WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le vécu psychologique des patients récemment opérés. Cas des amputés d'un membre inférieur à  l'hôpital Kibungo au Rwanda

( Télécharger le fichier original )
par Bonaventure CISHAHAYO
Université d'agriculture,technologie et d'éducation de Kibungo - Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de licencié en psychologie clinique 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2.4.3 Counseling

Il est essentiel pour la personne d'avoir et de comprendre les informations nécessaires liées à son intervention pour connaître son nouveau corps. Mieux informée, la personne saura exactement ce qu'il en est et pourra alors commencer à s'accepter. Elle n'aura plus d'angoisse face à l'inconnu ou de fausses idées.

EMERSON, cité par SALTER M. (1996 :22), insiste sur la notion de deuil et de l'importance de verbaliser, d'évacuer son ressenti : « Il vaut mieux essayer de s'assurer que

soient rassemblées les conditions qui permettent à la personne confrontée à un deuil de pleurer, pour la rassurer sur la normalité des sentiments et des pensées étranges et souvent effrayantes qui l'assaillent Et lorsque le plus gros du chagrin est passé, on peut montrer comment ajuster sa vie de manière plus réaliste et satisfaisante. »

En effet, il est essentiel que la personne puisse s'exprimer librement et partager tout ce qui lui tient à coeur. Les professionnels de santé ont un grand rôle de soutien. Un repli sur soi entraîne un isolement social mais aussi une rumination de sentiments négatifs, un confinement sur ses difficultés, ce qui n'a rien de positif pour l'acceptation et l'adaptation de la personne à son nouvel état.

Dans le but d'aider les patients amputés d'un membre inférieur, les membres de l'équipe soignante avec qui nous nous sommes entretenu, expliquent qu'ils démontrent au patient leur valeur dans leur propre structure et dans la structure sociale malgré l'amputation qu'ils ont subie. L'un des membres de l'équipe soignante nous a expliqué que « Iyo umurwayi yiyumva ko ntacyo akimaze mbere cyangwa nyuma yo gucibwa akaguru , icyo gihe tumwereka ko nubwo agiye gucibwa akaguru cyangwa yagaciwe akiri umuntu nk'abandi kandi afite agaciro. Niba hari imirimo yakoraga akaba atakiyishoboye, aho tumusobanurira ko hari indi yashobora kandi akayikora neza ikamugirira akamaro. » Cela signifie que : quand le patient se sent dévalorisé avant ou aprés l'amputation d'un membre inférieur, dans ce cas nous lui montrons que même s'il va ou vient de subir une amputation de son membre, il conserve sa valeur comme autant d'autre humain. S'il y avait des travaux qu'il faisait et qu'il est incapable de faire, on lui explique qu'il y a autant d'autres qu'il peut faire mieux et lui procurer d'intérêt. Cette revalorisation du patient amputé d'un membre va l'aide à reconstruire son image corporelle, et petit à petit il va intégrer sa perte dans son nouveau style de vie, cela va l'aider à mieux s'adapter aux changements de son corps.

3.2.4.4 Psychothérapie cognitivo-comportementale

BESANÇON G. (1993 :102) explique que «Les thérapies comportementales vont agir à partir de la définition des objectifs : comme dans les phobies, par exposition au stress ;4«««en diminuant les facteurs négatifs et en renforçant les facteurs positifs et les thérapies cognitives vont agir sur les pensées automatiques, les systèmes cognitifs

dysfonctionnels, afin de prendre conscience au sujet de ses capacités personnelles propres à modifier ses scénarios catastrophiques »

Quand le patient a subi un important changement physique suite à une amputation d'un membre inférieur, il a besoin de l'aide pour reconstruire son image corporelle et rétablir son estime de soi satisfaisant.

L'équipe soignante enquêtée témoigne que dans la plus part des cas les patients amputés d'un membre inférieur ont peur de regarder leur moignon. Voici les propos de l'un des membres de l'équipe « Iyo turimo kubapfuka usanga bamwe badashaka kureba ako kaguru baciye. Icyo gihe tubasobanurira ko ari rumwe mu ngingo z'umubiri wabo, tukabasaba kudufasha mu gihe turimo kubapfuka. Uko bagenda bagira uruhare ku bibakorerwa barushaho kwitegereza umubiri wabo n'impinduka zawubayeho. Buhoro buhoro bakabimenyera.» Pour dire que : quand nous sommes en train de faire leurs pansements, on remarque que les uns ne veulent pas regarder le membre amputé. Dans ce cas nous leur expliquons que c'est l'un des membres de leur corps, et nous leur demandons de participer à l'acte de soin (pansement). De plus ils participent à leur soin, plus ils explorent leur corps et les changements qu'ils ont subis, petit à petit ils s'y habituent.

A propos de ce patient qui ne veut pas regarder son corps, nous pouvons dire qu'il a les difficultés d'accepter la nouvelle image corporelle. Alors, le fait de solliciter sa participation dans le processus de soin est très important, car il joue un rôle de désensibilisation d'un patient à ce type de phobie. Et de plus il explore son corps, il se construit petit à petit sa nouvelle image corporelle afin de rétablir son équilibre psychologique.

Dans l'analyse des résultats de notre étude nous avons constaté que pour s'accepter et avoir à nouveau une estime de soi pour un patient amputé d'un membre inférieur afin contribuent au rétablissement de son équilibre physique et psychologique, il faut :

· donner à la personne le temps d'accepter sa nouvelle apparence et ses nouveaux changements physiologiques, la laisser toucher et explorer des changements corporels et la faire comprendre la nécessité d'apprendre à se prodiguer des soins, ainsi l'encourager à devenir indépendant et acquérir la maîtrise des soins quotidiens,

· se reconstruire une nouvelle image corporelle et y adapter son style de vie si possible, un changement dans l'échelle de valeurs de l'individu,

· que la personne limite les effets de son handicap (qu'elle se prenne en charge physiquement le mieux possible),

· que le facteur physique ou la fonction altérée soit considérée comme un atout (« d'accord j'ai subis une amputation mais je ne souffre plus de la maladie du cancer »),

· recourir au psychodrame pour aider la personne à exprimer ce qu'elle ressent. Par exemple si elle dit « Je sais que mon mari ne voudra plus me toucher à cause de l'amputation», jouer le rôle du mari et parler avec elle de son amputation, permuter ensuite les rôles pour que la personne puisse exprimer ce qu'elle pense et redoute de la réaction de son mari.

· explorer avec la personne ses forces et ses ressources qui l'aideront tout au long du cheminement de sa reconstruction personnelle

· encourager le patient à se libérer des cognitions négatives en s'écartant des pensées

irrationnelles et en remplaçant par des pensées rationnelles. Par exemple « je vais

mourir » peut être remplacée par « j'ai confiance dans les techniques médicales »

Get exemple nous aider à faire une évaluation situationnelle du patient amputé dans le but de lui aider à ne pas être rongé par des pensées irrationnelles qui lui procurent de stress et d'anxiété.

La réussite d'une acceptation active apparaît donc comme un élément fondamental de la santé physique et mentale de la personne amputée. En effet, le maintien d'une bonne continuité de soins peut grandement réduire la survenue des complications à court ou à long terme. De même, les sentiments d'efficacité personnelle et les soins du moignon propres à l'acceptation active pourraient prévenir les troubles de dépression souvent observés chez les personnes récemment amputées et n'acceptant pas leur situation.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry