SECTION II: les théories explicatives des
investissements directs étrangers:
Au cours de cette section, nous allons passer en revue les
approches théoriques des IDE, ainsi que quelques appréciations de
celles-ci.
On passera en revue:
-Les approches des zones monétaires
-Les théories fondées sur le commerce
international
-Les approches basées sur l'organisation de
l'entreprise
-Les théories synthétiques, ainsi que les
approches récentes des IDE.
1-LES APPROCHES DES ZONES MONETAIRES:
Le contenu de cette approche est apparu pour la
première fois dans deux travaux de R.Z Aliber (1970 et 1971).
R.Z.Aliber explique l'implantation des firmes
multinationales par le pouvoir qu'à la monnaie du pays
d'origine.
En effet, selon lui, l'avantage des FMN sur les firmes locales
provient du fait que leurs actifs sont toujours exprimés dans la devise
forte de leur zone monétaire.
Ainsi, grâce au taux de change, qui résulte de la
confrontation de la monnaie du pays d'accueil (faible) et de la monnaie du pays
d'origine (forte), les filiales des FMN se trouvent mieux placées sur le
marché des capitaux que les firmes locales: conditions
débitrices plus avantageuses, coefficients de capitalisation boursiers
plus élevés.
En somme, le taux de change va agir de deux façons
contradictoires sur la décision d'investissement à
l'étranger:
-D'abord, en se délocalisant la FMN contourne la
contrainte du taux de change qui pénalise la compétitivité
de ses exportations;
-En suite, le taux de change permet une
dépréciation de la valeur boursière des firmes locales au
regard des aptitudes d'acquisition des FMN.
Dans les deux cas, la délocalisation de la production
devient une opportunité que la FMN doit saisir.
L'approche de R.Aliber a fait l'objet de plusieurs reproches,
entre autres:
-Cet économiste fait de la variable monétaire
l'élément focal de sa thèse; il existe d'autres variables
qui commandent la décision d'investir à l'étranger.
2-LES APPROCHES THEORIQUES SUR LE COMMERCE
INTERNATIONAL:
Ces approches accordent un rôle primordial aux
structures des marchés en matière d'implantation à
l'étranger.
Les entreprises qui investissent à l'étranger
doivent disposer d'un avantage monopolistique ou compétitif relatif
à l'un des quatre facteurs suivants:
* Le coût du capital
* Les dépenses en recherche et développement
* Les économies d'échelle
* Les dépenses publicitaires
Ces avantages doivent être suffisamment importants pour
compenser les coûts d'implantation à l'étranger.
Les théories basées sur la structure des
marchés se retrouve dans la théorie du cycle du produit de
R.Vernon, la théorie des marchés imparfaits de S.Hymer, la
théorie de l'internationalisation de J.Buckley et M.Casson ainsi que
dans les recherches de Knicker Boker.
2-1-LA THEORIE DU CYCLE DU PRODUIT:
La théorie du cycle du produit a été
élaborée par un économiste américain R.Vernon
(1966). Elle énonce que l'investissement direct étranger
constitue une période dans le cycle de vie d'un produit des firmes
oligopolistiques.
Les différentes étapes dans le cycle de vie d'un
produit sont les suivants:
-La première étape est la période de
l'innovation et de la création du produit. L'entreprise dispose d'un
avantage technologique et elle peut l'exporter sans avoir encore de
concurrence étrangère. Le produit n'est pas encore
standardisé.
-La deuxième étape est celle de la maturation et
standardisation du produit. L'entreprise cherche alors à exploiter son
innovation sur les marchés étrangers, les exportations sont plus
importantes.
-Au cours de la troisième phase, le produit est bien
standardisé la concurrence se fait plus forte sur le marché
intérieur. Donc, la firme chercher à localiser la production
à l'étranger, là où des coûts salariaux, ou
autres, plus faibles (du fait de l'imperfection des marchés) permettront
une fabrication des produits à un prix plus bas et réexporte une
partie de sa production vers la société mère.
La théorie du cycle du produit explique de nombreuses
délocalisations de firmes multinationales industrielles à
l'étranger dans les années 60 et 70 (firmes multinationales
américaines en Amérique latine, au Mexique, en Hong-Kong,
multinationales européennes dans des pays d'Afrique, en Corée du
sud, multinationales Japonaises dans les pays d'Asie du Sud-Est).
Elle met également d'accent sur le fait que les
avantages des firmes multinationales ne sont pas permanents, mais
évoluent dans le temps.
Dans va version la plus récente, elle explique aussi
pourquoi les FMN ne peuvent se maintenir longtemps dans certains secteurs.
Lorsque la technologie est simple et l'investissement élevé, il y
a risque important, car les entreprises du pays hôte peuvent rapidement
assimiler le savoir-faire des multinationales. Il y a alors des pressions
importantes de la part des gouvernements pour obtenir le contrôle de la
firme implantée dans le pays. C'est ce qui s'est passé dans le
secteur minier pétrolier.
Cependant, si les deux premières phases exposées
par R.Vernon ont souvent été suivies par les FMN
françaises ou Japonaises, celles-ci ne suivent
généralement pas la troisième phase qui concerne la
réexportation dans le pays de la société mère.
|