2. Résultats de l'estimation de la demande et de
l'offre :
· Résultats des régressions de la
demande : (Voir Annexes pour les tableaux des régressions) :
Tableau 4 : Spécification du modèle
:
Variables explicatives
|
MCO
|
EFFETS FIXES
|
EFFETS
|
|
|
|
ALEATOIRES
|
txcot
|
-0.1971859
|
0.0008849
|
0.0007184
|
insfem
|
-0.4449882
|
-0.3198637
|
-0.3066109
|
inshom
|
0.0976121
|
0.5508696 0.5087155
|
wlinf
|
-116161.5
|
(omitted) -76374.74
|
cotann
|
-25855.04
|
(omitted) -12566.09
|
Convprest
|
18084.64
|
(omitted) 4894.395
|
tierpay
|
48390.69
|
541.2878 550.6772
|
_cons
|
77104.98
|
11647.37 81272.4
|
R2
|
0.1896
|
0.6245 0.0967
|
Prob>F U_i=0
|
|
0.0000
|
Hausman
|
|
Prob>chi2 =0.0000
|
Source : nos propres régressions
- Comparaison entre modèle à
effets fixes et modèle à effets aléatoires :
La pertinence de l'introduction des effets
spécifiques doit toujours être testée ; on teste la
significativité jointe des coefficients associés à
l'ensemble des «effets-Mutuelles», par un F-test : tester l'impact
des variables constantes dans le temps. STATA le fait figurer sous le tableau
de résultat en effet fixe. Pour ce on utilise le :
Test d'Hausman : on va comparer les coefficients des 2
modèles (effets fixes et effets aléatoires). L'hypothèse
testée est qu'il n'existe pas de différence systématique
entre les coefficients estimés à partir du modèle à
effets fixes ou à partir du modèle à effets
aléatoires. H0 : Absence de décision
H1 : Le modèle à effets fixes est
accepté
Conclusion du test : le p-value que nous donne STATA
indique la probabilité de se tromper en H0. P-value = 0.0000 < au
seuil de 10%, on rejette H0 et on conclut à l'utilisation du
modèle à effets fixes. De plus Cov (Xit, wit) =
- 0.1169 différente de zéro ; la méthode à effets
fixes est nécessaire sinon les coefficients estimés seraient
biaisés. Les coefficients obtenus à l'aide du modèle
à effets fixes sont sans biais. Le modèle à effets
fixes(WITHIN) est dans ce cas l'estimateur BLUE (Best Linear Unbiaised
Estimator).
- Comparaison entre les MCO et le modèle
à effets fixes :
H0 : Effets individuels sont nuls
H1 : Les effets individuels ne sont pas nuls
À un seuil de 10%, le p-value du test de Fisher
est 0.0000 < 0.10, donc on peut rejeter H0 et on conclut que les effets
individuels ne sont pas nuls, mais on peut aussi accepter les MCO. On va
appliquer une régression linéaire MCO.
- Test de Normalité des résidus
:
En se référant à la loi des
grands nombres et au théorème centrale limite, on peut faire
l'hypothèse de la normalité des résidus. Si le nombre
d'observations augmente suffisamment, la distribution des résidus tend
vers une distribution normale, et la moyenne empirique tend vers
l'espérance mathématique.
- Test d'Homoscédasticité :
hypothèse de la constance de la variance des résidus : test de
White :
H0 : Homoscédasticité
H1 :
Hétéroscédasticité
La statistique du test est un F de Fisher, le p-value
(= 0.0000) qui lui est associé est la probabilité de ne pas
rejeter H0. F calculé = 10.79 > F lu dont la valeur maximale est 3.84
: quelque soit le nombre de contraintes, vu que ddl = 355 (362 (observations) -
7 variables explicatives). On rejette H0 avec un risque de
1ère espèce a = 5%, et on conclue
à une hétéroscédasticité.
- La correction de White : permet d'utiliser
les MCO en présence d'hétéroscédasticité,
elle consiste en une pondération des variables. Après cette
correction, on constate que les coefficients (non affectés par ce
problème) restent inchangés, à l'inverse des écarts
types qui sont corrigés, et donc on peut retrouver des procédures
de tests solides.
- Test d'Autocorrélation: Test de Breusch
Godfrey : l'origine du problème sera une variable omise non
corrélée avec les variables explicatives.
H0 : absence d'autocorrélation
H1 : les résidus sont
autocorrélés.
