LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS:
«UNE REVUE DE LITTERATURE » INTRODUCTION
:
La décision d'investissement à l'étranger
nécessite des études préalables plus difficiles que la
décision d'investissement national.
En effet, le contexte politique, financier, les circuits
économiques des pays étrangers sont mal connus, les incitations
fiscales étrangères et les législations sociales
différent selon les pays, les comportements sociaux sont particuliers.
Ces décisions d'investissement à l'étranger occupent une
place importante dans la littérature économique et ont fait
l'objet d'un débat très animé entre théoriciens de
l'économie internationale.
En effet, de multiples théories ont été
élaborées pour approcher les investissements directs à
l'étranger; elles ont analysé les raisons d'implantation et de
délocalisation des entreprises multinationales à
l'étranger. Ces investissements ont sensiblement évolué
(au niveau de leur nature, forme, modalité, orientation) au fil des
années et les théories reproduisent, sur le plan conceptuel, ces
changements.
Jusqu'aux années soixante-dix, la plupart des IDE ont
été effectués par des entreprises américains, en
réponse à la croissance des marchés des pays de la
communauté économique européenne.
Dans le milieu des années 70, il y a eu
décélération des investissements américains en
Europe, en même temps, que s'accéléraient les ID
européens et Japonais à l'étranger.
La crainte d'un climat protectionniste à inciter les
entreprises à se délocaliser pour contourner les barrières
douanières (investissements du Japan en Europe dans la perspective du
marché unique).
Ce chapitre commencera par définir ce que l'on entend
par investissement direct à l'étranger (section
I) avant d'exposer les théories explicatives des motifs
d'implantation des entreprises multinationales à l'étranger
(section II).
Section I: Investissements directs étrangers:
Définition et concept.
L'investissement direct étranger (IDE) est une notion
qu'il n'est pas aisé à définir. Elle est complexe et
statistiquement difficile à évaluer.
Il faut faire en premier lieu le distinguo entre l'IDE et
l'investissement en portefeuille.
Les IDE sont définis par le fond monétaire
international (FMI) comme les investissement destinés à
créer ou à accroître une forme d'intérêt
permanent dans une entreprise et qui entraînent un certain contrôle
sur la gestion de cette dernière.
On entend généralement par investissement
direct:
-L'achat, la création ou l'extension de fonds de
commerce aux succursales.
-Les différentes opérations ayant pour effet de
prendre ou d'accroître le contrôle d'une société
à savoir:
Les opérations en capital: prises de participation,
souscription à des augmentations en capital
Avances, prêts et cautions.
Une autre définition retenue par l'organisation
mondiale du commerce (OMC) ou la conférence des nations unies pour le
commerce et le développement (CNUCED) définit l'IDE comme
l'action d'un investisseur, basé dans un pays donné (pays
d'origine), qui acquiert des actifs dans un autre pays (pays d'accueil), avec
l'intention de les gérer. Autrement dit, c'est au niveau du pouvoir de
gestion qu'on distingue un investissement direct d'un investissement en
portefeuille. Ce dernier est constitué des titres financiers:
obligations, actions et autres titres qui conservent un caractère de
placement sans objectif de participation à la gestion. Ces
investissements de portefeuille, effectués par des particuliers, des
entreprises ou des services publics, concernent principalement les
souscriptions publiques (bons du trésor) et les emprunts sur le
marché des capitaux privés.
Lorsqu'une entreprise effectue un investissement direct
à l'étranger, elle devient une multinationale.
Cependant, la définition ci-dessus pose plusieurs
problèmes de méthode qui ne pourront être abordés
ici:
-à partir de quel part du capital (20%, 25%...)
tracera-t-on la frontière entre IDE et investissement en portefeuille?
La nécessité statistique conduira à établir des
seuils qui auront des significations différentes selon les cas. Une
entreprise qui détient 5% du capital d'une autre, lorsque l'ensemble
des actions est extrêmement réparti dans le public, possède
un pouvoir de gestion réel, tandis que la détention de 20% du
capital face à un actionnaire ne donnera même pas le droit
à la minorité de blocage. Les Etats-Unis ont mis la barre
à 10% la plupart des pays européens à 20%.
-D'autre part, la détention du capital n'est pas le
seul moyen d'exercer un pouvoir étranger sur des entreprises
étrangères sur les entreprises nationales, sans
nécessité de participation au capital: crédit
international, sous-traitance et autres pouvoirs d'influence. Il existe
également plusieurs formes d'alliances industrielles où la
gestion est par définition partagée, tout en s'accompagnant de
transferts d'investissements et de pouvoir de gestion?
-La dernière question a trait à
l'impossibilité d'assimiler les IDE et les transferts de capitaux entre
pays (dans un sens au moment de l'investissement et dans le sens opposé
au moment du rapatriement des profits). En effet, les IDE ne se limitent pas
à des importations nettes d'actifs au profit des pays d'accueil, lors
d'une création d'un rachat ou d'une augmentation de capital. Une part de
plus en plus grande d'IDE résulte du réinvestissement local des
bénéfices nationaux (IDE sans transfert de capitaux) ou d'emprunt
local (également sans transfert international). De même une part
de plus en plus grande des profits réalisés sera effectuée
à des opérations internationales sans rapatriement vers le pays
d'origine. Ces mouvements d'investissements sans transfert international
conduisent à dire que les flux d'IDE dépassent dans tous les
pays, les statistiques issues des balances des paiements.
Dans le cas marocain, les investissements étrangers
figurent, au niveau de la balance des paiements, dans le compte de capital et
d'opérations financières du secteur privé sous le nom de
prêts et investissements. Ce sous-compte, lui même, est
réparti en:
-Investissement direct
-Investissement en porte feuille
-Autres, il s'agit des prêts et avances en comptes
courants d'associés. Le tableau ci-dessus illustre et localise la place
des investissements directs au niveau de la balance des paiements.
TABLEAU N° 1 BALANCE DES PAIEMENTS AU
MAROC
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RECETTES
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DEPENSES
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SOLDES
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A-COMPTE DES TRANSACTIONS COURANTES BIENS
Marchandises générales
Biens importés sans paiement
et réexportés après transformation
Achats de biens dans les ports
SERVICES
Transports
Voyages
Services de communication
Services d'assurance
Redevances et droits de licence
Autres services aux entreprises
Services fournis ou reçus par les administrations
publiques N.C.A
REVENUS
Revenus des investissement privés
Revenus des investissement et des emprunts publics
TRANSPORTS COURANTS
Publics
Privés
B-COMPTE DE CAPITAL ET D'OPERATIONS
FINANCIERES
CAPITAL
Transferts des migrants
OPERATIONS FINANCIERES
SECTEUR PRIVE
Crédits commerciaux
Prêts et investissements
SECTEUR PUBLIC
Crédits commerciaux
Prêts
Opérations avec le FMI
ENGAGEMENTS EXTERIEURS
Comptes étrangers en DH convertibles
Comptes en DH convertibles RME
Comptes convertibles à terme
Autres
AUTRES OPERATIONS
Règlements intervenus à partir des comptes
étrangers en DH convertibles N.C.A
Ajustement au titre du transport et assurance sur
marchandises
D-ECART STATISTIQUE TOTAL
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Source : Office des Changes
TABLEAU N° 2 REPARTITION DES
INVESTISSEMENTS ETRANGERS PAR NATURE
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Recettes
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Dépenses
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- Investissement étrangers:
Investissements directs
Investissement en portefeuille
Prêts et avances en comptes courants
d'associés
-Total
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Source : Office des Changes
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