IV- QUESTIONS DE RECHERCHE
L'utilisation des ressources naturelles est intimement
liée à l'apparition de l'homme sur la terre. Avant le
Néolithique, l'homme vit exclusivement aux dépens de la nature
simplement en cueillant et en chassant ce dont il a besoin. Vers 10 000 avant
J.-C., période correspondant au début du Néolithique, le
couvert végétal connaît ses premières agressions
avec la conversion des espaces en champs vivriers et les pâturages
liés à la domestication des animaux. C'est à partir du
Vè millénaire avant J.-C. que l'exploitation de la forêt
devient plus importante avec l'utilisation du fer et du feu (Obam, 1992). En
Afrique tropicale et particulièrement au Cameroun, l'exploitation
forestière prend une nouvelle dimension avec la colonisation et son
corollaire qu'était l'économie de traite qui supposait
pratiquement un pillage des ressources naturelles, et donc du bois, en
direction de la métropole. Depuis la période des années
60, les pays africains
devenus indépendants s'appuient fortement sur la sylve
pour financer leur développement économique et social. Le rythme
et l'intensité des sollicitations sont tels que nous sommes en droit de
nous inquiéter sur l'avenir des forêts ainsi perturbées par
les multiples intrusions de l'homme. De cet état de fait, découle
la question principale suivante: comment se présente la
végétation de forêt semi-décidue ayant subi l'action
des prélèvements industriels du bois dans les premières
années de sa reconstitution ?
De façon plus spécifique, nous voulons
répondre aux questions suivantes:
· Quels sont les effets du prélèvement des
ressources ligneuses sur l'évolution de la forêt ?
· Quelles sont les caractéristiques aux plans
spécifique et physionomique de la forêt au lendemain de
l'exploitation forestière ? Ces caractéristiques sont-elles en
relation à la fois avec l'intensité et la durée des coupes
?
V- INTERET DE L'ETUDE
Il est aujourd'hui établi que la forêt
présente une certaine résilience lui permettant de se
régénérer si on lui en laisse le temps et la
possibilité. Ainsi, une forêt exploitée peut
entièrement se reconstituer si elle est mise en défens pendant
une longue période. Une étude de la succession forestière
après des coupes industrielles est intéressante à plus
d'un titre. Au plan écologique, elle peut entre autres permettre de
déterminer, pour le cas de la région de Mbalmayo, le temps
nécessaire à la reconstitution d'une forêt dense
semi-décidue soumise à une exploitation. Mais avant tout, cette
étude permet d'évaluer les effets des activités
anthropiques, notamment l'exploitation industrielle du bois sur
l'évolution de la forêt. Elle peut ainsi aider à
apprécier les réponses du peuplement forestier aux
prélèvements sélectifs d'arbres de manière à
prédire les tendances de son évolution à long terme.
Au plan économique, Il est interessant de savoir dans
quelles conditions l'exploitation sélective d'arbres peut permettre de
préserver à la fois les intérêts économiques
et l'équilibre de l'écosystème forestier sur un site en
particulier et au sud-Cameroun en général. On peut donc utiliser
ces connaissances pour maitriser l'intensité optimale d'exploitation.
Celle-ci permettra la bonne régénération des sites
exploités de manière à s'assurer de nouvelles
exploitations au bout d'un certain temps.
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