CHAPITRE 2 : LES TECHNIQUES DE GESTION DU RISQUE
DE VALEUR
DES OBLIGATIONS
Depuis les années 80, le marché obligataire a
connu un développement exceptionnel. En effet, on assiste à
l'émergence d'une grande masse de produits obligataires et de techniques
de gestion qui s'adaptent aux réalités des marchés et
surtout aux besoins des investisseurs. Ceux-ci ont pour seul objectif de
réaliser des gains. Mais la grande volatilité qui
caractérise les produits obligataires oblige les gérants des
portefeuilles à mettre en position des stratégies de gestion qui
s'adaptent aux situations des marchés. Aussi, les agents institutionnels
disposant de capitaux considérables participent vivement au
développement du marché obligataire.
Les gérants savent que dans tout portefeuille, le
facteur risque n'est pas moins important que le facteur rendement. Ces facteurs
doivent déterminer à eux deux la stratégie de placement.
C'est toujours en fonction de l'objectif de rendement et de la marge de risque
acceptée par l'investisseur que se définit la politique de
placement.
Il faut, pour mesurer correctement et comparer les
performances de plusieurs portefeuilles, prendre en compte le facteur risque,
le marché fonctionnant lui-même selon la règle d'un rapport
direct entre rendement et risque. Rendement obtenu, risque assumé pour
l'obtenir : ce sont les deux grands facteurs à considérer pour
juger la gestion des portefeuilles.
Toutefois, l'objectif du gérant n'est pas
d'éliminer complètement le risque, le rendement de l'obligation
s'en sentirait fortement. Il s'agit plutôt, pour lui, de comprendre
comment le risque agit sur les vecteurs de valeur pour l'obligation. Ce qui
constitue une alternative aux méthodes de gestion traditionnelles
fondées sur l'aversion pour le risque. En effet, le gérant n'est
pas chargé de supprimer les risques ; au contraire, on le paie pour
en prendre.
Le gérant doit définir tout d'abord une
philosophie claire du risque, puis formuler des stratégies bien
délimitées pour protéger et améliorer la
rentabilité du portefeuille dont il a la charge. Il doit décider
d'éviter, maîtriser ou conserver le risque. Ainsi, pour le
gérant de portefeuille, la gestion des risques pose une question
fondamentale : faut-il conserver le risque ou bien le couvrir/le
transférer ?
S'il conserve le risque, le gérant devra prendre des
mesures particulières : des provisions comptables. Dans le cas
contraire, il va recourir à des techniques de couverture des risques,
les contrats à terme et les options. C'est ce deuxième cas qui
nous intéresse dans ce chapitre.
Section 1 : Identification des facteurs
influençant le rendement obligataire
Les obligations ne sont pas dépourvues de risques,
même s'ils sont limités. La question est donc : dans quelle mesure
l'investisseur est-il prêt à en courir pour un rendement cible ?
Mais cet investisseur n'est pas obligé d'attendre
passivement. En effet, tout comme les actions, les obligations sont des
produits financiers que l'on peut acheter et vendre lors de chaque
séance boursière. Une gestion obligataire active permettra donc
à l'investisseur d'échanger à temps ses obligations pour
augmenter son rendement.
De ce fait, la Gestion Active vise à exploiter les
quatre facteurs qui influent sur le rendement d'un portefeuille à revenu
fixe:
changements dans le niveau des taux
d'intérêt ;
changements dans la forme de la courbe des taux ;
variations des écarts de rendement dans / entre les
secteurs ;
changements dans les écarts de rendement pour un
instrument particulier .
1- N L'évolution du niveau des taux
d'intérêt :
251655168 Pour maîtriser les
changements dans le niveau des taux d'intérêt, les
stratégies d'anticipation des taux d'intérêt peuvent
être utilisées à partir d'un changement escompté au
niveau des taux d'intérêt. Un changement de niveau des taux
d'intérêt est défini comme un déplacement
parallèle de la courbe de rendement. Les
déplacements parallèles surviennent lorsque le changement des
taux est le même pour toutes les échéances (que ce soit
à la hausse ou à la baisse). Le graphe ci - dessous trace une
variation parallèle à la hausse et à la baisse de 100
points de base par rapport à la courbe de référence.
La Durée modifiée permet de mesurer la relation
inverse entre une variation de niveau des taux d'intérêt et la
valeur d'un portefeuille à revenu fixe. Afin d'améliorer le
rendement, si les taux devraient baisser un gestionnaire augmenterait la
duration du portefeuille, à l'inverse, si les taux devraient augmenter,
le gestionnaire cherchera à raccourcir la durée du
portefeuille.
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