1.3.2. La forêt secondaire ou forêt
dégradée
Il s'agit ici des forêts secondaires jeunes ou
âgées qui se développent à l'emplacement des
anciennes exploitations agricoles. Les forêts secondaires sont avant tout
composées d'espèces d'arbres et arbustes dites "anthropophiles ou
commensales de l'homme" (Letouzey, 1985) car elles se trouvent souvent à
proximité d'une zone d'activité agricole où elles
disposent de conditions propices à leur développement (Letouzey,
1968). En réalité, lorsque ces formations secondaires sont jeunes
(moins de 15 ans de jachères), elles présentent une
canopée discontinue et une faible densité d'arbres et d'arbustes.
Dans leur composition floristique, ces étendues sont dominées par
Elaeis guineensis (palmier à huile), Musanga
cecropioides (parasoliers), Ceiba pentandra (fromager).
Toutefois, il est difficile de distinguer par la structure une vieille
jachère d'une forêt âgée. La composition floristique
permet de le faire puisque les espèces précédentes restent
dominatrices à côté d'autres comme Albizia
adianthifolia, Albizia glaberrima, Alstonia boonei, Anthocleista
schweinfurthii, Bombax buonopozense.
Dans l'ensemble, les forêts secondaires correspondant
aux diverses stades de reconstitution post culturales partagent la forte
présence d'espèces dites héliophiles à croissance
rapide et très souvent à bois mou. Toutefois, des espèces
et des individus épargnés lors des défrichements pour leur
intérêt alimentaire, médicinal, écologique ou
culturel restent présents dans les parcelles et contribuent à la
cicatrisation. Il s'agit principalement de Ricinodendron heudelottii
(djanssan), Irvingia gabonense, Rauvolphia vomitori. A ces
essences s'ajoutent aussi des espèces introduites, comme c'est le cas
principalement des arbres fruitiers comme Persea americana (avocatier)
Mangifera indica ou (manguier), Dacryodes edulis (safoutier).
Quelques espèces à bois précieux sont aussi
présentes parce que épargnées lors des
défrichements : Desbordesia glaucescens, Discoglypremna caloneura,
Erythrophleum suaveolens, Chlorophora excelsa, Petersianthus macrocarpus,
Piptadeniastrum africanum, Triplochiton scleroxylon, Terminalia
superba.
1.3.3. Les champs et les plantations
Nous avons regroupé dans cette classe les parcelles
cultivées ou abandonnées il y a moins de 5 ans. En effet,
jusqu'à 5 ans de jachère, le tapis herbacé à
Chromolaena odorata domine encore largement l'espace qui comporte
néanmoins de manière isolée des arbres fruitiers ou des
essences à bois utiles épargnés lors des
défrichements. L'ensemble de ces surfaces couvrant
généralement moins de 0,2 ha comporte des cultures en
association. Le manioc, la banane plantain, le macabo, le maïs et les
arachides sont les cultures les plus répandues.
D'autre part, des espaces de moins en moins entretenus sont
voués à la culture du cacao. Cette culture de rente aurait perdu
partiellement l'intérêt que les populations lui portaient pour
deux raisons : d'une part, la baisse du prix du kg à l'achat aux
planteurs intervenue à la fin des années 1980 et, d'autre part,
l'intérêt désormais porté aux cultures
vivrières dont l'essentiel est destiné désormais à
la vente et non à l'autoconsommation.
Les champs et les plantations occupent les espaces
situés sur une bande d'environ 1 km de part et d'autre de la route
principale qui traverse le village en direction de Mbega. On les retrouve aussi
éparpillés dans la forêt de l'intérieur.
Sources : Relevés de terrain
Figure 9 : La distribution des peuplements
végétaux à l'échelle locale sur un transect
perpendiculaire à la vallée du Nyong
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