4.4. Conclusion
Dans la présente étude, les ressources
pastorales du terroir de Kotchari ont été
caractérisées. Les unités paysagères pastorales
définies à l'intérieur et à l'extérieur de
l'aire protégée sont pour l'essentiel des savanes arbustives plus
ou moins denses et des savanes arborées denses à boisées
claires. Les pâturages accessibles ne semblent pas y être trop
dégradés comme en témoignent le faible embuissonnement,
même dans les zones les plus pâturées, et la richesse
floristique plus élevée que celle de l'aire
protégée due essentiellement aux cultures (effet
jachères).
Si dans le Parc ces unités pastorales produisent une
importante phytomasse de bonne qualité, hors de cette aire
protégée la quantité fait défaut quand la
qualité est présente. De plus, les plaines inondables et, dans
une moindre mesure, les mosaïques agroforestières, largement
représentées dans le terroir sont inexploitables par le
bétail en saison des pluies. Ainsi, il faut constater que le terroir de
Kotchari n'apparait pas comme particulièrement intéressant du
point de vue pastoral si l'on s'en tient à la qualité du fourrage
disponible. Il présente pourtant une attraction particulièrement
forte de la part des transhumants. De plus c'est en avril-mai, au moment
où l'offre fourragère, alors faite de paille sèche, est la
plus médiocre en quantité comme en qualité que la campagne
de transhumance connaît son pic. Cette situation peut s'expliquer par le
fait que, relativement aux terroirs d'attache de ces pasteurs, situés
tous en zone sahélienne et subsahélienne, le terroir de Kotchari
reste attractif. Zouri (2003) évalue, en effet, la phytomasse du
département de Botou, une des zones de provenance des transhumants,
entre 1,87 et 2,8 tMS/ha. De façon générale, on estime que
la productivité des parcours sahéliens se situe dans la
fourchette de 0,5 tMS/ha et 3 tMS/ha (Boudet, 1975). Ces différentes
valeurs sont largement inférieures à celles enregistrées
sur le terroir de Kotchari (1,41 à 4,78 tMS/ha). Cette
attractivité peut aussi se comprendre par le fait d'une plus grande
disponibilité en fourrage en cette période, le terroir
étant en fin de transhumance. On peut, enfin supposer que la position de
terroir contigu au parc est un facteur supplémentaire
d'attractivité, les transhumants ayant aussi pour motivation de pouvoir
accéder aux ressources fourragères de l'aire
protégée (Kaboré, 2010) dont le statut pastoral est bien
meilleur. Toutefois, pour aller plus loin dans les investigations sur le sujet
il est intéressant de faire le bilan fourrager de la période de
l'étude, c'est-à-dire mettre en parallèle les
capacités de charge ici déterminées - desquelles il est
facile de rechercher la charge globale ou théorique - et les charges
réelles. Cette option, qui permet de mieux renseigner la question, sera
abordée dans le chapitre V suivant.
|