4.2. DENSITE MOYENNE EN PFNL ET EN FRUITIERS
CONVENTIONNELS DANS LES AFC
Les relevés GPS ont permis de calculer la taille des AFC
des régions d'Okola, Mfou et
Ebolowa. Sur l'ensemble de la zone d'étude, 66,87
hectares ont été explorés, soit 25,94 ha à Okola,
17,74 ha à Mfou et, 23,19 ha à Ebolowa. Il ressort de ces
données les tailles moyennes de 1,62 ha, 1,18 ha et 1,55 ha
respectivement à Okola, Mfou et Ebolowa ; avec une moyenne
générale de 1,45 ha pour toute la zone d'étude. Une
comparaison de ces valeurs ne montre pas une différence significative
entre les régions. Il est cependant à remarquer qu'il existe une
forte variation entre la taille présumée par le cacaoculteur et
la taille calculée par les coordonnées géographiques des
AFC inventoriées. Cette différence serait due au fait que, lors
de la mise en place de la cacaoyère, le cacaoculteur maîtrise la
taille et la forme de son champ, avec le vieillissement et la perte de vigueur,
certains espaces sont abandonnés et à terme, les tiges de
cacaoyer qui s'y trouvent dépérissent. Ce qui donne des formes
irrégulières à ces parcelles.
4.2.1 Densite des arbres par site dans les AFC
4.2.1.1 Densité des arbres fruitiers
Les espèces les plus abondantes dans les AFC sont
l'avocatier (Persea americana), le safoutier (Dacryodes
edulis), le manguier (Mangifera indica) et le palmier à
huile (Elaeis guineensis) avec des densités moyennes
respectives de 16,9, 10,69, 9,98 et 3,26 tiges/ ha. Ces valeurs sont en
désaccord avec les résultats trouvés par Van Dijk (1999)
dans les cacaoyères de la région de Bipindi-Akom II. En effet,
elle a trouvé des densités moyennes respectives de 1,9 tiges/ha,
3,8 tiges/ha, 1,4 tiges/ha et 21,8 tiges/ha) pour ces espèces.
Le tableau XII compare les densités moyennes des arbres
fruitiers majeurs adultes (arbres de densité > 0,5 tiges/ha)
inventoriés dans les AFC. Dans ce tableau XII, la région d'Okola
présente la plus forte densité en arbres fruitiers (70.74
tiges/ha) contre 60.21 tiges/ha à Mfou, 42.78 tiges/ha à Ebolowa
et 58.19 tiges/ha dans l'ensemble de la zone d'étude. Cette
différence de densité en arbres fruitiers serait due à la
proximité du marché, qu'il soit local ou dans la région de
Yaoundé qui facilite l'écoulement de ces produits aux paysans de
Mfou et Okola. Le manque de marché expliquerait la faible densité
constatée dans la région d'Ebolowa qui n'encourage pas à
les intensifier dans leurs parcelles. Une différence significative n'est
pas notée entre les densités en avocatier (Persea
americana), palmiers (Elaeis guineensis), Myrianthus arboreus,
Irvingia gabonensis, ndangsang (Ricinodendron heudelothii), angongui
(Antrocaryon klaineanum) entre les trois régions. Cette
observation est la même en ce qui concerne la densité
spécifique des arbres fruitiers (AFASPE), la densité du nombre de
tiges (AFA), la densité des arbres fruitiers jeunes (AFJ). Ceci laisse
croire que les paysans, quelle que soit la région ont le même
comportement en ce qui concerne la plantation des
arbres fruitiers dans leur AFC.
Tableau XII : Densité moyenne en (tiges/ha) des
arbres fruitiers majeurs
ESPECE
|
Okola
|
Mfou
|
Ebolowa
|
Zone d'étude
|
|
N =16
|
N =15
|
N =15
|
N = 46
|
Probabiité á =
0.05
|
Persea americana
|
21,25
|
13,98
|
13,00
|
16,19
|
0,37
|
Dacryodes edulis
|
13,32a
|
14,95a
|
3,63b
|
10,69
|
0,00
|
Mangifera indica
|
18,37a
|
8,69b
|
2,33c
|
9,98
|
0,00
|
Elaeis guineensis
|
4,29
|
1,49
|
3,94
|
3,26
|
0,11
|
Myrianthus arboreus
|
0,89
|
3,13
|
2,84
|
2,25
|
0,11
|
Xylopia auranthiodora
|
0,47
|
1,97
|
1,97
|
1,45
|
0,08
|
Citrus sinensis
|
0,67
|
2,73
|
0,45
|
1,27
|
0,07
|
Citrus reticulata
|
3,04a
|
0,31b
|
0,16b
|
1,21
|
0,00
|
Ricinodendron heudelotii
|
0,86
|
0,86
|
1,49
|
1,07
|
0,30
|
Canarium schweinfurthii
|
0,49a
|
0,76b
|
1,63b
|
0,95
|
0,03
|
Antrocaryon klaineanum
|
0,00a
|
0,79b
|
1,72c
|
0,82
|
0,05
|
Cola acuminata
|
0,62
|
0,56
|
1,25
|
0,80
|
0,32
|
Irvingia gabonensis
|
0,79
|
0,24
|
1,20
|
0,75
|
0,17
|
Espèce de densité < 0,50 tiges/ha
|
5,12
|
6,86
|
5,52
|
5,82
|
0,63
|
AFJTOTAL
|
11,81
|
21,56
|
13,56
|
15,56
|
0,10
|
AFATOTAL
|
70,74
|
60,21
|
42,78
|
58,19
|
0,12
|
AFASPE
|
12,81
|
12,60
|
15,33
|
13,57
|
0,12
|
N (nombre d'observations) ; AFA(arbres fruitiers adultes) ;
AFJ (arbres fruitier jeunes) ;AFASPE (espèces différentes
d'arbres fruitiers) ; P = probabilité ; les moyennes indexées par
une lettre identique (a, b, c) sur une même ligne ne présentent
pas une différence significative au seuil de 5% ; á = seuil de
signification (0,05)
Les différences observées entre les trois zones
relèveraient d'un pur hasard. La région de Mfou apparaît
cependant avec les plus fortes densités en arbres fruitiers jeunes. La
comparaison de la densité de Dacryodes edulis entre les trois
régions montre qu'il y a une différence significative au seuil de
5% entre la région d'Ebolowa et les deux autres régions par
contre il n'y a pas de différence entre les densités des AFC de
Mfou et Okola. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les fruitiers
trouvés dans la région d'Ebolowa sont destinés à
l'autoconsommation contrairement aux régions de Mfou et Okola où,
la proximité du marché de Yaoundé aidant, les
cacaoculteurs intensifient la plantation de cette espèce à cause
de sa valeur commerciale.
