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Potentiel et dynamique des stocks de carbone des savanes soudaniennes et soudano- guinéennes du Sénégal

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par Cheikh Mbow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences 2009
  

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(d) III.4.2.4. Productivité des parcelles permanentes

Croissance des espèces

Il est établi que les espèces de savane sont en général de croissance relativement lente (Vries et al., 1980; Breman et Dewit, 1983; Cook et Iverson, 1989; Kessler et Breman, 1991). Les espèces de savane sont soumises à des conditions climatiques caractérisées par une longue saison sèche et une grande fréquence des feux de brousse. Les réponses d'adaptation à toutes ces contraintes ralentissent la croissance des arbres. Ainsi il faut plusieurs années à un arbre pour atteindre un gros diamètre. C'est pour cette raison d'ailleurs que dans la plupart des programmes de reboisement pendant les années de sécheresse, des espèces exotiques qui se développent plus rapidement ont été préférées aux espèces locales. L'argumentaire est discutable, mais nous laissons ce débat à d'autres cadres de recherche.

La vitesse de croissance des individus peut être mesurée à travers un suivi de la croissance du diamètre des arbres. Il faut toutefois noter que la base de données traitée a été filtrée, et certaines données incohérentes comme les enregistrements caractérisés par une régression très significative de la taille du tronc ont été retirés. Ces problèmes peuvent être liés entre autres à des erreurs de mesure ou de transcription. Il faut signaler que la marge de croissance entre deux périodes de mesures est souvent égale ou légèrement supérieure à la marge d'erreur de mesure. La croissance volumétrique s'exprime parfois en moins d'un cm entre deux mesures ; ce qui fait qu'une erreur de quelques mm peut entraîner une sous-estimation ou surestimation de la taille réelle du tronc. Pour les gros sujets à croissance rapide, le problème s'est posé avec moins d'acuité. En reconstituant ce qui a pu l'être, les espèces qui présentent les taux de croissance moyenne les plus significatives constituent une liste de 24 espèces sur les 57. La croissance annuelle exprime ici l'augmentation totale du DBH entre deux mesures et le résultat est divisé par le nombre d'année entre deux missions de collecte.

Il faut noter que les espèces Detarium senegalense et Bombax costatum (espèces d'affinité guinéenne) sont les plus productives de la série. Elles sont suivies de près par Anogeissus leiocarpus, Lannea microcarpa, Pterocarpus erinaceus, et Terminalia macroptera (affinité soudanienne, figure 46).

Figure 46. Croissance moyenne annuelle des espèces les plus abondantes dans les 3 parcelles de suivi de la végétation.

La croissance moyenne annuelle ne rend pas compte de sa forte variabilité temporelle. Cette variation de la croissance des arbres dans le temps est fortement liée en partie à la quantité et la distribution des précipitations. Entre une période sèche et une période humide, le taux de croissance volumétrique peut passer du simple au double. Ainsi les précipitations favorables depuis 2003 ont entraîné une bonne croissance des arbres des 3 parcelles de suivi de la végétation. Aussi, entre 1993 et 1997 les bonnes précipitations enregistrées expliquent une croissance assez significative dans l'ensemble (figure 47 et 48).

Figure 47. Comparaison de la vitesse de croissance des diamètres pour les trois périodes de suivi.

Figure 48. Evolution de la pluviométrie à la station de Tambacounda

Il faut toutefois noter que la production totale de biomasse des parcelles permanentes est le
résultat du bilan entre les gains et les pertes de biomasse. Au moment où on enregistre des
recrus d'individus, on note aussi des disparitions d'individus du fait des coupes, des feux de

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brousse ou la mortalité naturelle. Aux comptes, la croissance de biomasse dépendra de la dynamique des pertes en rapport avec les gains. Sur les parcelles de suivi 1 et 2 (figure 49 et 50), l'accumulation de biomasse suit la même logique que la vitesse de croissance des individus et la vigueur de la régénération naturelle. La forte réduction pendant la période 2007-2003 reste liée en grande partie à la baisse des précipitations. Par contre, la forte croissance de la biomasse au sein de la parcelle 3 est une conjonction de l'augmentation des précipitations et d'une importante augmentation de la régénération naturelle affranchie (figure 51,).

La placette 2 est moins productive que les autres parce qu'elle a moins d'individus et peu de sujets de gros diamètres. La parcelle 3 a plus de biomasse que la parcelle 1 même si cette dernière a plus d'individus. La différence se situe au niveau du nombre de sujets de gros diamètre.

Figure 49. Dynamique de la biomasse totale pour la parcelle 1

Figure 50. Dynamique de la biomasse totale pour la parcelle 2

Figure 51. Dynamique de la biomasse totale pour la parcelle 3

L'analyse de la dynamique des effectifs des classes de diamètre donne une information

2003-205

additionnelle importante à considérer. La dynamique des effectifs dans les classes de diamètre est liée à plusieurs facteurs naturels et humains. De façon générale, la classe 5-10 a connu une réduction des effectifs entre 1993 et 2003, et avec le retour des pluies, et probablement la réduction de certaines formes de pressions comme l'exploitation et les feux de brousse, la régénération naturelle a soutenu une augmentation significative des effectifs

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dans cette classe de diamètre. Pour les effectifs de la classe 10-15 cm les variations ont été
faibles. Une certaine augmentation des effectifs a pu être notée dans les parcelles 1 et 3 au

niveau de la classe 15-20. Ce qui peut être noté dans l'ensemble c'est la densification des individus de gros diamètre au niveau des parcelles de suivi de la végétation.

Figure 52. Dynamique des classes de diamètres de la parcelle 1.

Figure 53. Dynamique des classes de diamètres de la parcelle 2.

,

Figure 54. Dynamique des classes de diamètres de la parcelle 3.

2003 P1

1

 
 

L'analyse de la biomasse par espèce et la contribution relative de chacune dans les stocks
totaux de biomasse permet de mieux caractériser le potentiel en biomasse de ces formations

végétales.

[5-10]

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci