de
1990 à 2007.
![](Approche-participative-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-de-la-zone-des-Niayes-de-Da22.png)
Figure 11: Evolution des débits moyens
journaliers en m3/jour prélevés dans la nappe infrabasaltique
de 1990 à 2007.
Dans le secteur de Hann, il existe un dôme
piézométrique qui correspond à une zone d'infiltration
directe des eaux de pluie (GAYE, 1980). Malgré une infiltration directe
des eaux de pluie et l'infiltration latérale, on observe un
déficit de recharge effective de la nappe qui pourrait s'expliquer par
:
- Une urbanisation galopante qui diminue l'infiltration et
favorise le ruissellement ; - Une évaporation forte ;
- Un drainage accentué des eaux vers l'océan.
Dans le secteur de Fann, il y a une protection contre
l'intrusion saline qui peut s'expliquer par le fait que les niveaux
piézométriques sont plus élevés que celle de la
mer. Mais vers l'Est, il existe de grands risques d'invasion saline au niveau
des piézomètres Bad 1, Bad5 et Bad 6 (SARR, 2000) car les niveaux
piézométriques sont inférieurs à celui du niveau de
la mer.
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