(e) III.4.2.5. Contribution des espèces à
la biomasse totale
La dynamique de la biomasse est dans bien des cas
portée par quelques espèces qui contribuent largement à sa
production et sa dynamique annuelle. Les espèces les plus influentes sur
la biomasse sont celles qui sont abondantes, qui
régénèrent bien et qui peuvent avoir un nombre important
de gros diamètres. Il n'y a que quelques espèces qui
répondent à ces critères. Ainsi une espèce souvent
abondante dans les parcelles étudiées comme Combretum
glutinosum n'est pas forcément celle qui contribue le plus à
la biomasse totale.
- La parcelle 1 : 55 % de la biomasse est portée par
Pterocarpus erinaceus et Terminalia macroptera ;
- La parcelle 2 : 53 % de la biomasse est portée par
Pterocarpus erinaceus, Bombax costatum et Combretum
glutinosum ;
- La parcelle 3 : 52 % de la biomasse est portée par
Pterocarpus erinaceus et Anogeissu leiocarpus.
Il apparaît alors que Pterocarpus erinaceus
est, dans ces écosystèmes soudaniens, une espèce qu'il
faut beaucoup considérer dans les stocks et la dynamique du carbone,
puisqu'elle se régénère bien et sa croissance
volumétrique est parmi les meilleurs (deuxième après
Detarium senegalense). D'autres espèces se positionnent bien
dans la production de biomasse, il s'agit de Bombax costatum et
Terminalia macroptera. Dans le cas de la parcelle 2, Combretum
glutinosum compte pour 11 % de la biomasse, alors que sa contribution est
de 6 % seulement pour la parcelle 1. Sur la parcelle 3 cette espèce fait
partie des moins productives. La contribution relative à la biomasse
totale des espèces principales est présentée sur les
figures 55, 56 et 57.
Figure 55. Contribution des espèces
à la biomasse totale de la parcelle 1.
Figure 56. Contribution des espèces
à la biomasse totale de la parcelle 2.
%
a
Pteroc
erina
imocE PE biglt
co co -cl Detai
CD,
2 seneaa
Figure 57. Contribution des espèces
à la biomasse totale de la parcelle 3.
- Potentiel de séquestration des espèces
à forte croissance
Partant des données sur le taux de croissance annuelle
des espèces (figure 58), il est possible de faire des projections sur la
taille d'un individu pendant une période de 30 ans. L'idée est de
chercher à préciser la valeur potentielle d'un arbre
préservé pendant cette durée sur la base de la
quantité nette de biomasse (carbone) séquestrée.
L'approche est d'appliquer le taux de croissance sur un individu de 5 cm de
diamètre et d'analyser la courbe d'évolution théorique de
son diamètre12. Il s'agit ensuite
d'appliquer une régression allométrique sur les valeurs
projetées des diamètres pour estimer la biomasse.
En prenant comme base les espèces à croissance
rapide, on obtient la courbe d'évolution des diamètres
indiquée à la figure 58.
Figure 58. Courbe d'évolution des
diamètres des espèces à croissance relativement rapide
La figure 58 montre que la différence des diamètres
se creuse vers la fin de la série de 30 ans. Bomax costatum
A
L'écart de la taille des diamètres n'est pas
constant. On note que Detarium senegalense et Lannea mrocarpa
Bombax costatum ont tendance à se
démarquer du lot en devenant de grands sujets. Ces
rpu es
Tili t
aspects influent fortement sur la biomasse. En effet, en
appliquant les trois modèles allométriques retenus dans ce
travail, on arrive à des situations différentes (figure 59)
12 Cette extrapolation temporelle est indicative puisque la
vitesse de croissance de l'arbre n'est pas linéaire.
Anogeissus leiocarpus
Detarium senegalense
Bombax costatum
Lannea microcarpa
Pterocarpus erinaceus
aq uaiq
Figure 59. Evolution de la biomasse des
espèces à croissance relativement rapide
NB. Les modèles cubique et polynomial (ordre 3) sont si
proches qu'ils se superposent.
|
La figure 59 montre que les espèces Detarium
senegalense et Bombax costatum qui ont les plus
Quadratue Quadratique
120 C
grands taux de croissance, n'accumulent que 400 kg de biomasse au
bout de 30 ans ce qui
Polnomial Ponomal
100
correspond en moyenne à 0,4 t de carbone. Si le coût
du carbone est à son meilleur prix
u
(US$20 en moyenne, prix d'aoOt 2008) la valeur du carbone
séquestré sera de US $ 8 (4000 5 7 1 3 5 7 9 11 13 15 7 19 21 23
25 27 29 ubiq 2 5 29 lil ée nn FCFA, pour un taux moyen de
1USD=500FCFA). A partir de cette somme (très faible du
20
reste), on aura deux possibilités ; soit d'accroître
le nombre de sujets sur de grandes surfaces,
0
5 7 9 11 13 15 17 19 2 23 25 27 9
1 5 7 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
ce qui permettra d'augmenter la valeur du carbone et celle des
produits forestiers non
né
ligneux (MEA, 2005) ; soit d'exploiter l'arbre pour une
valorisation plus rentable (djembé
13, meuble, bois d'énergie, etc.).
NB. La période d'accréditation de
7 ans (renouvelable une fois, c'est-à-dire 14 ans) est très
courte pour accumuler une quantité de biomasse significative. Il en est
de même pour la période d'accréditation de 10 ans non
renouvelable.
13 Le terme djembé est donné à un
instrument de musique de la famille des percussions (tam-tams) et qui se
fabrique avec des troncs d'arbres sculptés.
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