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La micro-assurance de santé dans les pays en développement

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par Khaled MAKHLOUFI
Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Master ingénierie économique et financière 2002
  

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2. Résultats de l'estimation de la demande et de l'offre :


· Résultats des régressions de la demande : (Voir Annexes pour les tableaux des régressions) :

Tableau 4 : Spécification du modèle :

Variables explicatives

MCO

EFFETS FIXES

EFFETS

 
 
 

ALEATOIRES

txcot

-0.1971859

0.0008849

0.0007184

insfem

-0.4449882

-0.3198637

-0.3066109

inshom

0.0976121

0.5508696 0.5087155

wlinf

-116161.5

(omitted) -76374.74

cotann

-25855.04

(omitted) -12566.09

Convprest

18084.64

(omitted) 4894.395

tierpay

48390.69

541.2878 550.6772

_cons

77104.98

11647.37 81272.4

R2

0.1896

0.6245 0.0967

Prob>F U_i=0

 

0.0000

Hausman

 

Prob>chi2 =0.0000

Source : nos propres régressions

- Comparaison entre modèle à effets fixes et modèle à effets aléatoires :

La pertinence de l'introduction des effets spécifiques doit toujours être testée ; on teste la significativité jointe des coefficients associés à l'ensemble des «effets-Mutuelles», par un F-test : tester l'impact des variables constantes dans le temps. STATA le fait figurer sous le tableau de résultat en effet fixe. Pour ce on utilise le :

Test d'Hausman : on va comparer les coefficients des 2 modèles (effets fixes et effets aléatoires). L'hypothèse testée est qu'il n'existe pas de différence systématique entre les coefficients estimés à partir du modèle à effets fixes ou à partir du modèle à effets aléatoires. H0 : Absence de décision

H1 : Le modèle à effets fixes est accepté

Conclusion du test : le p-value que nous donne STATA indique la probabilité de se tromper en H0. P-value = 0.0000 < au seuil de 10%, on rejette H0 et on conclut à l'utilisation du modèle à effets fixes. De plus Cov (Xit, wit) = - 0.1169 différente de zéro ; la méthode à effets fixes est nécessaire sinon les coefficients estimés seraient biaisés. Les coefficients obtenus à l'aide du modèle à effets fixes sont sans biais. Le modèle à effets fixes(WITHIN) est dans ce cas l'estimateur BLUE (Best Linear Unbiaised Estimator).

- Comparaison entre les MCO et le modèle à effets fixes :

H0 : Effets individuels sont nuls

H1 : Les effets individuels ne sont pas nuls

À un seuil de 10%, le p-value du test de Fisher est 0.0000 < 0.10, donc on peut rejeter H0 et on conclut que les effets individuels ne sont pas nuls, mais on peut aussi accepter les MCO. On va appliquer une régression linéaire MCO.

- Test de Normalité des résidus :

En se référant à la loi des grands nombres et au théorème centrale limite, on peut faire l'hypothèse de la normalité des résidus. Si le nombre d'observations augmente suffisamment, la distribution des résidus tend vers une distribution normale, et la moyenne empirique tend vers l'espérance mathématique.

- Test d'Homoscédasticité : hypothèse de la constance de la variance des résidus : test de White :

H0 : Homoscédasticité

H1 : Hétéroscédasticité

La statistique du test est un F de Fisher, le p-value (= 0.0000) qui lui est associé est la probabilité de ne pas rejeter H0. F calculé = 10.79 > F lu dont la valeur maximale est 3.84 : quelque soit le nombre de contraintes, vu que ddl = 355 (362 (observations) - 7 variables explicatives). On rejette H0 avec un risque de 1ère espèce a = 5%, et on conclue à une hétéroscédasticité.

- La correction de White : permet d'utiliser les MCO en présence d'hétéroscédasticité, elle consiste en une pondération des variables. Après cette correction, on constate que les coefficients (non affectés par ce problème) restent inchangés, à l'inverse des écarts types qui sont corrigés, et donc on peut retrouver des procédures de tests solides.

- Test d'Autocorrélation: Test de Breusch Godfrey : l'origine du problème sera une variable omise non corrélée avec les variables explicatives.

