SMELTZER S. et BARE B. (1998 : 2080), expliquent que «
Comme elle [amputation] est souvent prévue depuis un
certain temps, le patient dispose de plus de temps pour vivre le chagrin
associé à la perte du membre. Par conséquent, l'adaptation
à l'altération de l'image corporelle lui est souvent plus facile.
Il est important de planifier un soutien psychologique avant et après
l'amputation. »
Le témoignage de l'un des membres de l'équipe
soignante avec qui nous nous sommes entretenu donne l'image en rapport avec
l'accompagnement psychologique accordé aux patients amputé d'un
membre inférieur, à l'Hôpital Kibungo : « Iyo
hafashwe icyemezo cyo guca ukuguru ku buryo butihutirwa, tubibwira umurwayi
tukamuha igihe cyo kubyitegura, nk'icyumweru. Muri icyo gihe, tumusobanurira
ibigiye kumubaho byose. Mbere abanza kwanga, ariko uko turushaho kumwereka ko
nta wundi muti wamufasha kugirango akire, buhoro buhoro akagenda abyakira ;
Umunsi wo kumubaga ugera yarabyakiriye. Pour dire que : quand on prend la
décision d'amputer un membre inférieur de façon non
urgente, nous l'annonçons au patient et nous lui donnons le temps comme
une semaine de se préparer. Dans ce cas, nous lui expliquons tous ce qui
va se passer sur lui. Au début, il refuse, mais de plus
qu'on lui montre qu'il n'y a pas d'autres remède qui
pourrait lui aider, petit à petit il finit par accepter et il est
confiant le jour de l'opération.
L'équipe soignante explique que souvent les patients
amputés d'un membre inférieur déclarent une sensation d'un
membre tres douloureux alors qu'on l'a amputé. Pour ces cas , ils ont
expliqué que pour leur apporter de l'aide, ils essayent d'être
près d'eux toute en répondant aux multitudes de questions qu'ils
demandent et en expliquant que ce phénomène de membre
fantôme est passagère et normal pour un patient fraîchement
amputé.
Dans ce type de relation, le soignant apporte une aide
ponctuelle à un patient afin de l'amener à trouver une solution
à un problème immédiat et à se libérer
d'émotions pénibles. Pour la personne amputée, nous
trouvons que ce type de relation est d'une importance capitale puisqu'elle vise
entre autre à redonner la confiance à la personne et à lui
manifester de la compréhension, éléments essentiels pour
pouvoir s'accepter et revivre normalement.
Lors de la phase préopératoire, le simple fait
d'expliquer à la personne ce qui va se passer pour sa vie future avec
l'amputation rassure énormément. Le fait de l'encourager à
poser des questions sur le moindre de ses tracas lui procure de la confiance :
un patient qui a du mal à s'accepter ou à se gérer est
souvent mal ou peu informé. La personne comprend
généralement peu d'explication médicale à cause de
l'état de choc. Ce n'est souvent que quelques jours plus tard qu'elle
réalise l'ampleur et la signification définitive de
l'intervention et connaît alors un désarroi profond : il y a par
conséquent un grand besoin d'informations et de conseils
spécialisés émanant de professionnels, mais aussi d'un
soutien psychologique, de savoir qu'on peut compter sur quelqu'un, etc.
L'idée est d'accompagner la personne dans son épreuve et non de
se battre contre la maladie.