WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Cheikh Mbow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Article XV. CHAPITRE VII :
Article XVI. Adaptation aux changements

environnementaux

Après avoir discuté les concepts clés que sont l'impact, la vulnérabilité et l'adaptation, ce
chapitre fait le point sur les paramètres importants des changements environnementaux quiinfluent sur la vie des populations. Avec la dynamique des ressources forestières comme

entrée, nous avons essayé de démontrer que le climat est un facteur de vulnérabilité au même titre que les facteurs économiques, démographiques et politiques. La combinaison de ces différents éléments est nécessaire pour mieux saisir les stratégies et options d'adaptation dans les zones de savane étudiées. Les résultats obtenus montrent que les formes d'adaptation portent sur des stratégies au champ (fertilisation, technique de culture, diversification, etc.) ou des réponses en dehors du champ (migration, commerce, dynamique organisationnelle, formation, etc.). Ces résultats devraient conduire à une documentation plus poussée sur la question de l'adaptation, de ses enjeux et de ses avantages pour les populations vulnérables par rapport aux bénéfices générés par les projets se séquestration du carbone.

Section 16.01 VII.1. La vulnérabilité à la variabilité et au changement climatique

Les chapitres précédents montrent une dégradation des écosystèmes et une réduction significative de la biomasse, donc des stocks de carbone des zones de terroir et dans une moindre mesure des Forêts Classées étudiées. Ils ont aussi montré que même si les savanes présentent un important potentiel de carbone, les conditions actuelles du marché ne permettent pas au secteur forestier de résoudre les questions de développement durable des populations locales dont la survie dépend essentiellement d'une agriculture productive. Le MDP dans le domaine de la foresterie laisse encore de nombreuses questions sans véritables réponses. Il s'agit notamment des avantages directs que peuvent tirer les populations locales très pauvres. Ce constat s'explique entre autres par le fait que ce sont les Etats qui se sont engagés et non les populations, détentrices de la décision finale au quotidien. De cette situation découle également d'autres interrogations particulièrement sur le foncier, la répartition des revenus des transactions du crédit du carbone et le degré d'engagement des populations concernées.

Il faut toutefois noter que les procédures pour accéder à l'argent du carbone sont très complexes et longues, et s'opposent à l'urgence de la survie des populations locales. Ces questions de base font qu'il est important d'orienter la recherche sur l'adaptabilité des populations aux changements climatiques. L'adaptation est un ensemble de réponses directes ou non aux impacts observées ou implicites des changements climatiques qui permettent la résilience des communautés de base très vulnérables. Dans cette partie de la recherche, nous explorons les facteurs structurants de la vulnérabilité des populations locales et les options d'adaptation mises en ~uvre, par exemple lors des périodes de stress liées aux sécheresses récurrentes des années 1970-1992 et à la dégradation de l'environnement. Pour procéder à cette analyse, nous considérons toujours le cas du Saloum Oriental, caractérisé par une profonde dégradation des ressources naturelles, forestières en particulier.

L'étude de la vulnérabilité et de l'adaptation nécessite un cadrage conceptuel, non seulement pour comprendre les termes mais aussi pour mieux évaluer les approches et méthodes développées afin d'analyser en profondeur les composantes essentielles de la question et des stratégies actuelles en matière de changement climatique.

Un bon éclairage a été fait dans de nombreux documents et présentations scientifiques. Nous
en tentons ici une synthèse tirée pour l'essentiel des travaux de Adejuwon et al. (2001);
Burton et al. (2001); Olmos (2001); Huq et Reid (2002); Adger et al. (2003); Huq et al. (2003);

Janssen et Ostrom (2006); Winograd (2006). A cet égard, la littérature montre une pluralité de significations selon les institutions et les disciplines. Nous mettrons l'accent sur la compréhension faite des termes vulnérabilité et adaptation des populations rurales d'Afrique semi aride face aux changements climatiques.

Le terme vulnérabilité a été beaucoup utilisé dans le domaine des risques et des catastrophes naturels, où il signifie: « le degré selon lequel une unité exposée est soumise à une perturbation ou à une contrainte, et traduit du coup la capacité (ou l'impossibilité) de l'unité à risque d'en faire face, ou de s'adapter de manière fondamentale (en devenant un nouveau système ou en disparaissant) » (Kasperson et al., 2000). Dans le cas des catastrophes le terme est utilisé dans le sens de «degré de perte résultant d'un phénomène néfaste » (glossaire UNOCHA -Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies).

Sur le plan socio-économique, la littérature sur la pauvreté et le développement mettent l'accent sur les conditions sociales, économiques et politiques actuelles (Winograd, 2006).

IPCC recommande une définition de la vulnérabilité presque exclusivement reliée aux changements climatiques (Adejuwon et al., 2001; IPCC, 2001; 2003): «degré selon lequel un système est susceptible, ou se révèle incapable, de faire face aux effets néfastes des changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et aux conditions climatiques extrêmes. La vulnérabilité est fonction de la nature, de l'importance et du taux de variation climatique auxquels un système se trouve exposé; de sa sensibilité, et de sa capacité d'adaptation».

