végétation et bétail dans le contexte d'une
aire protégée et de sa périphérie. Les objets
d'étude sont donc à la fois le système pastoral et les
écosystèmes végétaux sur lesquels il repose.
La finalité de ce travail est de donner les bases pour
rechercher un modèle d'exploitation pastorale viable et respectant la
diversité biologique.
L'objet de notre étude est le système pastoral
(ou système d'élevage mobile), considéré dans une
optique de conservation du milieu végétal. La
préoccupation majeure qui nous guide est de concilier dynamique de
développement socio-économique des communautés, notamment
pastorales, et préservation des ressources naturelles. D'un point de vue
écologique, l'activité pastorale est un facteur essentiel dans
l'évolution de l'espaceressource (Barrière, 1996 ;
Barrière & Barrière, 1997) même si, pour diverses
raisons (existence combinée d'autres facteurs, position
inférieure dans la hiérarchie de ces facteurs, accès libre
des milieux pâturés dans nos milieux) l'effet de ce facteur est
difficile à estimer (Bourliere & Hadley, 1983 ; Cole, 1986 ; Scholes
& Walker, 1993 ; César, 1994 ; Botoni, 2003 ; Kièma S., 2007
; Staver et al. 2009).
Le concept de système est un concept opératoire
ou une représentation finalisée du réel (Hubert, 1994)
susceptible d'orienter l'action destinée à transformer le
réel pour répondre à un objectif bien défini
(Landais, 1987). Cette représentation du système, avec ses
limites, ses éléments et les relations entre ces
éléments, se fait de préférence sous un angle
fonctionnel ; il relève de la stricte décision de
l'opérateur et reflète sa perception de la réalité
étudiée (Landais, 1994). L'opérateur doit donc être
conscient qu'il peut exister d'autres perceptions et donc d'autres
manières de schématiser la même réalité et
que du type de représentation choisi dépendra l'efficacité
de la démarche adoptée.
Cependant, quelle que soit la perspective personnelle d'un
opérateur qui s'intéresse à un ou des systèmes
d'élevage, sa démarche prendra obligatoirement en compte trois
pôles unanimement reconnus comme constitutifs de tels systèmes. Il
s'agit du pôle humain formé par l'éleveur ou le groupe
d'éleveurs, du pôle animal (ou troupeau) et du pôle
ressource (ou territoire) (Lhoste, 1984 ; Landais, 1987 & 1992). Il existe
plusieurs définitions des systèmes d'élevage, celle de
Lhoste (1984) est l'une des plus complètes : elle stipule que «
le système d'élevage est une combinaison des ressources, des
espèces animales et des techniques et pratiques mises en oeuvre par une
communauté ou par un éleveur, pour satisfaire ses besoins en
valorisant des ressources naturelles par des animaux ». Cette
définition adopte le point de vue de Balent & Gibon (1999) et Botoni
(2003) qui considèrent le système pastoral comme le
résultat de la gestion par l'homme des interactions
herbivore-végétation. Cette posture, qui est aussi celle que nous
adoptons, résume le système à l'éleveur ou au
groupe d'éleveurs et leurs troupeaux, vus à travers leurs
pratiques, et le territoire pastoral qui contient les ressources qu'ils
utilisent (figure I-1).
Comme on le voit, le système pastoral est un
système écologique, ouvert et piloté (Bonnet, 1990;
Landais, 1992 ; Hubert et al. 1993; Lhoste et al. 1993) dont
l'étude s'avère assez complexe. Le parti choisi ici est
d'analyser à la fois les différentes composantes du
système ainsi que leurs interrelations comme un tout. Plus
précisément, on s'est intéressé aux interactions
entre les activités pastorales et les paysages exploités.
L'approche systémique ainsi adoptée (Lhoste, 1984;
Landais 1992 & 1994 ; Daget & Godron, 1995 ; Botoni, 2003)
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repose sur l'enquête pastorale telle que la
conçoivent Daget & Faure (2003) et la cartographie, elle prend en
compte l'organisation et le fonctionnement du système dans sa
globalité. Il s'agissait pour nous d'explorer tous les pôles du
système en acquérant des données sociologiques
(étude des acteurs, de leurs représentations et de leurs
pratiques) et naturalistes (étude des ressources naturelles en
particulier végétales) qui sont ensuite croisées. Compte
tenu de l'objet de notre étude et de nos objectifs, nous avons
privilégié les pôles humains (les pratiques) et celui des
ressources en insistant sur les interactions entre eux et sur les effets de ces
interrelations sur leurs dynamiques respectives.
Indicateurs de gestion du milieu: -
Régime des feux - Organisation des parcelles
agricoles
Indicateurs relatifs à la
végétation
- Recouvrement
- Richesse floristique - Diversité floristique -
Valeur pastorale
Méthodes
- Abondance-dominance - Interception linéaire
- Bibliographie
Méthodes - Enquêtes
- Cartographie des milieux
Pratiques pastorales
(Interactions herbivore-végétation : animaux
d'élevage, et relations avec la faune sauvage)
Pâturages (fourrage,
points d'eau, cures salées)
Interactions
Climat, sols, politiques nationale et régionale en
matière de développement rural et de conservation
Indicateurs de pratiques - Utilisation de
l'espace
- Comportement alimentaire - Stratégies des pasteurs
- Cartographie/SIG
Méthodes
- Suivis de troupeaux - Enquêtes informelles -
Enquêtes formelles
Méthodes Bibliographie
Figure I-1 : Schéma du modèle conceptuel
étudié (adapté de Botoni, 2003)