WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Cheikh Mbow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 6.06 IV.4. Modélisation des flux de carbone avec le modèle CASS

La possibilité de modéliser les flux de carbone dans des écosystèmes est un aspect central dans l'étude des changements climatiques. Le modèle CASS permet de faire de la simulation des flux de carbone dans les écosystèmes terrestres majeurs. Les écosystèmes de savane y sont bien représentés avec une possibilité de définir les caractéristiques des écosystèmes particuliers ou des variations subtiles qui se traduisent par une modification du bilan du carbone. Le modèle prend en compte la litière, la dynamique du carbone dans le sol, et le carbone restant des produits ligneux récoltés (fabrication de papier, bois de chauffe, de construction, etc.). Dans ce modèle, le carbone atmosphérique est fixé à travers la photosynthèse et redistribué au niveau des feuilles, des rameaux et des racines, une partie étant restituée sous forme de respiration autotrophe. Les différentes portions du carbone

absorbé sont progressivement transférées au sol à partir d'où elles peuvent rejoindre l'atmosphère à travers la respiration hétérotrophe. La croissance des plantes est fonction de la quantité de carbone qu'elles peuvent absorber de l'atmosphère pour effectuer la photosynthèse. Ce taux d'absorption du CO2 varie en fonction de la quantité de CO2 disponible, des nutriments, de la température, de l'eau, de l'azote d'origine atmosphérique, des types de formation, etc. La décomposition suit une fonction exponentielle simple en relation avec la température et la disponibilité des ressources en eau. L'effet des perturbations liées aux feux de brousse et l'exploitation du bois peuvent être pris en compte dans le modèle de la même façon que les facteurs de modification du couvert végétal comme les changements d'utilisation et d'occupation du sol.

(i) Il est très important aussi que les modèles qui permettent d'établir le bilan de carbone soient basés sur des processus physiologiques, plutôt que sur une présomption d'homogénéité des formations végétales. En effet, durant les prochaines décennies, les arbres seront exposés à des changements non seulement de la concentration atmosphérique de CO2 mais aussi peut-être à des variations extrêmes de température ou de pluviométrie. Bien que des études à court terme aient statué sur les effets de l'augmentation de CO2 sur la croissance des formations forestières, il demeure que la réponse des arbres et des forêts à des concentrations élevées de CO2 et aux changements climatiques qui y sont potentiellement associés reste à définir.

(b) IV.4.1. Description du modèle CASS

Le principe du modèle CASS est que les écosystèmes terrestres peuvent être répartis en gros dans trois réservoirs séparés : 1) le réservoir de carbone de la végétation vivante, 2) le réservoir de carbone de la végétation morte (litière), 3) le réservoir de carbone du sol. Le modèle prend aussi en compte un réservoir 4, constitué du carbone dans l'atmosphère, mais juste pour voir son effet de fertilisation dans le processus de photosynthèse. Des sousréservoirs peuvent être définis dans chacun de ces grands groupes (figure 64).

Figure 64. Structure générale simplifiée du modèle CASS

La principale entrée du modèle est le carbone atmosphérique fixé par les plantes (PPN, gC/m2/an) et les principales sorties sont le stock de carbone des différents blocs et sous-blocs et le CO2 libéré dans l'atmosphère. Les paramètres (af, ab, ar) sont les portions de carbone réparties entre les feuilles, les branches et les racines ; af + ab + ar = 1. Le taux à travers lequel le carbone de la végétation vivante est transféré à la litière est défini par la durée moyenne d'existence du carbone au niveau des feuilles, des branches et des racines (Lf, Lb, Lr). Pour exemple, si Lf est de 5 ans, alors 1/5ième du carbone total des feuilles est perdu pour la litière foliaire pour le même espace de temps.

Une fois que le carbone se trouve dans la litière, il peut se produire trois choses : le carbone

Végétation Litière Sol

peut y rester jusqu'à l'année suivante, il peut se retrouver dans l'humus du sol, la litière peut se décomposer pour libérer le carbone dans l'atmosphère. L'humus peut subir une décomposition et libérer le carbone ou le convertir en carbone stable du sol.