Une différence significative au seuil de 5% est
également notée entre les densités moyennes du manguier
(Mangifera indica) entre les trois régions. Ces écarts
sont très significatifs. En effet, dans la région d'Okola, la
valeur de la densité moyenne du manguier est de 18,37 tiges /ha
tandis qu'à Mfou, elle est de 8,69 tiges/ha. La
région d'Ebolowa présente la plus faible densité avec une
valeur de 2,33 tiges /ha. Cette différence se justifierait par le
caractère périssable des mangues et la difficulté
d'écoulement et de conservation de ces produits. Ceci permet de
distinguer trois types d'AFC en fonction de la densité en arbres
fruitiers. De ces chiffres il ressort également que le paysan de la
région d'Okola est plus prêt à adopter un projet de
domestication des arbres fruitiers. Une différence significative au
seuil de 5% est également notée entre les densités en
oranger (Citrus sinensis) dans les régions de Mfou et Ebolowa.
En ce qui concerne le mandarinier (Citrus reticulata), la
différence est significative au seuil de 5% entre la région
d'Okola et les deux autres.
Le tableau XIII présente en tiges/ha les
densités des espèces d'arbres fruitiers à valeur
économique et alimentaire les moins représentés dans les
AFC. Ce tableau montre que ces espèces ne sont pas fréquentes
dans ces milieux. Ces espèces végétales s'adapteraient mal
dans les cacaoyères, ce qui peut justifier ces faibles
densités.
Tableau XIII : Densité en tiges/ ha des arbres
fruitiers les moins représentés.
|
Densité moyenne (tiges /ha)
|
Densité maximum (tiges / ha)
|
Okola
|
Mfou Ebolowa
|
Zone d'étude
|
Okola
|
Mfou
|
Ebolowa
|
Spondias cytherea
|
0,38
|
0,30
|
0,46
|
0,38
|
1,81
|
2,57
|
6,31
|
Dacryodes macrophylla
|
0,02
|
0,70
|
0,39
|
0,36
|
0,27
|
7,42
|
2,67
|
Coula edulis
|
0,55
|
0,26
|
0,04
|
0,29
|
7,71
|
1,86
|
0,56
|
Baillonella toxisperma
|
0,00
|
0,58
|
0,06
|
0,21
|
0,00
|
2,57
|
0,97
|
Monodora myristica
|
0,00
|
0,56
|
0,00
|
0,18
|
0,00
|
8,01
|
0,00
|
Garcinia kola
|
0,19
|
0,10
|
0,00
|
0,10
|
2,48
|
1,43
|
0,00
|
Pausinystalia johimbe
|
0,05
|
0,00
|
0,11
|
0,05
|
0,77
|
0,00
|
0,97
|
Garcinia lucida
|
0,00
|
0,00
|
0,16
|
0,05
|
0,00
|
0,00
|
1,58
|
Hexalobus crispiflorus
|
0,00
|
0,00
|
0,15
|
0,05
|
0,00
|
0,00
|
0,97
|
Trichoscypha arborea
|
0,00
|
0,00
|
0,08
|
0,03
|
0,00
|
0,00
|
1,16
|
Nous remarquons dans ce tableau XIII que Spondias
Cytherea présente la densité moyenne la plus
élevée (0,38 tiges /ha), suivi de Dacrryodes macrophylla
(0,36 tiges/ ha), et Coula edulis (0,29 tiges /ha). Baillonella
toxisperma, Monodora myristica et garcinia kola viennent ensuite.
Ces chiffres sont différents de ceux de (Van Dijk, op.cit.).
L'annexe 7 présente la densité en arbres fruitiers par
état dans les AFC des différents sites d'étude. Les
différences observées dans les tableaux XII et XIII pourraient
être liées à la méthode d'inventaire et à la
taille de l'échantillon. En effet la méthode d'inventaire
utilisée par Van Dijk consistait en de layons de 1000 m x 10 m. pour
les arbres de diamètre supérieur à 10 cm
et des placettes de 10 x 10 m pour les espèces de diamètre
compris entre 1 et 10 cm et les sous placettes de 2 X 2m pour les semis et les
herbes. La méthode d'inventaire en plein serait la plus efficace pour
l'évaluation des PFNL dans les AFC.
|
|