L'écosystème est un système
constitué par l'ensemble des êtres végétaux et
animaux vivant dans un milieu physique donné en interaction
étroite avec ce dernier (Ozenda, 1982). Des relations complexes
(synergie, complémentarité, concurrence, etc.) lient ces
êtres vivants entre eux et à leur environnement physique. Rares
sont aujourd'hui les écosystèmes totalement naturels. La plupart
de écosystèmes ont déjà été plus ou
moins profondément artificialisés (et fragilisés) par les
interventions anthropiques.
La diversité biologique, ou son
équivalent plus récent (Veuille 2006 ; Barbault, 2008), la
Biodiversité, évoqué pour la première fois par
Édouard Wilson en 1985 et médiatisé lors du sommet de la
terre de Rio de 1992 (Barbault, 2006), est un concept global, indiquant la
propriété des systèmes vivants à être
différents (Betsch et al. 2003). Selon l'échelle
à laquelle on se place (Le Guyader, 2006) on parle de diversité
génétique, de diversité spécifique (ou des
organisations) ou de diversité écologique (ou diversité
des écosystèmes) (Norse et al. 1986).
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Le concept biodiversité est assez complexe et selon
Barbault (1993), il fait appel à trois approches possibles : une
approche écologique qui se préoccupe de ses rôle et place
dans le fonctionnement des écosystèmes ; une approche
éthique où la biodiversité est considérée
comme un patrimoine naturel devant, à ce titre, être transmise aux
descendants; une approche économique, qui perçoit la
biodiversité comme une réserve de ressources potentielles
à exploiter. Cette dernière approche attribue à la
biodiversité quatre types de valeurs (Heywood, 1997 ; Barbault 1995 ;
Betsch et al. 2003): les valeurs d'usage (consommation
directe, production, recréation), les valeurs
écologiques (régulation des eaux, des climats, des invasions
biologiques, lutte contre l'érosion, etc.), les valeurs
d'option (matériaux nouveaux, usages pharmaceutiques, etc.) et les
valeurs d'existence (consentement à payer).
Signalons que l'un des résultats majeurs du sommet de
Rio a été la mise en place de la Convention sur la
Diversité Biologique (CBD) qui est entrée en vigueur le 29
décembre 1993. La CBD considère que la préservation de la
biodiversité à toutes les échelles ainsi que l'utilisation
durable des ressources naturelles sont des préoccupations communes de
l'humanité et qu'elles font partie intégrante du
développement durable.
La notion de conservation a connu une
évolution dans son acception (Génot & Barbault, 2004;
Aubertin et al. 2008). Signifiant à l'origine une protection
intégrale des espaces délimités (sanctuarisation) avec
exclusion des humains, on lui donne aujourd'hui une vision
intégrée; c'est-à-dire, une préservation des
ressources naturelles qui inclut leur exploitation humaine.
Un indicateur est une valeur calculée
à partir de paramètres donnant des indications sur ou
décrivant l'état d'un phénomène, de l'environnement
ou d'une zone géographique (OCDE, 1993).
Un indicateur biologique ou bio-indicateur,
est un organisme ou ensemble d'organismes qui, par référence
à des variables biochimiques, cytologiques, physiologiques,
éthologiques ou écologiques, permet, de façon pratique et
sûre, de caractériser l'état d'un écosystème
ou d'un éco complexe et de mettre en évidence leurs modifications
(Blandin, 1986).
L'espace pastoral est l'entité territoriale
sur laquelle évoluent les systèmes d'élevage pastoraux ou
systèmes d'élevage mobile. Il comprend l'ensemble des terres
(terres naturelles ou modifiées consacrées à
l'élevage, terres cultivées et accessibles après les
récoltes, terres réservées aux cultures
fourragères, plantations, parcours forestiers, etc.) parcourues par les
animaux en vue d'y prélever leur nourriture (César, 1994 ;
D'Amico et al. 1995 ; Botoni, 2003).
Milieu en équilibre / déséquilibre :
certains écologues du pastoralisme (Breman & De Ridder, 1991 ; Daget
& Godron, 1995 ; Scoones, 1999) distinguent les « milieux
équilibrés » d'une part et les « milieux en
déséquilibre» ou en « équilibre
instable » d'autre part. Les premiers se rencontreraient dans les
pays et régions suffisamment humides où les régimes
pluviométriques sont stables. Des mécanismes classiques de
rétroaction (impact négatif sur la végétation
lorsque le cheptel devient important et dépasse une «
capacité de charge » avec risque de dégradation à
long terme) y ont cours : le contrôle des charges animales donnera alors
des résultats. Les écosystèmes en
déséquilibre se rencontrent au contraire en milieu
semi-aride et surtout aride, où le facteur limitant est
l'eau (la pluviométrie) plutôt que la fertilité des sols
(Breman et De Ridder, 1991) et l'impact du contrôle des charges devient
aléatoire.
Le terroir, désigne un ensemble spatial
agronomiquement homogène caractérisé par une même
structure et une même dynamique écologique, ainsi que par un
même type d'aménagement agricole (Bonnet, 1990). Dans une
problématique de gestion de l'espace, le terroir villageois est souvent
assimilé à « finage » (Vielzeuf, 1986 in
Bonnet, 1990). Dans cette thèse nous assimilons le terroir au finage
entendu comme « un espace dont une communauté agricole
définie par les liens de résidence, tire l'essentiel de sa
subsistance ; autrement dit la portion de sol environnant où se
localisent les champs et où paît le bétail, dans la mesure
où celui-ci se trouve associé d'une façon ou d'une autre
à la culture » (Sauter, 1962 in Bonnet, 1990).