La variable temps s'étalant sur deux
années, T*R2 = 2*0.3239 = 0.6478 < 3.84 (X2 lu
dans la table à 1 ddl). On ne peut pas rejeter H0 pour un risque de
1ère espèce a = 5%, on conclue qu'il
n'y a pas d'autocorrélation entre les termes d'erreurs.
- Test de spécification : Ramsey-Reset
:
Ho: pas de variables omises.
H1 : mauvaise spécification du
modèle.
F calculé = F(3, 328) = 55.48 et Prob > F =
0.0000 .
Le nombre de ddl = 362 - 7 = 355 ; et quelque soit le
nombre de restrictions, F lu a une valeur maximale = 3.84. Ainsi F
calculé > F lu. On peut rejeter H0, il se peut qu'il y a une variable
omise ou une mauvaise spécification du modèle. Comme on l'a
expliqué plus haut, on a voulu intégrer certaines variables se
rapportant à l'accessibilité géographique, aux autres
services de microfinance ou encore au rôle de la publicité sur la
demande des services de
mutuelles de santé. Mais faute de données
nécessaires, on n'a pas pu les ajouter aux variables
explicatives.
- Endogénéité : Le
problème se pose si une variable explicative est
soupçonnée d'endogénéité,
c'est-à-dire corrélée avec l'écart
aléatoire. Or on ne peut suspecter aucune des variables explicatives
d'endogénéité. On ne peut pas traduire un changement dans
la relation de causalité entre nos 7 variables explicatives et la
variable expliquée «bendroit»(effet de feed-back).
Tableau 5 : Analyse de l'impact des déterminants
de la demande des services des mutuelles sur le nombre d'inscrits
bénéficiaires des droits aux services
Variables explicatives
|
coefficients
|
Student
|
p- value
|
txcot
|
-0.1971859
|
-1.22
|
0.225
|
insfem
|
-0.4449882
|
-0.07
|
0.943
|
inshom
|
0.0976121
|
0.02
|
0.981
|
wlinf
|
-116161.5
|
-7.24
|
0.000***
|
cotann
|
-25855.04
|
-2.50
|
0.013*
|
convprest
|
18084.64
|
0.77
|
0.441
|
tierpay
|
48390.69
|
3.67
|
0.000***
|
_cons
|
77104.98
|
3.07
|
0.002**
|
Source: nos propres régressions
Pour des statistiques descriptives, voir
Annexes.
Toute chose étant égale par ailleurs. La
variabilité du nombre de bénéficiaires ayants droit aux
services de mutuelles est expliquée à 18.96% (MCO) et à
62.45% (effets fixes) par la variabilité du montant de la cotisation,
des inscrites en mutuelles, des inscrits masculins, de l'appartenance au
secteur informel ou non, de la fréquence de paiement de la cotisation
une fois par an, du fait que la mutuelle est conventionnée avec un
prestataire de soins et du mode de prise en charge par la mutuelle en tant que
tiers payant. Le nombre de bénéficiaires ayants droit
reflètent une demande intéressée aux services offerts par
la mutuelle de santé.
- Effets marginaux de certaines variables
:
Lorsque pour une année, le montant de la
cotisation baisse pour tendre vers zéro, et qu'il n'y aura pas de
nouveaux inscrits (hommes et femmes), le nombre de bénéficiaires
ayants droit aux services tend vers 1564.
Lorsqu'en moyenne 2.25 femmes seront inscrites, le
nombre de bénéficiaires en droit baisse d'une unité. En
revanche pour 10.30 personnes de sexe masculin nouvellement inscrites, le
nombre de bénéficiaires en droit augmente d'une
unité.
Les coefficients attribuables aux : montant de la
cotisation (en Franc CFA), aux inscrits à la mutuelle de sexe
féminin, aux inscrits de sexe masculin et caractère de convention
avec un fournisseur de soins de santé, ne sont pas significativement
différents de zéro.( p-value> 5%). Toute chose étant
égale par ailleurs, si une mutuelle adopte le mode de prise en charge
«tiers payant», elle peut voir le nombre de
bénéficiaires ayants droit augmenter de 48391. Lorsque cette
même mutuelle conclut une convention avec un prestataire de soins, le
nombre de bénéficiaires ayants droit peut croître de
18085.
