1-2-4-2- Gestion des ordures ménagères et
des eaux ménagères usées dans la ville
La production d'ordures ménagères dans les
villes moyennes d'Afrique est environ 0,5 kg par personne et par jour
(Tounkara, 2007). En admettant que, à Pobè, les modes de
consommation ont peu évolué et que les quantités de
déchets produites demeurent stables, la quantité de
déchets à évacuer de la ville en 2002
s'élève à 1200 Kg par jour, puis 15.750 Kg en 2008
(Gnonlonsa, op.cit.). Malheureusement la mauvaise gestion de ces déchets
crée de graves problèmes environnementaux. Iles salissent la
ville, bouchent les exutoires et contribuent énormément à
la dégradation du site de la ville.
Les enquêtes de terrain ont révélé que
la ville de Pobè est confrontée à un sérieux
problème de décharge définitive.
Au niveau de la ville une organisation a été
mise en place pour l'enlèvement des ordures ménagères. Ce
système de gestion est assuré dans la ville depuis 2001 par un
seul service de collecte : APESaB (Association pour la Promotion d'un
Environnement Saint à la Base). Les ordures collectées à
travers la ville sont jetées un peu partout et plus
précisément dans les plantations du CRA-PP, à
Adjégounlè et à Okoffin (Gnonlonsa, op.cit.). La
prée collecte s'effectue contre une redevance de 800 FCFA par mois et
par ménage.
La commune ne disposant pas de décharge finale pour le
traitement des ordures, les déchets une fois déposés sur
des décharges intermédiaires par les agents collecteurs ne sont
plus évacués vers une destination finale. En dehors des
décharges intermédiaires autorisées par les services de
collecte, il existe également des dépotoirs créés
par la population (Photos 1et 2) pour recevoir les ordures. C'est ce qui
amène la quasi-totalité des ménages à ne plus
s'abonner
auprès de l'ONG mais à rejeter les ordures
ménagères sur des décharges non contrôlées
(Gnonlonsa, op.cit.).
D'après nos observations, les ordures
ménagères sont généralement déposées
sur des espaces inhabités, ce qui donne lieu à la formation de
petites immondices qui servent de lieu
d'aisance pour certaines personnes. Elles sont
indiscrètement disséminées dans le périmètre
urbain. Cette proximité ne serait pas sans nuisance sur les
populations.
Photo 1 : tas d'ordure derrière
Photo 2 : tas d'ordure au coeur du
le CeRPA de Pobè. grand marché de Pobè.
Cliché : DANSOU Brice, Mai
2011
Si par moments ces ordures sont brulées pendant la
saison sèche, elles ne peuvent l'être dans la saison pluvieuse.
Elles sont alors entrainées par les eaux de ruissellement. C'est
pourquoi après la pluie, les ordures jonchent les rues, surtout dans les
quartiers Adjissou, Pobè-nord, Illoussa, Adjégounlè,
Issalè-affin I et Oké-ola. Une partie des ordures bouche aussi
les chenaux d'écoulement provoquant des inondations momentanées
après la pluie.
Parmi les déchets que la ville produit et qui
contribuent à sa dégradation figurent aussi les eaux
ménagères usées. Il est question ici des eaux de toilette,
des eaux de cuisine et des eaux de lessive. Nos observations nous ont permis
de constater
que dans certaines concessions, les eaux de toilette sont
rejetées dans la rue ou vers des espaces non occupés par des
canalisations artisanales. Il en est de même pour les eaux de cuisine et
de lessive qui, sont rejetées comme dans le premier cas, ou
transportées et jetées directement sur ces espaces ou sur la voie
publique. Ces eaux usées rejetées sur la voie publique, compte
tenu de la vitesse qui leur est communiquée lors du rejet, favorisent
l'apparition des ravines sur les voies non bitumées. Dans certaines rues
surtout à l'ouest de la Route Nationale Interétats N°3, on
observe des écoulements intensifs de ces eaux usées. Les surfaces
concernées sont maintenues constamment humides modifiant ainsi leurs
propriétés physiques. Ces rues sont alors plus exposées
à l'érosion. Cependant, il convient de remarquer que
contrairement aux ordures ménagères qui sont
disséminées un peu partout dans la ville, l'action des eaux
ménagères usées est très localisée.
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