II.1.1.3 Ratio des crédits accordés
à l'économie
Les crédits à l?économie constituent
l?ensemble des crédits accordés au secteur public et ceux
octroyés au secteur privé par les banques de dépôt
et par la banque centrale.
Il importe en effet d?établir une nette distinction de
crédits accordés à l?économie (Barre, 1956).
Les crédits à court terme, résultant de
découverts ou d?escompte deffets ;
Les crédits à moyen terme mobilisables (prêts
spéciaux à la construction, crédits d?équipements,
crédits à l?exportation etc.) ;
Les crédits à moyen terme non mobilisables et
les prêts à long terme nourris par les organismes
spécialisés et les établissements financiers et
susceptibles d?entrer dans le portefeuille du système bancaire.
Outre ces crédits aux entreprises et aux particuliers, on
retient les bons ou obligations à moyen terme émis par les
organismes spécialisés.
Les graphiques ci-dessous montrent différentes phases
d?évolution du ratio des crédits à l?économie dans
les Pays des Grands Lacs :
Graphique 7 : Evolution du ratio des crédits à
l?économie en RDC
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L7.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004 et Rapports de la
BCC
Ce graphique compte trois principales phases d`évolution.
La première va de 1970 à 1979, la seconde de 1980 à 1990
et troisième de 1991 à 2002.
Au cours de la première phase (1970 1979), il ressort que
le ratio crédits à l`économie a augmenté
d`années en années et oscille entre 5 et 20%.
La deuxième phase va de 1980 à 1990. Au cours de
cette phase, le ratio de crédits enregistre un choc dû à la
démocratisation du pays ayant des conséquences sur le ratio
crédits à l`économie atteignant une moyenne d?au moins 5%
pour s?arrêter à 10%. Cette situation coïncide principalement
avec la phase de l?augmentation du déficit budgétaire (Rapport
BCC, 1990).
La troisième phase est caractérisée par
une forte baisse du ratio crédits à l?économie. Cette
tendance va décroissant d?année en année et oscille entre
0 à 5%. Cette allure s?expliquerait par une quasi absence des structures
financières qui permettent de mettre en relation des agents à
capacité de financement et ceux à besoin de financement.
Graphique 8 : Evolution du ratio des crédits à
l?économie au Rwanda
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L8.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Trois principales phases sont retenues dans l?évolution de
l?indicateur du ratio
75 80 85 9 95 00 Anées
C CE
crédits à l?économie. La première
phase va de 1970 à 1980, la seconde de 1981 à 1993 et la
troisième phase va de 1994 à 2002.
Au cours de la première phase (1970-1980), il ressort
que le ratio crédits à l?économie a diminué
d?année en année. Entre 1975 et 1980, il oscillait autour de 5%
alors qu?entre 1970 et 1974 il était haussière et oscillait
autour de 18%. A cette époque, on observe une faible régulation
du système financier et la situation économique des pays
africains se détériore jusque aux années 80 où elle
est devenue intenable (Kpodar, 2003).
Dans la 2èm phase (1981-1993), ce ratio enregistre une
augmentation vraisemblablement à la suite de la mise en place des
programmes d?ajustements structurels16 et a atteint une
moyenne d?environ 15% en 1990.
A la troisième phase (1993 - 2002), le ratio de
crédits à l?économie enregistre un fort accroissement, il
s?élève à 28% en 1994. Cependant, ce ratio subit une
diminution sensible qui le ramène à 9% juste après une
année. Cette période se caractériserait par les effets du
Programme d?Ajustement Structurel. Cette dernière ne s?est pas
accompagnée du développement du système financier en
Afrique17
Graphique 9 : Evolution du ratio des crédits à
l?économie au Burundi
![](Approfondissement-financier-et-croissance-economique-dans-les-pays-de-la-C-E-P-G-L9.png)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
16 Ces programmes comprenaient un volet sur la
réforme du système financier focalisée sur la
réduction de la répression financière, la restauration de
la solvabilité des banques par la
5 8 8 0
privatisation des banques publiques, la restructuration des
banques en difficulté et la
Années
facilitation de l?entrée des banques
étrangères dans le capital des banques locales
CREPIB T ENDANCE
17 Pour les pays africains, on observe une
légère augmentation du ratio depuis 1968 jusqu?au début
des années 80. C?est à partir de cette période que la
situation a commencé à se détériorer. Par la suite,
on remarque que la libéralisation financière n?a pas
favorisé l?expansion des crédits au secteur privé dans las
pays africains comme cela avait été escompté. On constate
une contraction des crédits jusque dans las années 90.
La tendance du ratio des crédits à
l?économie est haussière au Burundi. Elle présente
cependant trois phases d?évolution du ratio crédits à
l?économie. La première phase va de 1970 à 1984, la
seconde de 1985 à 1994 et la troisième de 1995 à 2002.
La première phase (1970-1984), le ratio crédits
à l?économie a augmenté et atteint une moyenne de 13%.
Cette hausse serait imputable au à la politique d?encourager l?esprit
entrepreneurial et /ou le souci de stimuler le niveau des épargnes.
A la 2ème phase (1985-1994), on observe une
stationnarité relative du ratio crédits à
l?économie qui s?élève à 27% du PIB en 1983. Cette
période serait caractérisée par une mobilisation accrue de
l?épargne ainsi que l?utilisation plus efficace des ressources pour
soutenir les investissements.
Au cours de la troisième phase (1994-2002), le ratio
crédits à l?économie est haussière et oscille
autour de 20% à 25% entre 1986 et 1994. Cette stabilité serait
due aux mesures agrégées de l?intermédiation
financière adoptées par les pays africains qui montrent une
stagnation, voire un décin de l?offre de crédits dans la plupart
de ces pays au cours de deux dernières décennies (Ndikumana,
1998). Il convient cependant de signaler ce ratio a augmenté
d?année en année jusqu?à atteindre 35% en 2002.
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