4.3.4. Appréciation globale des parcours de
Kotchari
Une appréciation globale des différentes
unités pastorales cartographiées peut être
faite en prenant en compte leur gestion, leur
accessibilité, leur phytomasse, la valeur pastorale de leur fourrage et,
pour les unités situées hors parc, leur étendue. Les
unités sont abordées suivant l'ordre décroissant
d'étendue.
- Les unités de savane arbustives (mosaïques
agroforestières non comprises) à l'extérieur de l'aire
protégée, localisées à mi-pente (plateaux et
glacis) (UPP3 & UPP4) et constituant ensemble une entité vaste de
133,54 km2, sont utilisables toute l'année par le
bétail. La phytomasse y est moyenne à très faible, mais de
qualité relativement intéressante. Elles sont fragmentées
dans l'espace à cause de l'exploitation agricole et connaissent un
début d'embuissonnement, ce qui rend leur utilisation pas toujours
rentable en saison sèche et risquée en saison pluvieuse à
cause des risques de dégâts champêtres et des conflits qui
en résultent. Par ailleurs, avec les buttes rocheuses et
cuirassées, ce sont les unités les plus touchées par les
feux de brousse, malheureusement leur couverture herbacée étant
composée essentiellement d'annuelles elles ne sont pas capables de
produire de repousses intéressantes;
- L'unité de savane arborée de bas-fonds en
dehors du parc W (UPP1), d'une superficie de 80,10 km2, produit une
phytomasse notable de qualité moyenne, mais elle n'est exploitable
qu'après les récoltes en début de saison sèche.
Cette unité constitue par ailleurs, un refuge pour le bétail en
période de soudure (saison sèche chaude jusqu'aux
premières pluies) à cause de sa relative fraîcheur, des
repousses et des possibilités qu'elle offre d'y creuser des puisards
;
- L'unité de savane arbustive des buttes rocheuses et
cuirassées (UPP6), assez vaste (65 km2) et surtout peu
fragmentée est intéressante en terme pastoral notamment en saison
pluvieuse bien que la phytomasse offerte y soit très faible et
nutritivement la plus médiocre du terroir. Peu convoitée par
l'agriculture, elle constitue la zone de replis de l'essentiel du bétail
villageois en saison pluvieuse, mais est malheureusement, pour le
bétail, l'une des plus sujettes au passage des feux (perte de paille non
compensée par des repousses) ;
- La mosaïque agroforestière ou savane-parc
(UPP5), vaste de 42,73 km2, est la moins intéressante
à cause de la faiblesse de la phytomasse naturelle qui y est produite et
surtout parce que les cultures la rendent inaccessible en saison des pluies.
Ces dernières deviennent cependant très utiles pour le
bétail dès la fin des récoltes grâce aux
résidus de culture exploitables en vaine pâture ;
- L'unité de savane boisée claire des plaines
inondables (UPP2) est la moins étendue du terroir (29 km2),
sa phytomasse est importante, mais de faible qualité. Il s'agit d'un
pâturage de réserve pour la saison sèche car elle est
inaccessible pendant les pluies ; certaines années, les feux accidentels
ou provoqués font cependant partir cette réserve en fumée
et les repousses y sont négligeables ;
- Les unités de savanes arborée et boisée
et celles de savane arbustive de l'aire protégée (respectivement
UPw3 et UPw4), assez vastes, offrent la plus importante phytomasse et la
meilleure valeur alimentaire grâce à la dominance
d'herbacées pérennes. Dans ces milieux, la pratique des feux
précoces à partir du mois d'octobre permet de produire
d'importantes repousses de bonne qualité qui sont susceptibles d'attirer
le bétail pendant la saison sèche froide (de novembre à
janvier) surtout dans l'unité (UPw3) ;
- L'unité d'affleurements rocheux et cuirassés
de l'aire protégée (UPw1) ne fournit qu'une faible phytomasse
herbacée de qualité moyenne, et celle-ci est vite
éliminée par une mise à feu précoce qui, vu la
pauvreté en herbes pérennes, n'est pas suivie d'une repousse
notable.
|