H0 : absence d'autocorrélation

H1 : les résidus sont autocorrélés.

La variable temps s'étalant sur deux années, T*R2 = 2*0.3239 = 0.6478 < 3.84 (X2 lu dans la table à 1 ddl). On ne peut pas rejeter H0 pour un risque de 1ère espèce a = 5%, on conclue qu'il n'y a pas d'autocorrélation entre les termes d'erreurs.

- Test de spécification : Ramsey-Reset :

Ho: pas de variables omises.

H1 : mauvaise spécification du modèle.

F calculé = F(3, 328) = 55.48 et Prob > F = 0.0000 .

Le nombre de ddl = 362 - 7 = 355 ; et quelque soit le nombre de restrictions, F lu a une valeur maximale = 3.84. Ainsi F calculé > F lu. On peut rejeter H0, il se peut qu'il y a une variable omise ou une mauvaise spécification du modèle. Comme on l'a expliqué plus haut, on a voulu intégrer certaines variables se rapportant à l'accessibilité géographique, aux autres services de microfinance ou encore au rôle de la publicité sur la demande des services de

mutuelles de santé. Mais faute de données nécessaires, on n'a pas pu les ajouter aux variables explicatives.

- Endogénéité : Le problème se pose si une variable explicative est soupçonnée d'endogénéité, c'est-à-dire corrélée avec l'écart aléatoire. Or on ne peut suspecter aucune des variables explicatives d'endogénéité. On ne peut pas traduire un changement dans la relation de causalité entre nos 7 variables explicatives et la variable expliquée «bendroit»(effet de feed-back).

Tableau 5 : Analyse de l'impact des déterminants de la demande des services des mutuelles sur le nombre d'inscrits bénéficiaires des droits aux services

Variables explicatives

coefficients

Student

p- value

txcot

-0.1971859

-1.22

0.225

insfem

-0.4449882

-0.07

0.943

inshom

0.0976121

0.02

0.981

wlinf

-116161.5

-7.24

0.000***

cotann

-25855.04

-2.50

0.013*

convprest

18084.64

0.77

0.441

tierpay

48390.69

3.67

0.000***

_cons

77104.98

3.07

0.002**

Source: nos propres régressions

Pour des statistiques descriptives, voir Annexes.

Toute chose étant égale par ailleurs. La variabilité du nombre de bénéficiaires ayants droit aux services de mutuelles est expliquée à 18.96% (MCO) et à 62.45% (effets fixes) par la variabilité du montant de la cotisation, des inscrites en mutuelles, des inscrits masculins, de l'appartenance au secteur informel ou non, de la fréquence de paiement de la cotisation une fois par an, du fait que la mutuelle est conventionnée avec un prestataire de soins et du mode de prise en charge par la mutuelle en tant que tiers payant. Le nombre de bénéficiaires ayants droit reflètent une demande intéressée aux services offerts par la mutuelle de santé.

- Effets marginaux de certaines variables :

Lorsque pour une année, le montant de la cotisation baisse pour tendre vers zéro, et qu'il n'y aura pas de nouveaux inscrits (hommes et femmes), le nombre de bénéficiaires ayants droit aux services tend vers 1564.

Lorsqu'en moyenne 2.25 femmes seront inscrites, le nombre de bénéficiaires en droit baisse d'une unité. En revanche pour 10.30 personnes de sexe masculin nouvellement inscrites, le nombre de bénéficiaires en droit augmente d'une unité.

Les coefficients attribuables aux : montant de la cotisation (en Franc CFA), aux inscrits à la mutuelle de sexe féminin, aux inscrits de sexe masculin et caractère de convention avec un fournisseur de soins de santé, ne sont pas significativement différents de zéro.( p-value> 5%). Toute chose étant égale par ailleurs, si une mutuelle adopte le mode de prise en charge «tiers payant», elle peut voir le nombre de bénéficiaires ayants droit augmenter de 48391. Lorsque cette même mutuelle conclut une convention avec un prestataire de soins, le nombre de bénéficiaires ayants droit peut croître de 18085.


· Résultats des régressions de l'offre : (voir Annexes) :

Tableau 6 : Spécification du modèle :

Variables explicatives MCO EFFETS FIXES EFFETS

ALEATOIRES

depmal
logges
rur

payech
partorg
_cons

1.06e-08 0.1823536 0.1880172 -1.000854

1.357199

.324838

-1.67e-08 (omitted) (omitted) 0.9602815 0.9412221 -0.2253838

1.90e-08 0.2620777 0.3375233 0.9547098 0.9370785 -0.9711391

R2 0.0412 0.8276 0.0458

Prob>F U_i=0 0.0000

Hausman Prob>chi2 =0.0014

Source : nos propres régressions

On ne va pas réexpliquer les détails et l'intérêt des tests statistiques.

- Test d'Hausman : L'hypothèse testée est qu'il n'existe pas de différence systématique entre les coefficients estimés à partir du modèle à effets fixes ou à partir du modèle à effets aléatoires.

H0 : Absence de décision

H1 : Le modèle à effets fixes est accepté

Conclusion du test : P-value = 0.0014 < au seuil de 10%, on rejette H0 et on conclut à
l'utilisation du modèle à effets fixes. De plus Cov (Xit,
wit) = - 0.3999, est différente de zéro ;
la méthode à effets fixes est nécessaire car les coefficients obtenus à l'aide du modèle à effets

fixes sont sans biais. Dans ce cas l'estimateur WITHIN est BLUE : convergent, à variance minimale parmi les autres estimateurs du paramètre et sans biais.

- Comparaison entre les MCO et le modèle à effets fixes :

H0 : Effets individuels sont nuls

H1 : Les effets individuels ne sont pas nuls

À un seuil de 10%, le p-value du test de Fisher est 0.0000 < 0.10, donc on peut rejeter H0 et on conclut que les effets individuels ne sont pas nuls, mais on peut aussi accepter les MCO, vu qu'avec la transformation «xtdata», (le R2 = 0.0453, un Skewness = 0 et les variables «logges» et «rur» sont omises à cause de l'autocorrélation). On va appliquer une régression linéaire MCO.

- Test de Normalité des résidus :

En se référant à la loi des grands nombres et au théorème centrale limite, on peut faire l'hypothèse de la normalité des résidus.

- Test d'Homoscédasticité : test de White :

H0 : Homoscédasticité

H1 : Hétéroscédasticité

La statistique du test est un F de Fisher, le p-value (= 0.0100) qui lui est associé est la probabilité de ne pas rejeter H0. F calculé = 3.08 < F lu = 3.84 : pour une contrainte, vu que ddl = 357 (362 (observations) - 5 variables explicatives). On ne peut pas rejeter H0 avec un risque de 1ère espèce a = 5%, et on conclue à une homoscédasticité.

- La correction de White : malgré la conclusion à une homoscédasticité, on a réalisé cette correction qui consiste en une pondération des variables. Après cette correction, on constate que les coefficients et les écarts types ont changé, et donc on peut confirmer l'homoscédasticité des résidus car normalement des coefficients non touchés par l'hétéroscédasticité doivent rester inchangés après cette correction.

- Test d'Autocorrélation: Test de Breusch Godfrey :

H0 : absence d'autocorrélation

H1 : les résidus sont autocorrélés.

La variable temps s'étalant sur deux années, T*R2 = 2*0.0002 = 0.0004 < 3.84 (X2 lu dans la table à 1 ddl : l'ordre de l'autocorrélation que l'on teste). On ne peut pas rejeter H0 pour un risque de 1ère espèce a = 5%, on conclue qu'il n'y a pas d'autocorrélation entre les termes d'erreurs. En effectuant la correction de l'autocorrélation des variables explicatives on a obtenu un R2 = 0.1409.

Test de spécification : Ramsey-Reset :

Ho: pas de variables omises.

H1 : mauvaise spécification du modèle.

F calculé = F(3, 311) = 24.66

Prob > F = 0.0000

Le nombre de ddl = 362 - 5 = 357 ; et quelque soit le nombre de restrictions, F lu a une valeur maximale = 3.84. Ainsi F calculé > F lu.

