DEUXIEME PARTIE : DISPONIBILITE ET UTILISATIONS DE
LA RESSOURCE EAU DANS LES NIAYES
Notre deuxième partie qui s'intitule
disponibilité et utilisations de la ressource eau dans les Niayes est
divisée en deux chapitres. Le premier est consacré à la
réalisation de l'état de la disponibilité de l'eau aussi
bien de surface que souterraine. En ce qui concerne les eaux souterraines, un
accent particulier est mis sur leur étude en insistant sur leur
géométrie, leur hydrodynamisme, leur fonctionnement hydraulique
et leur hydrochimie.
On va aussi étudier l'évolution temporelle et
saisonnière de la piézométrie en relation avec la
pluviométrie pour voir leur réaction. Le deuxième chapitre
est consacré d'abord au recensement des différents usages de
l'eau dans la zone, ensuite à l'identification des principaux usagers
qui bénéficient de la ressource et enfin on va essayer de voir
l'interrelation entre usages et usagers de l'eau.
CHAPITRE I : ETAT DE LA DISPONIBILITE DE L'EAU DANS
LES NIAYES
Pour connaitre l'état de la disponibilité de la
ressource eau, il faut une bonne connaissance de celle-ci en termes de
potentialités, d'utilisations et de contraintes. Mais l'étude
exhaustive de l'état de la ressource reste très difficile. En
effet, il y a une faiblesse dans les instruments de suivi
pluviométriques et piézométriques qui ne permettent pas un
bon suivi de la ressource. Néanmoins, nous avons noté ces
dernières années une amélioration du suivi des nappes du
littoral Nord par la Direction de la Gestion et de la Planification des
Ressources en Eau (D.G.P.R.E).
I. LES EAUX DE SURFACES
Le Sénégal dispose de ressources en eaux
superficielles relativement importantes, évaluées en moyenne et
par année à prés de 31 milliard de m3 (SGPRE,
2001 in CSE, 2005). Elles sont constituées par les eaux du fleuve
Sénégal, Gambie et Casamance.
Notre zone d'étude n'y participe presque pas, dans la
mesure où elle ne dispose que de quelques lacs et dépressions
inter dunaires où la nappe est affleurante. Cette dernière permet
d'avoir de l'eau à une faible profondeur. Leur alimentation est faite
d'une part par les pluies d'hivernage et d'autre part par les eaux
découlant de l'écoulement hypodermique des sables des massifs
dunaires (KANE, 2007).
De nos jours les lacs et marigots de la région ont presque
tous tari. On peut retrouver les vestiges d'un réseau hydrographique
ancien au niveau des massifs dunaires.
On peut citer le marigot de Sangalkam, de Mayegui et de Malika
qui se jetaient dans le lac Retba, le Sanegobidene et le Malingore qui se
jettent dans le lac Mbaouane.
Les lacs forment un chapelet tout le long du littoral Nord. On
peut citer :
- Le lac Tanma endoréique et temporaire situé
à 45 km à l'Est-Nord-Est de Dakar ;
- Le lac Retba qui fonctionne comme une lagune avec une de
salinité de 300g/l ce qui lui procure un intérét purement
économique avec l'exploitation du sel ;
- Le lac Mbaouane qui est une dépression, qui se trouve
entre les dunes rouges et jaunes. C'est un lac temporaire avec des
phénomènes de capillarité causant une remontée du
sel et l'abandon de terres cultivables.
On peut aussi citer d'autres lacs comme Mbeubeuss qui sert
aujourd'hui de dépotoirs des ordures ménagères de Dakar,
le lac Mboro, Youi, le lac Talounde prés de Diogo, le lac Khondio
situé à 2 km de Mboro, le lac Ndialor qui se situe à 5 km
de Diogo, Balounguère et Mbandekhère à Fass Boye et le lac
Diek Ndiar prés de Mbetete.
Dans le littoral, l'état des eaux de surfaces est
inquiétant. En effet presque tous les lacs et marigots qui servaient
à l'alimentation en eau des communautés rurales se sont taris. La
baisse du niveau de la nappe phréatique a aggravé la situation
depuis la période de sécheresse des années 1970.
Une visite de terrain dans les dépressions inter
dunaires qui se trouvent dans la communauté rurale de Darou khoudoss
nous a révélé une exploitation intensive de l'eau de la
nappe affleurante par les maraîchers. Ils utilisent des motopompes
très puissantes qui peuvent tirer pendant des heures de l'eau pour
l'arrosage sans aucun contrôle du niveau de la nappe. Le constat est
qu'on a noté un abandon de certains céanes
améliorés qui sont taris à cause du pompage excessif dans
la dépression nommé Meri.
![](Approche-participative-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-de-la-zone-des-Niayes-de-Da21.png)
Photo 2: Céane tari dans la dépression de
Méri pendant la saison des pluies 2008-2009(C .R. Darou
Khoudoss)
Si l'exploitation des eaux de la nappe affleurante est
toujours possible dans la zone, c'est à cause du bon comportement des
ressources hydriques souterraines. On note depuis quelques années la
création de bassin de rétention dans cette zone. Ces cuvettes
permettent d'avoir de l'eau de surface quelques mois après la saison des
pluies.
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