Dans ses différentes composantes, il apparaît que la vulnérabilité est une notion plurielle qui est fonction d'un côté du ou des risques, des dangers et de l'exposition au stress ; de l'autre, des options et réponses d'adaptation. Les déterminants de la vulnérabilité peuvent être biophysiques, dans ce cas on s'intéresse aux processus écologiques de la vulnérabilité, l'exposition et la susceptibilité à des processus de changements environnementaux. Ces déterminants peuvent être d'ordre socio-économique, dans ce cas on se focalise sur les déterminants politiques, socioéconomiques, culturels et institutionnels de la vulnérabilité

Les systèmes ont la propriété de réagir au stimulus pour atténuer leurs conséquences négatives. Ce type de réponse correspond au concept d'adaptation dont la mise en ~uvre dépend des capacités du système lui-même à s'adapter. Le terme adaptation est perçu comme l'ensemble des stratégies d'ajustement d'un système pour atténuer les impacts des changements climatiques, de tirer parti de la nouvelle situation ou de se résigner aux conséquences. Par contre, le terme vulnérabiité traduit la susceptibilité du système aux impacts négatifs. Plus un système est doté de capacités d'adaptation, moins grande sont

ressentis les impacts des changements environnementaux. Les capacités d'adaptation peuvent être celles mobilisées par le système et/ou celles mises en ~uvre par les sociétés humaines qui vivent dans ce système. On parlera alors d'adaptation autonome (réaction normale et naturelle du système), ou d'adaptation planifiée (réaction d'anticipation liée au projet des hommes). A partir de ces deux situations Robledo et Forner (2005) déduisent deux types de vulnérabilités :

- Vulnérabilité = impacts potentiels - capacités d'adaptation du système

- Vulnérabilité = impacts - capacités d'adaptation autonome - adaptation planifiée

L'adaptation peut être considérée alors comme l'ajustement d'un système en réponse avec un stimulus ou ses effets (Burton et al., 2002). Selon IPCC (2001), les systèmes qui s'adaptent aux changements climatiques sont soit naturels (écosystèmes forestiers) ou humains, et les formes d'adaptation cherchent à modérer les impacts ou exploiter les opportunités liées aux changements.

Le terme « impact » traduit de façon simple, exprime l'ensemble des conséquences négatives (ou positives selon la perception) liées aux changements climatiques. Du fait de la grande variabilité de situations géographiques, environnementales et socio-économiques, un facteur comme les changements climatiques peut avoir des conséquences négatives sur une zone et entraîner des effets positifs ailleurs. L'exemple peut être pris sur l'augmentation de la pluviométrie des zones inondables qui peut causer d'énormes revers alors que pour les sociétés dont l'agriculture dépend de la pluie, ces hausses de pluies sont dans certaines proportions un facteur bénéfique (Robledo et Forner, 2005). Les précipitations de 2005, 2008 et 2009 au Sénégal and dans la sous-région constituent des exemples récents de cette situation. L'importance de l'impact des changements climatiques dépend de quelques facteurs que sont son ampleur (l'importance du changement), sa probabilité d'occurrence (ainsi que la probabilité de son intensité), son taux et sa durée (rapidité des modifications et la durée de celles-ci), mais aussi de la réactivité du système, de sa tolérance et de ses capacités d'adaptation.

On parle souvent de résilience, et ce terme traduit le résultat de l'adaptation puisqu'elle traduit la capacité d'absorption du problème par le système. La résilience traduit les capacités existantes qui permettent d'absorber les crises sans effort supplémentaire, alors que l'adaptation traduit de nouvelles options, attitudes et pratiques permettant de faire face à des stress et à des perturbations externes qui peuvent être d'ordre politique, social, économique ou environnemental (Adger et Brooks, 2002; Adger et al., 2003).

En termes pratiques donc l'adaptation est une réponse à la vulnérabilité à travers un changement de procédures, de pratiques et d'options de développement visant à limiter ou effacer les dommages potentiels ou à tirer bénéfice des opportunités créées par la variabilité et les changements climatiques (Winograd, 2006). Ces réponses dépendent de ce qu'on appelle la (ou les) capacité (s) d'adaptation qui exprime les moyens dont dispose une communauté, un individu à s'adapter aux effets et aux impacts du changement climatique (y compris la variabilité climatique). L'adaptation dépend essentiellement des ressources économiques, sociales, techniques et humaines d'une société. Il faut toutefois noter que l'adaptation exprime aussi les profits, les avantages ou opportunités qu'on peut tirer de nouvelles conditions climatiques. Dans ce cadrage, les systèmes les plus vulnérables sont évidemment ceux qui sont sensibles aux infimes modifications du climat.

Cette notion d'adaptation est souvent opposée à celle de l'atténuation qui exprime les mécanismes ou actions visant à réduire l'exposition et la susceptibilité à des perturbations ou des stress. Il s'agit essentiellement des interventions humaines visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre en provenance de différentes sources ou à renforcer leur absorption par des puits.

On peut alors voir l'adaptation comme un aspect de l'atténuation en Afrique car la promotion du développement durable permet d'investir des stratégies visant un environnement durable à faible émission de carbone

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote