Risque de marché et théorie des valeurs extrêmes( Télécharger le fichier original )par Jean MEILHOC Institut des hautes études économiques et commerciales - Master II - Capital Markets 2012 |
I. SECTION THÉORIQUE« Imaginez une règle tenue verticalement sur votre doigt : cette position très instable devrait conduire à sa chute, au moindre mouvement de la main ou en raison d'un très léger courant d'air. La chute est liée fondamentalement au caractère instable de la position ; la cause immédiate de la chute est, elle, secondaire » Didier Sornette, 2002 I.I. MODÈLE DE FRÉQUENCE DES RENTABILITÉS ANORMALESLes aspects macroéconomiques montrent de façon indubitable les conséquences d'une crise, particulièrement celle des Subprimes, qui fut, pour les observateurs les plus avertis, aussi importants que celle qui a vu le jour du jeudi noir de 19298(*). Cependant, lorsqu'on se situe sur un marché financier, dans notre exemple le Dow Jones Industrial Average (DJIA), comment considérer l'impact qu'a eu cette crise sur les actifs le composant ? Évaluer la hausse de la volatilité, sur un intervalle de temps représentant la crise, afin d'y extraire des rentabilités anormales, peut être un bon point d'appui. Mais comment pouvons-nous juger de ce que peut représenter le niveau de la volatilité dite normale à titre de comparaison ? La technique de l' « étude d'événement », initié par E. Fama9(*), a précisément pour objectif d'apprécier la précipitation et la profusion avec laquelle un actif se déplace, transformant ainsi le discernement qu'ont les investisseurs du risque d'un actif. Nous allons pour ce faire nous focaliser sur la recherche des rentabilités anormales, puis juger de leur significativité à travers des tests statistiques. I.I.1 TAUX DE RENTABILITÉS NORMALES ET ANORMALESLes crises financières et monétaires occasionnent donc des mouvements particuliers sur le cours d'un titre. L'approche utilisée pour isoler ceux-ci des fluctuations liées à l'influence de facteurs exogènes à la crise des Subprimes repose ainsi sur le calcul de rentabilités anormales. Par définition, ces taux de rentabilités sont obtenus par différence entre les rentabilités observées, influencées par l'incertitude qui règne sur les marchés en période de crise, et les rentabilités dites normales, données par l'absence de perturbations majeures. Les rentabilités anormales sont nécessairement calculées en fonction d'un modèle de calcul. A ce titre, nous avons choisi d'en présenter deux dans notre étude : § Le modèle de moyenne § Le modèle de marché. I.I.1.1 PROCESSUS D'ÉVALUATIONLes variables du modèle permettant le calcul des rentabilités anormales font l'objet d'une évaluation préalable. Cette estimation doit être conduite sur une période de temps antérieure dans laquelle il n'y eu aucune représentation de crise ou d'évènements extraordinaires capables de biaiser l'étude10(*). * 8 Le « krach de 1929 » est une crise financière qui se déroula à la Bourse de New-York entre le jeudi 24 octobre et le mardi 29 octobre 1929. Cet événement marque le début de la « Grande dépression », la plus grande crise économique du XXe siècle. Les jours-clés du krach ont hérité de surnoms distincts : le 24 octobre est appelé « jeudi noir », le 28 octobre est le « lundi noir », et le 29 octobre est le « mardi noir », dates obscures de l'Histoire des bourses de valeurs. * 9 Hypothèse d'efficience des marchés enseignée par E. Fama dans « Market effifiency, long-term returns and behavioural finance », journal of finance economics, 1998, dans lequel il quantifie les effets que peuvent impliquer un évènement de nature à changer la perception qu'ont les investisseurs de la valeur théorique d'un titre. * 10 Pour l'étude de la crise des subprimes, il est important d'éviter les mouvements de bourse liés au choc du 11 septembre 2001 et du scandale d'Enron en 2003 par exemple. |
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