2.1.1.4 Rôle des AFC
Le rôle des agroforêts à base de cacaoyers
est multiforme. Sur le plan socio-économique, les AFC restent l'une des
principales sources monétaires en zone rurale dans les provinces du
Centre et du Sud Cameroun (Le Plaideur, 1985 ; Sonwa et al. , 2000).
Des mêmes auteurs, ces écosystèmes deviennent des espaces
où se conjuguent développement de la culture du cacaoyer, gestion
et conservation de la diversité biologique.
Zapfack et al. (2002) trouvent que la
cacaoyère occupe une place intermédiaire entre la forêt
primaire et les terres cultivées. De ce fait, elles jouent un rôle
de stockage du carbone (FAO, 2002). Nolte et al. (2001) ont
estimé le carbone total des cacaoyères à 179mg / ha contre
275 en
forêt. Selon Gockowski et Dury (1999),
l'établissement d'une cacaoyère sur des jachères de courte
durée peut permettre de sauver 95 tonnes de carbone à l'hectare
dans la Lékié (zone de transition entre la forêt et la
savane).
2.1.1.5 Gestion des AFC
La transmission des agroforêts est patrilinéaire. En
effet, plus de 50% des cacaoyères actuelles ont été
héritées (Sonwa et al., 2000), et sont principalement
gérées par le chef de ménage.
Van Den Berg et Biesbrouck (2000), ont remarqué que
chez les Bantou, les individus, les ménages et les familles jouent un
rôle très important dans l'accès à la terre, aux
jachères, aux cacaoyères et aux ressources forestières.
Une parcelle de terre peut ainsi appartenir à un groupe ou un individu.
Dans les systèmes agroforestiers (cacaoyers, caféiers, palmeraies
et jardins de case) et les champs itinérants, les paysans
préservent quelques pieds d'arbres utiles pendant le défrichage
de la forêt (Tchatat, 1999). Les terres agricoles qui n'ont pas
été héritées mais qui ont récemment
été défrichées dans la forêt sont
contrôlées par les individus. En règle
générale, les champs permanents, itinérants ou les
vieilles jachères ainsi que les ressources qui s'y trouvent
appartiennent en principe à celui qui les a défrichés pour
la première fois (Tchatat, op.cit). Le défricheur jouit
du droit d'usufruit et de maîtrise sur ces ressources. Cette situation
confère aux agroforêts une gestion individuelle et
maîtrisée.
2.1.1.6 Facteurs justifiant la présence des
arbres dans les AFC
Le réglage de l'ombrage constitue sans aucun doute un
des travaux d'entretien les plus importants d'une plantation. Braudeau (1969)
propose qu'au cours de la première année un ombrage dense
laissant 25 à 50% de la lumière solaire totale est
nécessaire. Il doit ensuite être progressivement réduit
pour laisser 50 à 75 % de la lumière totale
(éventuellement ) 100% si on estime pouvoir conduire une plantation sans
ombrage. Du même auteur, certains arbres sont utiles au cacaoyer au
Cameroun, il cite comme exemple : Triplochiton scleroxylon, Terminalia
superba, Milicia excelsa, Albizia spp., Alstonia boonei, Ficus vogeliana, Ficus
exasperata, Entandrophragma spp., Pycnanthus angolensis, Canarium
Schweinfurthii, et Spathodea campanulata.
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