· Résultats des régressions de
l'offre : (voir Annexes) :
Tableau 6 : Spécification du modèle
:
Variables explicatives MCO EFFETS FIXES
EFFETS
ALEATOIRES
depmal logges rur
payech partorg _cons
|
1.06e-08 0.1823536 0.1880172 -1.000854
1.357199
.324838
|
-1.67e-08 (omitted) (omitted) 0.9602815 0.9412221
-0.2253838
|
1.90e-08 0.2620777 0.3375233 0.9547098 0.9370785
-0.9711391
|
R2 0.0412 0.8276
0.0458
Prob>F U_i=0 0.0000
Hausman Prob>chi2 =0.0014
Source : nos propres régressions
On ne va pas réexpliquer les détails et
l'intérêt des tests statistiques.
- Test d'Hausman : L'hypothèse
testée est qu'il n'existe pas de différence systématique
entre les coefficients estimés à partir du modèle à
effets fixes ou à partir du modèle à effets
aléatoires.
H0 : Absence de décision
H1 : Le modèle à effets fixes est
accepté
Conclusion du test : P-value = 0.0014 < au seuil de
10%, on rejette H0 et on conclut à l'utilisation du modèle
à effets fixes. De plus Cov (Xit, wit) = - 0.3999, est
différente de zéro ; la méthode à effets fixes
est nécessaire car les coefficients obtenus à l'aide du
modèle à effets
fixes sont sans biais. Dans ce cas l'estimateur WITHIN
est BLUE : convergent, à variance minimale parmi les autres estimateurs
du paramètre et sans biais.
- Comparaison entre les MCO et le modèle
à effets fixes :
H0 : Effets individuels sont nuls
H1 : Les effets individuels ne sont pas nuls
À un seuil de 10%, le p-value du test de Fisher
est 0.0000 < 0.10, donc on peut rejeter H0 et on conclut que les effets
individuels ne sont pas nuls, mais on peut aussi accepter les MCO, vu qu'avec
la transformation «xtdata», (le R2 = 0.0453, un Skewness =
0 et les variables «logges» et «rur» sont omises à
cause de l'autocorrélation). On va appliquer une régression
linéaire MCO.
- Test de Normalité des résidus
:
En se référant à la loi des grands
nombres et au théorème centrale limite, on peut faire
l'hypothèse de la normalité des résidus.
- Test d'Homoscédasticité : test
de White :
H0 : Homoscédasticité
H1 :
Hétéroscédasticité
La statistique du test est un F de Fisher, le p-value
(= 0.0100) qui lui est associé est la probabilité de ne pas
rejeter H0. F calculé = 3.08 < F lu = 3.84 : pour une contrainte, vu
que ddl = 357 (362 (observations) - 5 variables explicatives). On ne peut pas
rejeter H0 avec un risque de 1ère espèce
a = 5%, et on conclue à une
homoscédasticité.
- La correction de White : malgré la
conclusion à une homoscédasticité, on a
réalisé cette correction qui consiste en une pondération
des variables. Après cette correction, on constate que les coefficients
et les écarts types ont changé, et donc on peut confirmer
l'homoscédasticité des résidus car normalement des
coefficients non touchés par
l'hétéroscédasticité doivent rester
inchangés après cette correction.
- Test d'Autocorrélation: Test de Breusch
Godfrey :
H0 : absence d'autocorrélation
H1 : les résidus sont
autocorrélés.
La variable temps s'étalant sur deux
années, T*R2 = 2*0.0002 = 0.0004 < 3.84 (X2 lu
dans la table à 1 ddl : l'ordre de l'autocorrélation que l'on
teste). On ne peut pas rejeter H0 pour un risque de 1ère
espèce a = 5%, on conclue qu'il n'y a pas
d'autocorrélation entre les termes d'erreurs. En effectuant la
correction de l'autocorrélation des variables explicatives on a obtenu
un R2 = 0.1409.
Test de spécification : Ramsey-Reset :
Ho: pas de variables omises.
H1 : mauvaise spécification du
modèle.
F calculé = F(3, 311) = 24.66
Prob > F = 0.0000
Le nombre de ddl = 362 - 5 = 357 ; et quelque soit le
nombre de restrictions, F lu a une valeur maximale = 3.84. Ainsi F
calculé > F lu.
On peut rejeter H0, il se peut qu'il y a omission de
variables ou une mauvaise spécification du modèle. On a voulu
intégrer certaines variables supplémentaires se rapportant
à l'appartenance de la mutuelle à une fédération de
mutuelles ou le recours à une caisse de réassurance. Mais faute
de données nécessaires, on n'a pas pu les ajouter aux variables
explicatives.
