4.1.4 Diversite b iolog ique et richesse specifique des
AFC
La notion diversité recouvre deux aspects : la richesse
qui est le nombre d'espèces dans un écosystème ou le
nombre de types d'écosystèmes dans un paysage et la
régularité, c'est à dire la répartition du nombre
Ni d'individus observés dans les espèces i, i allant de 1
à S (Schlaepfer, 2002).
Dans l'ensemble de la zone d'étude, 384 espèces
végétales ont été inventoriées, dont 83
n'ont pas été identifiées ; 46 déterminées
uniquement jusqu'au niveau du genre ; et 255 espèces entièrement
identifiées. Ces chiffres sont un peu plus élevés que ceux
trouvés par Sonwa (2004) qui a identifié 204 espèces dans
60 cacaoyères de la zone forestière humide.
Pour la suite de l'analyse de la diversité biologique,
nous ne tiendrons compte que des espèces entièrement
identifiées.
D'une manière spécifique, la composition
floristique des AFC des 3 zones est marquée par 91 des 255
espèces identifiées qui sont communes aux trois régions.
Une comparaison entre les régions montre que 36 espèces sont
communes à Ebolowa et Mfou, tandis que les régions de Mfou et
Okola d'une part et Ebolowa et Okola d'autre part ont respectivement 15 et 11
espèces en commun.
D'après les données d'inventaire, 48
espèces sont propres à la région d'Ebolowa, 30 à
Mfou et 24 à Okola. Dans le même ordre d'idées, sur 88
familles identifiées, 50 sont communes aux 3 zones. De la même
manière, 7 familles botaniques sont communes à Ebolowa et Mfou
d'une part et, Mfou et Okola d'autre part. Les régions d'Ebolowa et
Okola ont 3 familles en commun (Amaranthaceae, Poaceae, Caricaceae) ; 8
familles sont propres à la région d'Ebolowa contre 5 et 7
respectivement à Mfou et Okola.
Dans le tableau VII présente le nombre, la moyenne des
familles et espèces identifiées dans les agroforêts
à base de cacaoyers dans les trois sites et dans l'ensemble de la zone
d'étude.
Tableau VII : Nombre et moyenne des familles et des
espèces identifiées dans les AFC
|
Ebolowa
|
Mfou
|
Okola
|
Zone d'étude
|
|
|
N= 15
|
N= 15
|
N= 16
|
N= 46
|
P (á =0.05)
|
Moy espèce
|
77,27a
|
68,93a
|
47,50b
|
64,20
|
0,00
|
Moy Famille
|
40,07a
|
38,33a
|
32,44b
|
36,85
|
0,00
|
Esp/famille
|
1,93a
|
1,79b
|
1,45c
|
1,72
|
0,00
|
Densité spécifique (Esp/ ha)
|
63,83
|
74,61
|
47,72
|
61,74
|
0,17
|
Individus/ha
|
170,25a
|
223,91b
|
132,25a
|
174,53
|
0,03
|
Familles/ha
|
33,22
|
42,17
|
33,95
|
36,39
|
0,55
|
P = probabilité ; les moyennes indexées par une
lettre identique (a, b, c) sur la même ligne ne présentent pas une
différence significative au seuil de 5% ; á = seuil de
signification (0,05), N (nombre d'observation)
Dans ce tableau VII, nous observons que la différence
des moyennes des densités spécifique et des densités des
familles entre les trois zones n'est pas significative au seuil de 5%. On note
cependant une diminution progressive de la moyenne des familles et des
espèces du Sud vers le Nord de la zone d'étude. Cette
différence n'est pas significative entre les régions de Mfou et
Ebolowa. Elle l'est par contre entre Okola et les deux autres régions.
Un rapport entre le nombre d'espèces et le nombre de familles montre
qu'une famille botanique présente à Ebolowa comporte en moyenne
1,93 espèces contre 1,79 et 1,45 respectivement à Mfou et
Okola.
Ceci pourrait se justifier par l'importance de
l'activité anthropique qui limite les contacts entre la
végétation naturelle et les AFC qui apparaissent ici comme les
seuls milieux peu perturbés dans la zone. Les AFC de la région
d'Ebolowa se présentent comme les plus riches et la plus
diversifiées comparativement à celles des autres sites. Ceci
vérifie l'hypothèse formulée plus haut selon la quelle les
AFC d'Ebolowa sont plus diversifiées que celles de Mfou et Okola.
Le tableau VIII présente la distribution du nombre
d'espèces identifiées par type biologique.
L'observation du nombre total d'espèces
identifiées dans ce tableau montre une différence de 45
espèces entre Ebolowa et Okola d'une part et 31 espèces entre
Mfou et Okola d'autre part. Nous ne notons pas une très grande
différence entre le nombre d'espèces d'herbe et d'arbuste entre
les trois régions. Par contre, l'observation des arbres et des lianes
révèle un gradient décroissant du nombre d'espèces
du Sud au Nord de la zone d'étude. Le grand nombre d'espèces de
lianes et d'arbres dans les AFC de la région d'Ebolowa se justifierait
par le fait même de la proximité de la forêt primaire et
à la dégradation relativement faible de l'environnement de cette
zone.
