1.2.2- Activités génératrices de
revenus non agricoles
Compte tenu des performances erratiques de l'agriculture d'une
manière générale et particulièrement des
difficultés notées dans la commercialisation de l'arachide ces
dernières années, les exploitations agricoles familiales ont
développé d'autres activités génératrices de
revenus non agricoles. Comme souligné dans le chapitre
précédent, Il s'agit principalement du petit commerce (17/35),
des métiers ruraux tels que l'artisanat et la maçonnerie (5/25),
le maraîchage (4/25), transport (2/25). Les activités non
agricoles par type d'exploitation sont résumées dans le tableau
ci-après.
Tableau 12 : Activités non agricoles par type
d'exploitation
Types
|
Petit commerce
|
Métiers ruraux
|
Maraîchage
|
Transport
|
A
|
3EAF / 4 EAF
|
1 EAF / 4 EAF
|
0 EAF / 4 EAF
|
0 EAF / 4 EAF
|
B
|
7 EAF / 8 EAF
|
2 EAF / 8 EAF
|
2 EAF / 8 EAF
|
1 EAF / 8 EAF
|
C
|
4 EAF / 7 EAF
|
0 EAF / 7 EAF
|
2 EAF / 7 EAF
|
1 EAF / 7 EAF
|
D
|
3 EAF / 6 EAF
|
2 EAF / 6 EAF
|
0 EAF / 6 EAF
|
0 EAF / 6 EAF
|
Source : mes enquêtes, 2010
Ainsi, il est clair que quelle que soit la typologie, les
exploitations agricoles familiales s'adonnent toutes à des
activités non agricoles pour assurer la subsistance familiale.
1.2.3- Revenus globaux moyens par type d'exploitation
et ventilation par poste de dépenses
Tableau 13 : Décomposition du revenu annuel global
par type d'exploitation
Type
|
arge brute
|
M arge brute
|
Total
|
Revenu
|
Revenu
|
productions
|
productions
|
revenu
|
non
|
global
|
végétales
TM
|
ani males
|
agricole
|
agricole
|
|
FCFA
|
%
|
FCFA
|
%
|
FCFA
|
%
|
FCFA
|
%
|
FCFA
|
%
|
du
|
ns
|
roductins
|
|
|
revenu470250
|
non
|
66550
|
|
globa536800
|
100%
|
A B
|
%
|
CFA
|
%
|
CFA
|
%
|
CFA
|
%58250
|
CFA
|
%
|
100%
|
50
|
6,9% 15000
|
92,3%
|
,7%
|
02503,5%
|
7,6%
|
95,7% 550
|
4%43200 56800
|
4,3%
|
1010057 00%
|
100%
|
75
|
0,1% 68000
|
94,0%
|
,7%
|
1,7% 875
|
0,8% 5250
|
|
2%60350 64125
|
4,2%
|
1431017 00%
|
100%
|
Source : mes enquêtes, 2010
966857 957% 43
Pour tous les types d'exploitation, les productions
végétales pourvoient plus de revenus que les autres secteurs. Les
exploitations des types C et D qui conduisent de grandes superficies semblent
gagner plus des productions végétales avec respectivement 92,3%
et 94% des revenus globaux. Par contre, les types A et B améliorent leur
niveau de revenu par le biais des productions animales (31,7% et 10,7%)
notamment avec la vente des petits ruminants et de la volaille.
Les chiffres dans le tableau prouvent une fois de plus que les
exploitations enquêtées tirent l'essentiel de leur revenu dans les
activés agricoles. Les revenus non agricoles, bien qu'étant des
compléments primordiaux, ne parviennent pas à se hisser au niveau
des recettes procurées par l'agriculture. C'est pourquoi malgré
toutes les contraintes structurelles et fonctionnelles, ces exploitations ne
peuvent pas se passer des activités agricoles. Elles chercheront
toujours des activités, voire des stratégies internes et externes
de soutien pour reproduire leur système de production. Dans cette
logique, elles essaient de tirer le maximum de profit des différentes
innovations introduites dans leurs milieux sans jamais se départir de
leur ossature productive. Cela fait partie de l'axe fondamental de leur «
boussole intérieure » (DE LENEER, 1983).
Le tableau ci-dessous montre comment les revenus sont
utilisés.
Tableau 14 : Ventilation des revenus globaux par poste de
dépense selon le type d'exploitation
Source : mes enquêtes, 2010
Ces revenus globaux permettent à ces exploitations de
satisfaire surtout le premier objectif prioritaire qu'elles se sont toutes
fixées, en l'occurrence la subsistance. Les parts
8025% 14% 075% 35% 15% considérables (de 77% à
95% selon les types) qu'elles réservent pour ce poste de dépenses
dans l'utilisation de ces revenus globaux le confirment.
77,34% 16% 0,66%
86
Mémoire Master Amadiane DIALLO
Malheureusement la part réservée aux
investissements est moins importante pour permettre l'atteinte, en une
campagne, des deuxième et troisième objectifs prioritaires
notamment l'achat de matériels agricoles et la construction de
bâtiments en dur.
Avec 3% des revenus globaux soit 16.104 FCFA d'investissement,
les exploitations de type A ne peuvent pas se procurer le matériel
agricole le moins cher fut-il d'occasion. Etant relativement bien
équipés en semoir et houe, elles préfèrent acheter
des chèvres ou moutons à capitaliser en vue de résoudre
des problèmes ponctuels futurs.
Malgré leur sous-équipement en semoir, les
exploitations du type B qui font des investissements de l'ordre de 9% de leur
revenus globaux, soit 57.071 FCA, déploient les mêmes
stratégies que celles du type A.
Les exploitations de type C et D qui disposent de plus de
moyens s'orientent aussi pour la plupart dans ce créneau
d'investissement dont l'achat de bétail à emboucher et à
revendre plus cher. Cette stratégie leur permet d'acheter les intrants
nécessaires à leurs emblavures prochaines. Pour combler leur taux
d'équipement bas (voir caractérisation), elles louent au besoin
du matériel agricole avec leur épargne.
Toutefois, certaines exploitations des types C et D
parviennent à faire avancer les constructions qu'elles ont
déjà démarrées au fur et à mesure des
campagnes agricoles.
Les impôts payés par les exploitations
représentent la taxe rurale instituée depuis 1972 par
décret présidentiel. Elle ne concerne que les imposables
composés de tous les membres âgés de 14 à 65 ans
à l'exception des élèves et fonctionnaires de
l'état. Elle est annuellement de 1000 FCFA par personne imposable dans
les villages enquêtés. C'est ce qui justifie la faiblesse de ses
pourcentages dans la ventilation des revenus.
En définitive, il ressort de ces analyses que les
exploitations agricoles familiales, adoptent plus ou moins la même
stratégie quel que soit le type d'appartenance. Ces stratégies
reflètent la réalité des ruraux qui ont des défis
majeurs de subsistance à relever à travers leurs productions
agricoles. Ainsi, leur logique en tant qu'acteurs dans le projet de plantation
est assujettie à cet état de fait : s'enraciner dans leur
système de production pour se sécuriser et s'ouvrir pour
survivre.
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