1.3
Présentation et analyse des résultats de l'estimation
économétrique du risque de crédit 2 en fonction des
variables caractéristiques du conseil d'administration
Les résultats de cette estimation sont
présentés dans le tableau ci-dessous
Tableau n° 6 :
Présentation des résultats de l'estimation du risque de
crédit 2
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Variables dépendantes : risque de
crédit 2 (modèle 2)
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Variables indépendantes
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Signes attendus
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Résultats des estimations
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TAILCA
|
-
|
-.0213*
(-1.62)
|
ADINST
|
-
|
-.5493***
(-2.77)
|
ADETR
|
-
|
-.4311**
(-2.04)
|
ADETAT
|
+
|
-.4489**
(-2.26)
|
ADETP
|
+
|
-.0295
(-0.14)
|
DUAL
|
+
|
.0403
(0.66)
|
CAP
|
-
|
.0537
(0.32)
|
TAILLE
|
-
|
-.1715***
(-3.49)
|
AGE
|
-
|
.0066***
(2.91)
|
constance
|
|
2.872***
(4.24)
|
Observations
|
|
60
|
Prob > chi2
|
|
0.0000
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Source : estimations de
l'auteur avec logiciel STATA 9.0
Les astérisques indiquent une
significativité au seuil de (1%)***, (5%)**, et (10%)*. Les statistiques
(z) sont présentées entre parenthèses.
A l'instar du premier modèle, le second est globalement
significatif comme le révèle la probabilité
associée au Chi 2 (0,0000). L'analyse des résultats de ce second
modèle est faite comparativement aux résultats du premier
modèle.
§ Tout comme dans le cas du premier modèle, la
taille du conseil d'administration a un effet négatif et significatif
sur le risque de crédit des banques togolaises. Ce résultat est
conforme à celui obtenu par Adams et Mehran (2003 et 2005) qui
constatent que les banques américaines ayant des conseils
d'administration de grande taille sont moins risquées que leurs
homologues de taille plus réduite.
§ Le pourcentage d'administrateurs institutionnels est
aussi négativement et très significativement
corrélé au risque de crédit bancaire conformément
à notre attente au niveau des banques de notre étude et donc
celui issu des travaux de Jensen (1993) selon lequel les administrateurs
institutionnels sont pourvus d'une expertise considérable dans la
maîtrise du risque de crédit bancaire.
§ Le pourcentage du nombre d'administrateurs
étrangers a aussi un impact négatif et significatif sur le risque
de crédit bancaire. Comme énoncé
précédemment les timides réformes financières du
secteur bancaire ont permis à la BOAD par exemple de rentrer dans le
capital de bon nombre de banques publiques. La Banque Populaire s'est
rapprochée de la Caisse d'Epargne du Togo (CET) confirmant ainsi l'effet
négatif du nombre des administrateurs étrangers sur le risque de
crédit.
§ C'est aussi pareil pour le pourcentage
d'administrateurs représentant l'Etat au conseil d'administration. Il a
un impact très significativement négatif sur le risque de
crédit bancaire pour les banques de notre échantillon. Ceci
prouve l'effet des interventions des bailleurs de fonds sur l'attitude des
représentants de l'Etat au sein des conseils d'administration. Ce
résultat est conforme à celui obtenu précédemment
par Dannon (2009) sur un échantillon de cinquante (50) banques de la
zone UEMOA.
§ La taille de la banque a, tout comme
précédemment, un effet négatif et très significatif
sur le risque de crédit bancaire. Ce résultat est à
l'opposé de la doctrine du « Too big to fail »
en vertu de laquelle les banques de grande taille se lancent dans le
financement des investissements très risqués tout en
espérant qu'en cas de problème, les autorités
monétaires et publiques mettraient en oeuvre des plans de sauvetage afin
d'éviter leur faillite avec les coûts sociaux que cela
entraîne.
§ Le pourcentage des représentants des
établissements publics au sein des banques du Togo a aussi un impact
négatif mais non significatif sur le risque de crédit bancaire
contrairement à nos anticipations. Nous avons vu que ces
établissements appartiennent à l'Etat mais sont devenus plus
sérieux en matière d'efficacité du CA comme le font les
représentants directs de l'Etat dans les conseils d'administration des
banques et pour les mêmes raisons que ci-dessus. Nous tirons la
même conclusion que ci-dessus : plus leur pourcentage augmente plus
le risque de crédit bancaire baisse, toutes choses étant
égales par ailleurs.
§ Tout comme précédemment, la
dualité du style de leadership a un effet positif mais non significatif
sur le risque de crédit bancaire. En effet selon Jensen (1993), le cumul
de ces deux fonctions favorise les stratégies de domination du directeur
général et une centralisation excessive du pouvoir
décisionnel qui ne favorise pas une meilleure sélection des
investissements. La double fonction de dirigeant et de président du
conseil d'administration contribue à renforcer les conflits
d'intérêt entre actionnaires et leur agent.
§ Par ailleurs, la capitalisation bancaire a un impact
positif mais non significatif sur le risque de crédit des banques
togolaises. Tout comme ci-dessus, ce résultat est contraire à nos
prédictions théoriques. Toutefois, il met l'accent sur
l'efficacité de la réglementation du capital mise en oeuvre dans
la zone UEMOA par la BCEAO (2007). Ce résultat supporte les conclusions
d'autres études antérieures qui indiquent que les banques qui ont
un ratio de capitalisation plus important présentent un risque plus fort
(Camara, 2006 ; Besanko et Kanatas, 1996). En revanche, ce résultat ne
corrobore pas celui obtenu récemment sur le secteur bancaire tunisien
qui révèle que plus les fonds propres augmentent, plus le risque
bancaire diminue (Mamoghli et Dhouibi, 2009).
§ Par contre dans le cas actuel, l'âge de la banque
a un d'impact positif très significatif sur le risque de crédit
bancaire confirmant ainsi ce que tendent de prouver des études
empiriques antérieures qui indiquent que l'ancienneté favorise,
grâce au processus d'apprentissage, une grande expertise dans la gestion
et la maîtrise du risque de crédit bancaire.
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