Tableau VIII : Distribution du nombre d'espèces
identifiées par type biologique
Types
|
Ebolowa
|
Mfou
|
Okola
|
|
Zone d'étude
|
|
Nombre d'espèces
|
Effectif
|
Nombre
espèces Effectif
|
Nombre espèces
|
Effectif
|
Nombre espèces
|
Effectif
|
Arbres
|
126
|
2918
|
120
|
2887
|
93
|
2023
|
165
|
7828
|
Arbustes
|
7
|
47
|
7
|
107
|
8
|
38
|
13
|
192
|
Lianes
|
22
|
128
|
13
|
92
|
9
|
46
|
30
|
266
|
Herbes
|
31
|
185
|
32
|
172
|
31
|
139
|
47
|
496
|
Total
|
186
|
3278
|
172
|
3258
|
141
|
2246
|
255
|
8782
|
Le tableau IX présente les indices de Sorensen et le
pourcentage de coïncidence floristique entre les 3 régions de la
zone d'étude.
Tableau IX : Indices de Sorensen (K) et Pourcentage de
coïncidence floristique entre les trois régions
Okola Mfou Ebolowa
Ebolowa a = 11
K = 0,23
|
a = 36 K = 0,48
|
a = 48 K = 1
|
Okola K = 1
a = 15
Mfou K = 0,36
a = 24
a = 30 K =1
a = Nombre d'espèces communes entre les deux sites, K =
indice de Sorensen
Dans ce tableau IX, nous remarquons que cet indice est
élevé entre Mfou et Ebolowa (0,48), faible entre Mfou et Okola
(0,36) et très faible entre Ebolowa et Okola (0,23). Ces valeurs de K
multipliées par 100 représentent le pourcentage de
coïncidence écologique entre les régions. La valeur
relativement élevée de cet indice entre les régions
d'Ebolowa et Mfou suggère que ces deux sites ont pratiquement les
mêmes espèces, car valeur très proche de 50 %. Ce qui n'est
pas le cas
entre les AFC des régions d'Okola et Mfou d'une part et
celles d'Ebolowa et Okola d'autre part oàces valeurs sont
inférieurs à 50%. Le calcul du khi-deux (tableau X) permettra de
confirmer ces résultats.
Tableau X: Test de confirmation de la similarité
floristique entre les régions
|
Okola
|
Mfou
|
Ebolowa
|
|
a = 24
|
|
|
Okola
|
÷2 = 1
|
|
|
|
a = 15
|
a = 30
|
|
Mfou
|
÷2 = 6,15
|
÷2 = 1
|
|
Ebolowa
|
a = 11 ÷2 = 8,78
|
a = 36 ÷2 = 2,12
|
a = 48 ÷2 = 1
|
÷2 th = 3,84 (ddl =1 au seuil de 5%), a= Nombre
d'espèces communes entre les 2 régions
Du tableau X il ressort que les valeurs du Khi-deux
observées entre les régions de MfouOkola d'une part et
d'Okola-Eboloawa d'autre part sont supérieurs à la valeur
théorique (3,84) ceci revient à dire que les AFC de ces
régions n'ont pas les mêmes espèces
végétales. On observe cependant qu'entre la région de Mfou
et celle d'Ebolowa, Khi-deux observées < Khi-deux théorique.
Les AFC de ces deux régions ont pratiquement les mêmes
espèces.
Les résultats du calcul des indices de diversité
biologique de Shannon-Weaver (H'), Simpson (X), Gleason (I) et l'indice de
régularité de Pielou (R), dans le tableau XI permettent de tirer
des conclusions sur la diversités des AFC par site et dans toute la zone
d'étude. Le tableau XI montre que les valeurs les plus
élevées s'observent dans les AFC de la région d'Ebolowa,
suivi de celles de Mfou et enfin celles d'Okola.
Tableau XI : Indices de diversité biologique dans
les AFC
Région
|
N
|
S
|
H'
|
A,
|
R
|
I
|
Ebolowa
|
3278
|
186
|
6,31
|
0,02
|
0,84
|
15,84
|
Mfou
|
3258
|
172
|
6
|
0,03
|
0,81
|
14,65
|
Okola
|
2246
|
141
|
5,03
|
0,07
|
0,70
|
12,58
|
Zone d'étude
|
8782
|
255
|
6,24
|
0,03
|
0,78
|
19,39
|
N (nombre d'individus), S (nombre d'espèces), H' (indice
de Shannon-Weaver), I ( indice de Gleason), A, (indice de Simpson) et R
(Régularité de Pielou)
Dans le cas des AFC de notre zone d'étude, les chiffres
présentés dans le tableau XI montre que quel que soit l'indice,
la région d'Ébolowa se présente comme la plus riche et la
plus diversifiée. Ce tableau XI montre que la probabilité pour
que deux individus pris au hasard dans les AFC d'Ebolowa appartiennent à
la même espèce est de 2% (indice de Sympson X).
Cette valeur est de 7% à Okola, et de 3% à Mfou et dans la zone
d'étude. Ces valeurs montrent que les AFC sont des milieux très
diversifiés et, la région d'Ebolowa apparaît la plus
diversifiée et la plus riche de toutes.
L'observation de l'indice de Gleason (I) montre que sa valeur
décroît suivant un gradient d'Ebolowa à Okola où
cette valeur est la plus faible, confirmant encore la grande diversité
des AFC de la région d'Ebolowa par rapport à celles d'autres
régions de la zone d'étude. Il en est de même pour les
valeurs de l'indice de Shannon- Weaver.
|
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