1.3.2 Lien entre anxiété et patients
récemment amputés d'un membre inférieur.
L'étude des différentes approches de
l'anxiété a en commun le fait que la personne ignore la raison
qui la pousse à être dans cet état. En effet, cette cause
apparaît comme refoulée, fuie car le sujet ne sait comment
mobiliser ses forces pour l'affronter et trouver des solutions
efficaces. Cela semblerait correspondre à notre sujet
puisqu'il traite des patients qui ont des difficultés à faire
face à leur nouvelle situation.
Les personnes vivent la même expérience
différemment : certains s'habitueront vite à ce changement alors
que d'autres auront besoin de plus de temps dans leur adaptation. Nous savons
que les conséquences physiques et psychologiques de l'amputation sont
très déstabilisantes et de ce fait constituent un
évènement majeur dans la vie d'une personne. L'amputation d'un
membre inférieur et ce qu'elle implique peuvent donc être
considérés comme générateurs
d'anxiété dans la vie de tous les jours.
Par contre il existerait un différent. Notre travail
porte sur la phase postopératoire de l'amputation d'un membre
inférieur. Il existe donc une raison réelle et connue du patient
pour déclencher cette situation : l'amputation d'un membre de son corps.
Or, dans la description de l'anxiété, il est mentionné que
le sujet refoule et fuit la cause de son mal-être. Gela ne semble donc
pas cohérent : le sujet ne peut qu'avoir pleinement conscience de la
présence du moignon d'amputation qu'il vit avec au quotidien.
L'anxiété découlant de l'amputation d'un
membre inférieur peut cependant exister si la personne ne sait pas ce
qui l'angoisse précisément cette amputation qu'elle a subit
(problème par rapport au corps, par rapport au regard des autres, etc.),
ou si la souffrance psychologique par rapport au choc, au changement a
été trop importante et qu'elle l'a enfouie pour se
protéger en développant par conséquent une
anxiété.
1.3.3 Patients récemment amputes: stress ou
anxiété ?
L'étude des notions d'anxiété et de
stress peuvent nous aider. Ils vont nous permettre de connaître lequel de
ces deux états est le plus approprié à l'état des
patients récemment amputés d'un membre inférieur. Dans le
cas du stress, la personne a parfaitement connaissance de ce qui la tracasse,
à l'inverse de l'anxiété où la personne fuit cette
cause qui la fait souffrir.
Le stress semble plus s'installe à des moments
précis : par exemple, dans la situation de la personne amputée,
au moment ou elle doit faire ses soins et se prendre en charge malgré
son
incapacité physique, se regarder, être en
présence d'autrui, etc. L'anxiété aurait un
caractére plus « chronique et continu », survenant
également á distance des évènements stressants.
Il n'y a donc pas stress ou anxiété mais stress et
anxiété pour ces patients.
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