Lf CO2

Flls Litièe fiaie

Les bases mathématiques du modèle combinent 8 équations différentielles simultanées et

af (-Hb)

Hlf

chaque équation décrit une des huit dynamiques des 8 blocs de carbone. Ces équations

b Lb Llb

N nc p

traduisent la vitesse à laquelle le carbone des différents blocs change dans le temps. Pour

Hlb Lh Ch

calculer le stock de carbone, ces équations sont intégrées par le modèle utilisant l'algorithme

1

de 4ième ordre de Runge Kutte avec un contrôle au pas de simulation.

a Llr

- Au niveau de la végétation vivante

dC feuille, branche, racine/dt : traduit la vitesse à laquelle le carbone passe des feuilles, branches, racines à la litière.

- Au niveau de la litière

C_litière-feuille/L_feuille : traduit le taux de transformation du carbone de la litière vers le
bloc humus. Le second terme `h_litière-feuille*C_litière-feuille/L_litière-feuille' est la quantité

C C C C C

de carbone de la litière foliaire décomposée, c'est-à-dire la portion qui retourne dans

? h ? h C ? (1 C

re felle

? lire branche

? litière racine

? hums hums )

L L L L L

l'atmosphère. Il en est de même pour les branches et les racines.

- Au niveau du sol

Les trois premiers termes de l'équation traduisent les gains en carbone à partir de trois

b

sources de litière. Le quatrième terme est une conversion du carbone de l'humus du sol et le dernier exprime la décomposition du carbone de l'humus du sol.

Le carbone fixé au sol s'exprime comme suit :

Quand une simulation est faite sur une zone avec une faible végétation qui croît dans le temps, la PPN augmente à un taux de 1,05 et la courbe prend une forme sigmoïdale (forme de S) rendue par la formule suivante :

Le terme a contrôle la vitesse de l'augmentation de la

PPN.

Dans ce modèle on peut inclure des modifications de variables climatiques comme la température, le CO2 atmosphérique, l'humidité du sol, la fertilisation du sol, le rythme de la décomposition de la matière organique, etc. Le poids des blocs est fonction du taux de fixation et de libération du carbone

Le principe de modélisation de la dynamique du carbone est basé sur le bilan entre la quantité de carbone qui entre dans le système par le processus de la photosynthèse et celle qui en sort par la consommation des herbivores, les pertes de feuilles, etc.

Ces équations de base permettent de comptabiliser les flux de carbone entre les trois réservoirs terrestres que sont la biomasse vivante, la litière et le carbone du sol. A partir de la synthèse des plantes qui fixent le CO2, la respiration autotrophe et hétérotrophe est déduite des quantités de carbone fixées ; ensuite le modèle prend en compte les perturbations de différente nature : feux de brousse, coupe, changement d'utilisation des terres, changement d'occupation des sols, etc. Pour chacun de ces processus, la modification des stocks et des flux de carbone dépend de la durée du phénomène et de son ampleur. Les principales composantes du modèle sont montrées à la figure 65.

Figure 65. Diagramme logique du modèle CASS (Roxburgh, 2004)

PPG (Productivité Primaire Globale) ; PPN (Productivité Primaire Nette) ; PNE (Productivité Nette de l'Ecosystème) ; PNB (Productivité Nette du Biome).

Le modèle CASS permet alors d'observer les grands processus qui interagissent pour caractériser les trajectoires du carbone dans les écosystèmes terrestres. Aussi, dans un souci de transparence et de simplicité, ce modèle accorde une grande importance à la description simple des processus écologiques. Cependant ses deux principales limites sont :

- qu'en conditions réelles, les cycles de carbone de l'eau et des nutriments évoluent en

parallèle et interagissent ; les autres cycles agissant comme des facteurs extérieurs

(facteurs de modification des scénarios `environmental modifiers') ;

- et que la croissance y suit le schéma de la `productivité maximale' spécifiée et modifiée en fonction des facteurs écologiques.

La prise en compte des différents paramètres est indiquée à la figure 66, qui détaille l'architecture du modèle codifié en VBA-Excel (voir reprise des codes à l'Annexe 4).

Figure 66. Exemple de configuration du modèle CASS

Perturbation Changement d'occupation du sol

00 CO2

Section 6.07

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote