Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal( Télécharger le fichier original )par Cheikh Mbow Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009 |
(c) VII.6.3. Le facteur économiqueLes facteurs économiques sont essentiellement liés au prix des matières premières sur le marché international. Le prix des céréales, du riz et du maïs notamment a connu une réduction constante depuis 1950, au moment où le prix des cultures commerciales augmentait légèrement (figure 100-102). Il faut noter que si à un certain moment il était rentable de s'adonner à une culture de rente pour acheter des céréales importées et avoir toujours une marge de bénéfice, cette réalité n'est plus vraie depuis de nombreuses années du fait des faibles différences voire du dépassement du prix des céréales sur les prix des cultures de rente. Par exemple en 2004, le prix de l'arachide sur le marché international était de 185 $/t, alors que celui du riz était de 217 $/t ; en 2008 le prix du riz avoisinait les 1000 $/t entraînant la crise des prix dont les pays sahéliens comme le Sénégal (grand importateur) ont profondément souffert. Figure 100. Evolution du prix du maïs de 1950 à 2005, US $/t (FAO: www.fao.org) Figure 101. Evolution du prix du riz de 1950 à 2005, US $/t (FAO: www.fao.org) Figure 102. Evolution du prix des cultures commerciales (coton, arachide, niébé) de 1950 à 2005, US $/t (FAO : www.fao.org ) La crise énergétique qui absorbe beaucoup de ressources de l'Etat et la forte pression démographique accentuent cette crise économique qui expose les populations à une pauvreté accrue et donc à une forte vulnérabilité socio-économique. Pendant la période de gloire de l'arachide, il existait un système bancaire d'investissement du secteur agricole. La Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS), assurait les crédits nécessaires pour le fonctionnement du système. Cette banque a fait faillite à l'image du secteur et les possibilités de crédit des populations étaient devenues fortement réduites. Le déficit du crédit, surtout du microcrédit a inhibé pendant de longues années les possibilités des populations agricoles du bassin arachidier qui n'arrivent plus à sécuriser leur système de production (Dièye et Guèye, 2003). Cette situation nouvelle rompt avec les périodes de l'Etat providence pendant lequel l'encadrement agricole était accompagné de plusieurs possibilités de crédits sous forme d'intrants et d'équipements agricoles. La crise était devenue tellement profonde en milieu rural que l'Etat en 2008 a mobilisé des fonds d'aide sociale (10 milliards de F CFA-XOF) destinés à apporter de la nourriture de soudure à des populations sérieusement affectées par une profonde crise agricole. |
|