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La gestion des risques obligataires. Cas de Médiafinance

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par Mohamed BOITI
Université Hassan II - Master finance 2010
  

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INTRODUCTION GENERALE :

La gestion obligataire est le secteur dans la gestion d'actifs financiers qui traite des produits de taux d'intérêt. Ces produits financiers comprennent les bons de trésor, les obligations des entreprises, les T.C.N et divers produits dérivés.

Avec la baisse des rendements obligataires des dernières années - suite à la situation de surliquidité du marché des capitaux au Maroc jusqu'en 2007- et la volatilité des taux d'intérêt - surtout avec l'appréhension née suite à la crise des subprimes et ses retombées sur l'économie marocaine, la gestion passive de portefeuille devient dépassée ; seule une gestion active utilisant des techniques de plus en plus sophistiquées permettrait d'optimiser le couple rendement-risque.

En effet, pour trouver les meilleurs placements obligataires, il ne suffit plus de choisir les fonds qui ont eu dans le passé la meilleure performance. Une analyse proactive du couple risque-rendement est nécessaire.

Le risque apparaît ainsi comme étant la pierre maîtresse de l'édifice. L'ignorer revient à courir à une ruine quasi certaine ou à limiter sérieusement ses plus-values. En effet, la différence principale entre un particulier et un professionnel, ou au moins un amateur éclairé, réside probablement dans le rapport au risque.

Cela s'explique par le fait que lorsqu'on débute, surtout si le marché est en période haussière, on perçoit très bien les possibilités de gain, mais plutôt mal les risques associés. Avec l'expérience, on comprend qu'il faut s'intéresser au couple rendement/risque plutôt qu'au rendement seul. On est alors confronté à un triple problème : celui de la nature du risque, celui de sa mesure ou de sa quantification et celui de sa gestion.

De ce fait, au lieu de parler de la gestion obligataire en générale, nous ciblerons la partie la plus sensible : la gestion des risques obligataires ! En effet, lorsqu'on avait demandé à J.P. Morgan de prédire le marché boursier, sa réponse fut la suivante : «Le marché boursier fluctuera». Cette assertion, bien qu'elle n'ait pas très bien profité à son auteur, résume un enseignement basique pour tout investisseur sur les marchés financiers : la principale caractéristique de ces marchés est qu'ils fluctuent. Le changement est la seule constante ! C'est pourquoi la gestion des risques est devenue si prédominante au cours des dernières années. Il aurait dû toujours en être ainsi, mais c'est récemment seulement que cette industrie a développé des outils pour une meilleure compréhension des risques financiers. Ceux-ci doivent donc toujours être bien évalués avant toute décision de constitution de portefeuille obligataire et ensuite gérés d'une manière active, en fonction des objectifs de l'investisseur et de son degré d'aversion au risque, pour en maîtriser les effets sur la valeur du portefeuille. Car, en fait, il ne s'agit pas d'éliminer totalement le risque : le rendement s'en ressentirait sensiblement.

Ainsi, la volatilité importante des marchés et l'accent mis sur la gestion des risques ont entraîné le développement d'instruments adaptés à la gestion des risques. Ces nouveaux instruments financiers ont révolutionné les méthodes de gestion dans le domaine de la gestion de portefeuille, en l'occurrence, ce qui nous intéresse : la gestion des risques de portefeuille obligataire.

Dans cet objectif, nous privilégierons une gestion active du portefeuille. Celle-ci s'appuie sur les attentes des mouvements de taux d'intérêt ou des changements dans le rendement. Elle vise à exploiter les trois facteurs qui influent sur le rendement d'un portefeuille à revenu fixe, à savoir :

les changements dans le niveau des taux d'intérêt et dans la forme de la courbe des taux ;

les variations des écarts de rendement entre les secteurs ;

les changements dans les écarts de rendement pour une obligation particulière.

En limitant encore le champ de notre étude au cas des obligations classiques et au seul risque de valeur, notre objectif dans ce travail s'articulera autour de trois axes : Comprendre les principes de gestion Taux/Crédit ; connaître les principaux sous-jacents sur les marchés obligataires ; appliquer les stratégies associées à la gestion obligataire pour une optimisation du rendement.

De ce fait, nous scinderons notre travail en deux parties : une partie théorique qui sera basée sur la littérature disponible et accessible en la matière ; une partie pratique qui tentera de rendre compte de l'état de l'art en matière de gestion obligataire dans la pratique marocaine à travers l'étude du cas particulier de la banque de gestion d'actifs MEDIAFINANCE.

La première partie sera structurée comme suit :

- dans un chapitre préliminaire, nous parlerons de l'organisation de la gestion d'un portefeuille obligataire ; des différents risques obligataires ; et des indicateurs de gestion des obligations classiques ;

- notre premier chapitre sera consacré à l'étude de la VAR comme instrument moderne et évolué de mesure du risque de valeur, appliquée au cas des obligations ;

- un deuxième chapitre nous permettra de passer en revue les techniques de gestion du risque de valeur des obligations.

La deuxième partie présentera dans son premier chapitre le cadre juridique de la gestion des risques obligataires au Maroc tel que mis en place et uniformisé par bank Al Maghrib. Le deuxième chapitre concrétisera l'étude à travers le cas de MEDIAFINANCE pour toucher de prêt la pratique de gestion obligataire marocaine.

PREMIERE PARTIE  :

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon