1.2 STRESS
Actuellement, le mot « stress » est devenu un mot
d'usage courant que les personnes utilisent généralement
indifféremment, soit pour décrire les multiples
évènements et circonstances que leur impose la vie moderne, soit
pour exprimer les diverses conséquences émotionnelles que de tels
évènements peuvent induire.
Le stress a donc de multiples représentations et offre
ainsi une richesse conceptuelle selon les disciplines.
D'aprés la définition du Dictionnaire de
Psychologie de SILLAMY N. (1991 :256) «le mot stress est
utilisé pour désigner l'état dans lequel se trouve un
organisme menacé de déséquilibre sous l'action d'agents ou
de conditions qui mettent en danger les mécanismes
homéostatiques».
Nous pouvons donc dire qu'il s'agit de la réponse de
l'organisme en vue de s'adapter à toute demande de son environnement.
Quant au patient amputé il s'agit d'un ensemble de
perturbations physiologiques et psychologiques
provoquées par le choc émotionnel provenant de la chirurgie qui a
abouti à l'amputation de son membre inférieur.
1.2.1 Différentes approches du stress
1.2.1.1 Approche biologique
Les premiers biologistes ont associé au stress toutes
sortes d'agression que la cellule peut subir (stress thermique, oxydant...)
SELYE H. cité par
DELAY.et PICHOT P. (1990 :290) «
le stress est un état de tension aigu de l'organisme, obligé
de mobiliser ses défenses pour faire face à une situation
menaçante ».
Confronté à une situation stressante,
l'organisme émet des réponses. Selon les mêmes auteurs,
même page, « initialement, le stade de choc se manifeste par une
hypotension, une hypothermie, une hypoglycémie, «« Puis
survient une phase de contre-choc au cours de laquelle les
phénomènes s'inversent 4 Certaines actions témoignent
d'une réaction des glandes surrénales avec
sécrétion de l'adrénaline, puis l'hyperactivité du
cortex surrénale en accroissant la production de certaines hormones,
comme le cortisol et l'adrénaline ». Ces hormones produisent
des modifications du rythme cardiaque, de la pression sanguine, du
métabolisme et de l'activité physique qui ont pour but
d'améliorer les performances physiques générales. Parvenu
à un niveau, ces réactions anéantissent la capacité
du patient à réagir positivement. L'annonce d'une amputation d'un
membre inférieur ou sa réalisation engendrent la situation
stressante qui se manifeste par des réactions différentes chez
les patients.
1.2.1.2 Approche physiologique :
Le médecin physiologiste français Claude
BERNARD fut l'un des premiers à donner une interprétation des
effets du stress sur notre comportement, en 1868 Selon lui, «les
réactions dues au stress visent à maintenir l'équilibre de
notre organisme.»3 Puis, CANNON Walter, un
neurophysiologiste américain, appela cette recherche «
homéostasie » (qui veut dire : « tendance des corps
vivants à stabiliser leur organisme »).
3 Http//
:www.auriol.free.fr/yogathera/relaxation/stress.htm consulté le
13/11/2007
CANNON W., en 1922, cité par FORMACIER et al (2001:47)
décrit le stress comme « une émotion
déclenchée par le système nerveux central de façon
non spécifique dans le but de rétablir l'équilibre de
l'organisme perturbé par un évènement, un changement du
monde extérieur. »
Selon le même auteur, en 1936 et en 1956, CANNON W. et
HANS Selye avaient déjà fondé une véritable
théorie du stress : Le stress désigne l'état
réactionnel soumis à l'action d'un excitant quelconque,
nommé « le stresseur », et dont la nature peut être
physique, chimique ou psychologique.
Le stress est indispensable à la vie et ne peut
être évité
Le stress est fondamentalement une réponse
physiologique à l'agression décrit comme : «
l'état se traduisant par un syndrome spécifique correspond
à tous les changements non spécifiques ainsi induits dans un
système biologique. ».
Une émotion n'est donc pas un phénomene lié
à la seule sphere psychologique, elle a des répercussions sur le
corps et elle induit des répercussions organiques.
Plus tard Selye nomme le stress « syndrome
général d'adaptation », qu'il divise en trois phases :
réaction d'alarme (correspondant au stress aigu), phase de
résistance (correspondant à l'adaptation plus durable à la
situation stressante) puis phase d'épuisement (correspondant à la
période où les ressources de l'individu ne lui permettent plus de
s'adapter à la situation).
|