On peut rejeter H0, il se peut qu'il y a omission de variables ou une mauvaise spécification du modèle. On a voulu intégrer certaines variables supplémentaires se rapportant à l'appartenance de la mutuelle à une fédération de mutuelles ou le recours à une caisse de réassurance. Mais faute de données nécessaires, on n'a pas pu les ajouter aux variables explicatives.

- Endogénéité : on ne peut suspecter aucune des variables explicatives d'endogénéité. Tableau 7 : Analyse de l'impact des déterminants de l'offre des services des mutuelles sur leurs taux de recouvrement (équilibre financier)

Variables explicatives

coefficients

Student

p- value

depmal

1.06e-08

2.86

0.005**

logges

0.1823536

0.27

0.790

rur

0.1880172

0.25

0.804

payech

-1.000854

-1.21

0.226

partorg

1.357199

1.62

0.107

_cons

0.324838

0.29

0.772

Source: nos propres régressions

Pour des statistiques descriptives, voir Annexes.

Toute chose étant égale par ailleurs. La variabilité du taux de recouvrement des dépenses des mutuelles est expliquée à 4.12% (MCO) et à 82.63% (effets fixes) par la variabilité du montant de ses dépenses en prestations de santé, de l'utilisation ou non d'un logiciel de gestion et/ou de suivi par la mutuelle, de l'appartenance des inscrits à la mutuelle au milieu rural ou urbain, du pourcentage de paiement des échéances (total cotisations perçues / total cotisations attendues durant un exercice), et du partenariat entre la mutuelle en question et une autre organisation hors prestataires de soins. Ce taux de recouvrement donne une idée sur la soutenabilité de l'équilibre financier d'une mutuelle de l'échantillon.

- Effets marginaux de certaines variables :

Lorsque pour une année, le montant des dépenses de maladie de la mutuelle augmente d'une unité monétaire, - toute chose étant égale par ailleurs - la mutuelle pourra voir son taux de recouvrement croître de 1.06e-08 en pourcentage. L'effet est faible, mais renseigne sur un sens de croissance normalement contraire. En effet, pour collecter des cotisations auprès des

adhérents, la mutuelle doit au préalable son utilité ; rembourser les dépenses de santé de ses assurés.

De la même manière, l'utilisation d'un logiciel de suivi ou de gestion par la mutuelle et l'appartenance des adhérents au milieu rural, contribuent chacune à 18.2% et 18.80% dans le taux de recouvrement des dépenses de la même année.

Le partenariat avec une organisation hors prestataires de soins, a l'impact positif le plus important sur l'augmentation du taux de recouvrement annuel de la mutuelle, soit un effet multiplicateur de 1.35% d'une année sur l'autre.

Tous les coefficients attribuables aux variables explicatives exception faite du montant des dépenses se rapportant au remboursement des prestations de santé, ne sont pas significativement différents de zéro.( p-value> 5%).


· Commentaires et discussion :

La taille de notre échantillon est dans une certaine mesure acceptable mais elle pose le problème du manque d'observations concernant certaines variables qui peuvent constituer l'originalité en quelque sorte de nos régressions à savoir : la prise en charge du transport local par la mutuelle (qui renseigne sur l'accessibilité géographique aux soins de santé), une variable renseignant sur le marketing social ( campagne de publicité pour informer la population cible sur les services de la mutuelle et son existence même) du point de vue le modèle de la demande, et aussi le recours de la mutuelle à un organisme de réassurance pour le pooling du risque ; et ce du point de vue de l'offre des services de micro-assurance de santé. Comme on a expliqué plus haut, la différence entre les caisses de micro-assurance de santé et les mutuelles de santé est idéologique.

Le cadre d'étude nous limite dans une approche globale des résultats par inférence ; par contre elle peut sous estimer les effets individuels tels que les données socio culturelles puisque la plupart des pays étaient des pays africains, à revenus faible et moyen. On

On aurait aimé introduire une variable informant sur l'impact de la volonté politique sur l'offre et la demande des services de MAS, malgré l'instabilité politique de certains de ces pays africains. Les données sur la vie «politique» si elles sont disponibles, ne suivent pas une loi normale ou sont incomplètes.

Les résultats obtenus sont en concordance avec ceux obtenus par la littérature économétrique sur les dispositifs de micro-assurance de santé, dans son approche descriptive.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault