C. LA NAPPE DU LITTORAL NORD
Cet aquifère est l'un des plus riches en eau
souterraine parmi tous les aquifères qui composent le bassin
sédimentaire sénégalais. Ces principaux aquifères
captés sont : les sables quaternaires et les calcaires
lutétiens.
La géométrie : les
sables quaternaires ont un toit constitué par des sables, sables
argileux, sables très argileux et argiles sableuses d'origine
essentiellement éoliens. Le toit des calcaires lutétiens est
composé par des formations calcaires recouvertes par des formations
argilosableuses beaucoup moins perméables et attribuées au
continental terminal. Son mur est un substratum constitué par les marnes
éocènes (éocène inférieur, lutétien
inférieur, lutétien moyen), tandis que celui des sables
quaternaires est essentiellement constitué de formations marneuses et
marno-calcaires de l'éocène.
L'épaisseur des calcaires lutétiens est
très variable pour la majeure partie de la zone d'extension et elle est
en moyenne de l'ordre de 25 à 35 m avec un maximum à Ndiock SALL
situé au Nord de Louga. Mais sur l'axe routier Tivaouane --Louga, elle
est de 5 à 10 m. pour les sables quaternaires l'aquifères sableux
couvre une superficie d'environ 2300 km2. L'épaisseur est
aussi très variable et est maximale à Mbéguéne
(161m).
L'hydrodynamisme : Dans l'aquifère des
sables quaternaires la perméabilité est comprise entre 2, 8 x
10-5 et 8,5 x 10-4 m/s. les valeurs maximales sont
situées sur les zones axiales de la fosse du substratum marneux. Dans
les calcaires lutétiens l'hydrodynamisme est très variable et est
dü à l'hétérogénéité dans la
karstification de cette formation. Les valeurs de perméabilité
varient entre 7,4 x 10-3 et 2,5 x 10-6 m/s. tandis que
celles de transmissivité
varient entre 2,9 x 10-1 et 2,0 x 10-5
m2/s. La transmissivité dans les sables quaternaires est de 1
à 3,5 x 10-5 m2/s dans la zone axiale de la fosse
est de 1,3 x 10-3 à 9,7 x 10-4 m2/s tout
autour.
Fonctionnement hydraulique : le centre de
captage de Kelle/Kébémer et les forages du littoral Nord sont
exploités pour l'approvisionnement en eau de la ville de Dakar.
La production au niveau du champ de Beer Thialane a
été arrêtée en 1997. Depuis 2007 la SONES exploite
19 forages au niveau de la nappe du littoral Nord. La figure suivante montre
l'évolution des débits prélevés dans trois stations
de captage du littoral Nord (Kelle, Kébémer et Nem Cissé /
Guéoul F1) de 1990 à 2007.
Figure 13 : Evolution des débits moyens annuels
en m3/jour prélevés dans la nappe du Littoral Nord de 1990
à 2007
Cependant, cette nappe est aussi exploitée par les forages
ruraux de la DEM, des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) et
les forages villageois.
L'alimentation du système hydraulique du littoral Nord
se fait se fait essentiellement par infiltration et cette recharge n'arrive que
pendant les années excédentaires. Elle est protégée
par l'invasion jusqu'à la latitude de Louga, grace au bombement
très accusé dans la partie Ouest. Ainsi le niveau
piézométrique est supérieur à celui de la mer. Elle
semble très vulnérable à la progression d'eau salée
en provenance du delta du fleuve Sénégal dans la partie Nord.
|