I.10. L'importance du secteur forestier dans les
communications nationales (inventaires nationaux de GES)
IPCC a retenu le principe de procéder
régulièrement à une compatibilité
détaillée des réservoirs de carbone terrestre des pays
signataires de la Convention. Lors de la COP7 à Marrakech, IPCC a mis en
place un Guide de bonnes pratiques pour la compatibilité du carbone du
secteur dit LULUCF (Utilisation, Occupation des Terres et Foresterie). Ces
directives (IPCC, 2003) donnent des indications harmonisées pour les
inventaires GES dans le secteur LULUCF à travers des méthodes
d'estimation de GES et l'utilisation d'une série de valeurs par
défaut pour convertir certaines données afin d'estimer les
différents réservoirs.
Cinq réservoirs de carbone ont été
identifiés pour les écosystèmes forestiers : la biomasse
sur pied, la biomasse racinaire, la matière organique ou débris
forestier grossier, la litière et la matière organique du sol
(IPCC, 2003). Tous ces réservoirs devraient faire l'objet d'un
inventaire à moins de démontrer que certains ne sont pas des
sources de carbone. Les inventaires nationaux de GES du Sénégal
provenant de la décomposition de la biomasse des
arbres, sont largement basés sur les valeurs par
défaut de IPCC. La collecte de données sur la biomasse des
écosystèmes forestiers pourraient contribuer largement à
améliorer ces inventaires nationaux.
Le bilan du carbone des écosystèmes forestiers
est analysé à l'heure actuelle en utilisant des modèles
écosystémiques permettant d'analyser les flux de CO2. Il faut
cependant noter que plusieurs autres études sont réalisées
en utilisant la télédétection et les données
basées sur des inventaires forestiers (Lehtonen, 2005). Même si
les modèles permettent d'éclairer les processus de base en
simulant les processus fondamentaux, leur applicabilité pose parfois
problème quand ils sont conçus pour des sites spécifiques.
De surcroît, les informations requises pour faire de simulations sont
très complexes et pas appropriées pour les savanes. La
télédétection permet quant à elle de quantifier la
productivité primaire nette avec la possibilité de couvrir de
vastes superficies de façon répétitive.
L'inconvénient de la télédétection est qu'elle ne
peut que faire des mesures indirectes du carbone et ne permet pas de
discriminer la végétation ligneuse de la végétation
herbacée. La télédétection nécessite en
plus, d'importantes données de validation qu'il n'est pas toujours
évident de collecter. Des initiatives technologiques sont entreprises
pour développer des capteurs (RADAR ou LIDAR) pour estimer la biomasse
utilisant des techniques interférométriques permettant des
estimations de volumes à partir des modèles de surface.
Les données basées sur les inventaires
forestiers permettent d'estimer les stocks de carbone pour différentes
formations. Ces méthodes sont coûteuses et lourdes, mais les
données obtenues sont relativement précises puisque directement
mesurer sur les types de végétation en question. Les
premières études sur le potentiel ligneux des formations
forestières avaient pour but d'estimer le volume de bois disponible pour
les besoins d'énergie ou de bois d'ceuvre et de service (Sambou, 2004;
Lehtonen, 2005). En plus du volume commercial ou utile pour les besoins directs
des populations, le reste de la biomasse des arbres comptent pour beaucoup dans
les stocks de carbone.
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