2- La volatilité :
Le concept de volatilité fait référence
à la propension qu'a une variable à fluctuer de façon
imprévue dans le temps. Pour la plupart des investisseurs, le risque
s'incarne surtout dans une telle variabilité du prix d'une obligation.
Cette notion est communément exprimée par un écart-type de
la variation de la valeur de l'obligation pour une période
donnée, généralement un an.
La volatilité peut aussi être perçue comme
le risque accepté par l'investisseur lorsqu'il est exposé
à cette variable ou à cet actif. Plus le prix d'un actif est
susceptible de fluctuer, plus cet actif sera considéré comme
volatil, plus le risque -et parallèlement le rendement- de cet actif
sera considéré comme étant élevé.
Toutefois, la volatilité représente bien plus
que l'écart-type du prix d'un actif dans le temps. C'est aussi une
donnée essentielle à l'évaluation et la mesure de la
volatilité historique et future des obligations. Ces mesures sont aussi
considérées comme un baromètre de l'humeur des
investisseurs : un haut niveau de volatilité signale habituellement une
grande nervosité, alors qu'un faible niveau indique
généralement une tendance à la prise de risque.
Les niveaux de volatilité diffèrent selon les
actifs financiers. Ainsi, la volatilité la plus faible est celle des
bons de trésor et des actifs monétaires. Les obligations ont une
volatilité qui est fonction croissante de leur maturité.
L'explication en est la sensibilité croissante des obligations à
un choc des taux d'intérêt. Il faut cependant tenir compte de ce
que l'ampleur des variations de taux est plus importante concernant les taux
à court terme que par rapport aux taux à long terme.
Cependant, si les volatilités étaient des
techniques intangibles, leur évolution serait facilement
prévisible et l'évaluation de la valeur future du portefeuille ne
poserait aucun problème. Malheureusement, l'instabilité des
volatilités est la règle des marchés financiers. Elle
découle des phases de tension psychologique quand le manque de
visibilité sur l'avenir se traduit par des mouvements de grande
amplitude.
Deux méthodes sont couramment utilisées pour
mesurer la volatilité :
Ø la volatilité historique standard est une
mesure des fluctuations passées qui est reprise et projetée sur
le court terme. Toutes les données d'une période passée
sont considérées avec le même poids ;
Ø la modélisation d'une volatilité
conditionnelle évolue au cours du temps en sous-pondérant les
données anciennes par rapport aux plus récentes. Par exemple, JP
Morgan utilise un modèle de moyennes mobiles à pondération
exponentielle.
L'investisseur ou le gérant peut faire appel à
diverses techniques pour mesurer et contrôler le risque de marché
qu'il assume par rapport à son portefeuille obligataire. Parmi les
techniques de mesure nous citerons, les tests de résistance au stress ;
les analyses de sensibilité ; l'analyse des écarts et la
Valeur-à-Risque, qui nous intéresse à ce niveau.
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