- Endogénéité : on ne peut
suspecter aucune des variables explicatives d'endogénéité.
Tableau 7 : Analyse de l'impact des déterminants de l'offre des services
des mutuelles sur leurs taux de recouvrement (équilibre
financier)
Variables explicatives
|
coefficients
|
Student
|
p- value
|
depmal
|
1.06e-08
|
2.86
|
0.005**
|
logges
|
0.1823536
|
0.27
|
0.790
|
rur
|
0.1880172
|
0.25
|
0.804
|
payech
|
-1.000854
|
-1.21
|
0.226
|
partorg
|
1.357199
|
1.62
|
0.107
|
_cons
|
0.324838
|
0.29
|
0.772
|
Source: nos propres régressions
Pour des statistiques descriptives, voir
Annexes.
Toute chose étant égale par ailleurs. La
variabilité du taux de recouvrement des dépenses des mutuelles
est expliquée à 4.12% (MCO) et à 82.63% (effets fixes) par
la variabilité du montant de ses dépenses en prestations de
santé, de l'utilisation ou non d'un logiciel de gestion et/ou de suivi
par la mutuelle, de l'appartenance des inscrits à la mutuelle au milieu
rural ou urbain, du pourcentage de paiement des échéances (total
cotisations perçues / total cotisations attendues durant un exercice),
et du partenariat entre la mutuelle en question et une autre organisation hors
prestataires de soins. Ce taux de recouvrement donne une idée sur la
soutenabilité de l'équilibre financier d'une mutuelle de
l'échantillon.
- Effets marginaux de certaines variables
:
Lorsque pour une année, le montant des
dépenses de maladie de la mutuelle augmente d'une unité
monétaire, - toute chose étant égale par ailleurs - la
mutuelle pourra voir son taux de recouvrement croître de
1.06e-08 en pourcentage. L'effet est faible, mais renseigne sur un
sens de croissance normalement contraire. En effet, pour collecter des
cotisations auprès des
adhérents, la mutuelle doit au préalable
son utilité ; rembourser les dépenses de santé de ses
assurés.
De la même manière, l'utilisation d'un
logiciel de suivi ou de gestion par la mutuelle et l'appartenance des
adhérents au milieu rural, contribuent chacune à 18.2% et 18.80%
dans le taux de recouvrement des dépenses de la même
année.
Le partenariat avec une organisation hors prestataires
de soins, a l'impact positif le plus important sur l'augmentation du taux de
recouvrement annuel de la mutuelle, soit un effet multiplicateur de 1.35% d'une
année sur l'autre.
Tous les coefficients attribuables aux variables
explicatives exception faite du montant des dépenses se rapportant au
remboursement des prestations de santé, ne sont pas significativement
différents de zéro.( p-value> 5%).
· Commentaires et discussion :
La taille de notre échantillon est dans une
certaine mesure acceptable mais elle pose le problème du manque
d'observations concernant certaines variables qui peuvent constituer
l'originalité en quelque sorte de nos régressions à savoir
: la prise en charge du transport local par la mutuelle (qui renseigne sur
l'accessibilité géographique aux soins de santé), une
variable renseignant sur le marketing social ( campagne de publicité
pour informer la population cible sur les services de la mutuelle et son
existence même) du point de vue le modèle de la demande, et aussi
le recours de la mutuelle à un organisme de réassurance pour le
pooling du risque ; et ce du point de vue de l'offre des services de
micro-assurance de santé. Comme on a expliqué plus haut, la
différence entre les caisses de micro-assurance de santé et les
mutuelles de santé est idéologique.
Le cadre d'étude nous limite dans une approche
globale des résultats par inférence ; par contre elle peut sous
estimer les effets individuels tels que les données socio culturelles
puisque la plupart des pays étaient des pays africains, à revenus
faible et moyen. On
On aurait aimé introduire une variable
informant sur l'impact de la volonté politique sur l'offre et la demande
des services de MAS, malgré l'instabilité politique de certains
de ces pays africains. Les données sur la vie «politique» si
elles sont disponibles, ne suivent pas une loi normale ou sont
incomplètes.
Les résultats obtenus sont en concordance avec
ceux obtenus par la littérature économétrique sur les
dispositifs de micro-assurance de santé, dans son approche
descriptive.
|