II. REVUE DE LITTERATURE
2-1 Epidémiologie du surpoids et de
l'obésité
2-1-1 Généralités
2-1-1-1 Définition des concepts
La nutrition est la science de l'alimentation. Elle comprend
la digestion, l'absorption et le devenir des nutriments. La malnutrition
résulte d'un apport insuffisant en nutriments ou de facteurs
pathologiques qui compromettent la digestion, l'absorption et l'utilisation des
nutriments.
L'obésité est un excès de masse grasse
de l'organisme. D'après Luc PICON, on peut considérer comme
obèses les sujets, quel que soit leur poids, dont la composition
corporelle est telle que le rapport entre masse de lipide et masse maigre a une
valeur nettement supérieure à celle qu'on observe en moyenne chez
les sujets du même âge et du même sexe.
Obésité androïde : forme
d'obésité avec prédominance de la graisse au niveau de la
partie supérieure du tronc et de la paroi abdominale. Le nombre des
adipocytes reste normal mais leur taille est augmentée
(obésité hypertrophique).
Obésité gynoïde : forme
d'obésité avec prédominance de la graisse au niveau des
ceintures pelviennes. Le nombre des adipocytes est augmenté mais leur
taille reste normale (obésité hyperplasique).
Obésité mixte : la graisse s'accumule dans
toutes les parties du corps. Elle est encore appelée
obésité pléthorique.
Obésité viscérale : la graisse s'accumule
uniquement dans la cavité abdominale.
2-1-1-2 Indicateurs de l'obésité
La masse grasse représente 10 à 15% du poids
corporel chez l'homme et 20 à 25% chez la femme jeune.
L'obésité étant souvent définie en terme de poids,
une balance et une toise suffisent pour le diagnostic. Définir
l'obésité en fonction du poids
suppose que tout excès pondéral est attribuable
à un excès de masse grasse. Ceci est contestable puisqu'un
excès de poids peut-être lié à une seule inflation
des autres secteurs (eau, muscles, parenchymes, squelettes). Mais il est
légitime de définir l'obésité en terme de poids, la
seule cause d'erreur significative étant la rétention hydro
sodée facilement reconnue à l'examen clinique. L'inflation des
autres secteurs n'atteint jamais un niveau tel qu'il puisse conduire, en
clinique, à un faux diagnostic d'obésité. L'Indice de
Masse Corporelle (IMC), Body Mass Index (BMI) des anglosaxons exprime la
corpulence. Sa corrélation avec la masse grasse est de 0,8 (BASDEVANT et
al, 1993).
L'IMC permet de voir si on est en surpoids et permet de
dépister une maigreur franche et une obésité franche
(figure2-1 en annexe). La mesure de l'indice de masse corporelle permet
d'estimer l'état nutritionnel. C'est un moyen simple et fiable pour
dépister l'obésité chez l'adulte, chez l'homme comme chez
la femme entre 18 et 65 ans. Les critères de l'OMS définissent la
surcharge pondérale (embonpoint, overweight) comme un IMC égal ou
supérieur à 25 kg/m2 et l'obésité comme un IMC
égal ou supérieur à 30 kg/m2 (OMS, 2000).
Le tableau n°2-1 donne les définitions des experts
de l'International Obesity Task Force (organisme lié à
l'organisation mondiale de la santé).
Tableau 2-1:
Appréciation de l'état nutritionnel en fonction de
l'IMC
Classification
|
IMC (kg/m2)
|
Maigreur
|
<18,5
|
Normal
|
18,5 à 24,9
|
Surpoids
|
25 à 29,9
|
Obésité
|
> 30
|
Obésité massive
|
> 40
|
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Source: Report of WHO
Consultation on Obesity. Geneva, 3-5 june 1997 (WHO/NIT/NCD/98.1):1998.
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