II.1.2. La mesure de la croissance économique
Contrairement à Kapiri (2007) qui adopte trois
variables mesurant la croissance économique (taux de croissance du PIB
réel par habitant, le ratio d?investissement domestique et le taux de
liquidité), nous retenons une variable comme proxy de la croissance
économique. Il s?agit du PIB réel par habitant
(PIB).
II.1.2.1 PIB réel par habitant
Cette variable rend compte de l?évolution du
développement économique d?un pays. Il importe de noter que cet
indicateur traduit la santé économique d?un pays et sa
capacité à financer ses besoins d?investissement domestique et
même extérieur.
L?examen de l?évolution du PIB par habitant met en
évidence différentes phases essentielles comme le montre les
graphiques ci-dessous.
Graphique 10 : Evolution du PIB réel par habitant en RDC
(Indice 1970 = 100)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Il apparaît sur le graphique 10 que le PIB réel
par habitant est marqué par une 0 tendance baissière monotone sur
toute la période d?étude. Cependant, le 0 graphique
présente des pics et creux successifs aux années 1974, 1979, 1987
0 et 1994.
P T EANCE
Entre les années 1970 et 1974, le PIB réel par
habitant est relativement stable. Son indice oscille autour de 100. Il croit
entre 1970 et 1971. En 1972, il régresse, cette diminution serait
attribuée à la crise pétrolière de 1972-1973 qui,
cependant, était éphémère. Ainsi, à la fin
de l?année 1973, le PIB réel par habitant connaît de
nouveau une forte expansion et atteint le record (jamais réalisé
pour la période sous étude, son indice est de 105,4) en 1974. Ce
record serait attribué notamment aux fortes performances de la
production dans le secteur minier (Banque du Zaïre, 1973) suite notamment
au premier plan de
Mobutu (plan décennal 1971- 1980) lancé en 1971 et
qui visait à augmenter la croissance du PIB réel à environ
7% l?an.
Entre les années 1975-1979, l?on observe une baisse
considérable du PIB réel par habitant (l?indice passe de 97,1
à 77,6). Cette régression de cet indicateur serait due
principalement à la baisse de la production dans le secteur minier et la
détérioration du secteur de transport, aggravée par les
invasions de la province du Katanga (l?activité mère) en 1977 et
1978.
De 1980 à 1987, l?indice du PIB réel par
habitant se stabilise autour de 75,0 (il passe de 77,0 à 74,3). Cette
relative stabilité est attribuable au programme de stabilisation et de
libéralisation que le gouvernement de la RDC avait commencé
à mettre en place en septembre 1983. Par ailleurs, avec le soutien du
Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale, le gouvernement
a lancé au début de 1987 un programme d'ajustement structurel qui
visait à établir la base d?une croissance économique
soutenue. Aussi, ce programme a bénéficié de
l'amélioration de termes de l'échange, reflétant
principalement une forte hausse des prix du cuivre au début de 1987.
De 1988 à 1994, l?indice du PIB réel par
habitant chute de 72,4 à 37. En effet, durant cette période le
pays est tombé dans l'emprise de l'hyperinflation, de la
dépréciation monétaire, de l'accroissement de la
dollarisation, de la baisse de l'épargne et de la
détérioration de l'infrastructure économique. Par
ailleurs, la conjoncture économique en RDC en 1992 a été
fortement influencée par l?approfondissement des
déséquiibres macroéconomiques ainsi que des distorsions
apparus dans l?économie, notamment après les émeutes de
septembre et d?octobre 1991 (BCC, 1992).
En fin, entre 1995 et 2002 l?indice passe de 36,3 à
25,8. Cette période est caractérisée par une
inquiétante situation économique et sociale résultant de
la précédente et aggravée par les deux guerres dites de
libération qui ont divisé l?Est de l?Ouest de la RDC (Kasaija,
2008).
Graphique 11 : Evolution du PIB réel par habitant au
Rwanda
(Indice 1970 = 100)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Ce graphique retrace trois principales phases
d?évolution du PIB réel par habitant. La première va de
1970 à 1984, la seconde de 1985 à 1994 et la troisième de
1995 à 2002.
Au cours de la 1 ère phase (1970-1984), le
PIB réel par habitant enregistre une tendance haussière. Entre
1970 et 1975, le PIB réel par habitant connaît une
régression ; et son indice passe de 100 à 89. Cette
baissière enregistrée serait due probablement la crise
pétrolière de 1971-1972 ayant occasionné la chute de la
production. Entre 1976 et 1984, le PIB réel par habitant connaît
de
PIB T ENDANCE
nouveau une forte expansion et atteint le record (jamais
réalisé pour la période sous étude, son indice est
de 125) en 1984. Cette croissance du PIB réel par habitant serait la
hausse des investissements productifs, et par ricochet la l?augmentation de la
production.
La 2ème phase (1985-1994) est
caractérisée par de fortes régressions du PIB réel
par habitant. Entre 1985 et 1994, le PIB réel par habitant a
diminué sensiblement et son indice passe de 125 à 70. Cette forte
décroissance serait vraisemblablement le fait de l'hyperinflation, de la
dépréciation monétaire, de la baisse de l'épargne
et surtout le problème politique ayant favorisé à la
dégradation de l'infrastructure économique (le génocide
rwandais de 1994).
La 3ème phase (1995-2002), on remarque que le PIB
réel par habitant remonte (son indice passe de 70 à 113. cette
hausse est due à la stabilité politique, la mise en place des
projets de reconstruction nationale du pays.
Graphique 12 : Evolution du PIB réel par habitant au
Burundi
(Indice 1970 = 100)
Source : Banque mondiale, CD-ROM, 2004
Le graphique ci-dessus permet de distinguer deux phases dans
l?évolution du PIB réel par habitant. La première va de
1970 à 1988 et la seconde de 1989 à 2002.
Au cours de la 1ère phase (1970-1988), le PIB
réel par habitant enregistre des niveaux de plus en plus
élevés. Entre 1970 et 1988, cet indicateur présente des
accroissements d?année en année et son indice passe de 100
à 127.
La 2ème phase (1989 à 2002) quant à elle,
ressort une situation contradictoire par rapport à la phase
précédente. A cet effet, il faut signaler que la PIB réel
par habitant a sensiblement. Il enregistre un indice baissière de 127
à 90 entre 1989 à 2002.
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